Le Septième sceau (1957) : le test complet du Blu-ray

Sjunde inseglet, Det

Édition Collector

Réalisé par Ingmar Bergman
Avec Max von Sydow, Bengt Ekerot et Gunnar Björnstrand

Édité par Studiocanal

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Le 04/11/2013
Critique

Au XIVe siècle, en Suède. Une épidémie de peste ravage le pays. De retour d’une croisade, un chevalier rencontre sur une plage déserte la Mort qui lui annonce que son heure est venue. Il lui propose une partie d’échecs : il aura la vie sauve s’il gagne.

Réalisé la même année que Les Fraises sauvages, Le Septième sceau est un des films majeurs d’Ingmar Bergman. Il y pose, sans y répondre, la question qui l’a toujours préoccupé : qu’y a-t-il après la mort ?

La mort, présente tout au long du film sous l’apparence d’un homme dont les vêtements noirs ne révèlent que le visage blafard, c’est la peste et ses ravages. Elle menace le chevalier et ceux qu’il essaie de protéger, notamment Jof et Mia, un couple de bateleurs.

Bergman aborde aussi la religion. Sans qu’il l’affirme vraiment, la peur inspirée par les prêches et les fresques apocalyptiques, par le diable et les tourments éternels de l’enfer est peut-être le moteur essentiel de la foi. Et, sans détours, l’intolérance puise ses racines dans la religion qui envoie au bûcher une jeune femme suspectée de « commerce avec le diable ».

Oeuvre poétique, d’abord par la beauté des images : chaque plan est cadré comme un tableau avec une recherche sur la lumière, par exemple sur les clairs obscurs de la scène de la taverne à 43’. Et les acteurs, souvent en plans rapprochés, sont filmés par une caméra toujours bienveillante, semblant subjuguée par la beauté de Bibi Andersson. On se souvient, à l’occasion, que Bergman a partagé sa vie entre le théâtre et le cinéma, accordant toujours une grande attention à la direction d’acteurs et à la mise en scène.

La poésie est aussi dans les dialogues écrits par Bergman, auteur du scénario de tous ses films et téléfilms. Le Septième sceau est l’adaptation de sa pièce Trämålning (peinture sur bois). Deux extraits suffiront à convaincre de la force et de la beauté des dialogues : une réflexion du chevalier sur la foi, révélatrice du film : « Croire, c’est souffrir. C’est comme un amour dans les ténèbres, qui ne répond jamais ». Autre exemple, le commentaire de la vision de Jof le saltimbanque quand les personnages se tiennent par la main, conduits par la Mort, en contre-jour au somment d’une colline : « Ils s’éloignent de l’aube dans une danse solennelle… »

Présentation - 3,5 / 5

Test effectué sur un check disc. Boîtier classique de couleur noir. La jaquette du Blu-ray du Septième sceau, bien composée, reprend la farandole macabre de la fin du film.

Menu sonorisé, d’une sobriété qui convient à l’oeuvre. Choix entre la version originale avec sous-titres français optionnels et un doublage en allemand.

Bonus - 5,0 / 5

Un seul supplément, mais quel supplément ! Un entretien d’une heure et demie avec Ingmar Bergman, intelligemment conduit en 1998 par le Finlandais Jörn Donner, notamment producteur de Fanny et Alexandre (dont une magnifique édition sort le 16 octobre 2013) et époux de l’actrice Harriet Andersson qui a tourné dans 17 films de Bergman.

Cet entretien inédit nous fait entrevoir la personnalité complexe du réalisateur, ses questionnements métaphysiques sur ce qui peut l’attendre après la mort : soit tout se termine, comme une bougie qui s’éteint, soit… Il dit approcher la mise en scène sans recherche d’effets, en suivant simplement ses intuitions et être indifférent à l’idée de savoir si ses réalisations, « des objets de consommation », lui survivront longtemps.

Sa plus grande peur : ne plus pouvoir, ou ne plus avoir le temps de « fabriquer la vie ».

Un remarquable bonus en HD, accompagné d’une bande-annonce.

Image - 4,5 / 5

Les petites taches décelables sur la belle édition Opening, sortie en 2001, ne sont plus visibles. La restauration du Septième sceau livre une magnifique image (1080p, AVC) en noir et blanc, finement modelée qui assure une parfaite résolution sans dénaturer la texture argentique originale.

Notre plaisir ne sera pas gâché par quelques petits défauts occasionnels : un léger fourmillement, uniquement perceptible sur les fonds de ciel, ou des noirs qui peuvent brièvement se boucher dans les scènes les plus sombres, comme celle de la traversée de la forêt à 62’25”.

Son - 4,5 / 5

Haute définition aussi pour le son : Dolby Digital DTS-HD 1.0. L’éditeur a judicieusement opté pour le son mono (DD 1.0) et ainsi évité les écueils rencontrés par la « version spatialisée Arkamys » 5.0 de l’édition de 2001.

L’image sonore est assez ample (elle l’aurait été un peu plus avec l’option 2.0), exempte de souffle et de bruits parasites et souffre peu de rares distorsions dans les forte de l’accompagnement musical. Bon équilibre entre dialogues et musique.

Crédits images : © StudioCanal

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
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Franck Brissard
Le 4 novembre 2013
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Le 12 juin 2004
Je note le dvd et non le film. Il n'y a pas de sous-titres français. C'est inadmissible !!!!!

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