The East (2013) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Zal Batmanglij
Avec Brit Marling, Alexander Skarsgård et Elliot Page

Édité par 20th Century Fox

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Le 21/11/2013
Critique

Ancien agent du FBI, Sarah Moss travaille désormais pour une agence de renseignement privée qui protège les intérêts de puissants hommes d’affaires. Elle reçoit pour mission d’infiltrer The East, un mystérieux groupuscule éco-terroriste qui s’attaque aux multinationales coupables de dissimuler leurs agissements criminels. Déterminée, ultra entraînée, Sarah parvient à s’intégrer au groupe malgré leur méfiance, et doit même participer à leur prochaine action. Mais plus elle vit avec les membres passionnés de The East, en particulier Benji, l’anarchiste, plus elle se sent écartelée entre les deux mondes et s’interroge sur elle-même…

Deux ans après Sound of My Voice, le jeune réalisateur Zal Batmanglij retrouve la comédienne Brit Marling pour The East, excellent thriller produit par Ridley et Tony Scott. Coécrit et produit par la comédienne principale et le réalisateur, The East s’inspire d’une véritable expérience vécue durant l’été 2009 par Zal Batmanglij et Brit Marling. Les deux amis étaient partis sur la route avec seulement un sac à dos, sans un sou en poche, afin de rencontrer des groupes d’action, d’anarchistes, de déchétariens et de freeganistes, dans le but de dénoncer le gaspillage alimentaire, la pollution générée par les déchets et le consumérisme à tout-va. De cette aventure, de cette frustration, de cette rancoeur envers les grandes entreprises et l’univers de la finance est née le scénario de The East.

Ce film engagé est porté par des comédiens investis et excellemment dirigés, Brit Marling donc, une des plus belles révélations du cinéma américain de ces dernières années, mais aussi Ellen Page et Alexander Skarsgard. Oeuvre passionnante, The East fait preuve d’une étonnante maturité, autant dans le fond que dans la forme. Le cinéaste garde toutefois ses réserves, ne livre pas un brûlot engagé politiquement, mais met en relief les méthodes employées par les activistes (éco-terroristes pour certains) pour se faire entendre, même si celles-ci sont douteuses et particulièrement choquantes. Pour cela, il se focalise sur une infiltrée qui découvre ce mode de vie et ce combat qui vont remettre en cause ses idées préconçues. Les personnages, tous unis, sont épris de justice, d’égalité, ont des principes qu’ils souhaitent être partagés par tous.

Une colère, une énergie, une rage animent The East de bout en bout et donne sérieusement à réfléchir, même si le dernier acte n’a pas la force attendue et se perd même parfois dans une histoire sentimentale qui altère quelque peu le thriller politique. Malgré tout, The East s’impose comme une franche réussite dans le panorama du cinéma indépendant américain et appelle élégamment au débat.

Présentation - 4,0 / 5

Glissée dans un boîtier classique de couleur bleue, la jaquette reprend le visuel de l’affiche du film. Le menu principal est élégamment animé et musical. L’ensemble est glissé dans un surétui cartonné.

Bonus - 3,0 / 5

Nous commençons par 5 minutes de séquences coupées au montage. Ces très bonnes scènes présentent deux nouveaux témoignages de patients ayant pris le médicament dangereux disponible en vente libre, une autre montre Sarah fouiller la chambre d’Izzy. Une fin alternative, moins percutante, est également disponible.

L’éditeur pense toujours jouer au petit malin en proposant une poignée de modules consacrés au film, en l’occurrence six documentaires. Seulement voilà, chaque segment dure environ trois minutes et certaines redondances se font ressentir. La genèse de The East, l’écriture du scénario, le casting, la musique du film, les thèmes, la morale sont passés en revue par Brit Marling (comédienne, productrice, scénariste), les autres comédiens, le réalisateur Zal Batmanglij, à travers des interviews illustrées par des images de tournage. Notons que module intitulé Une morale entre deux eaux est issu d’une rencontre filmée avec le réalisateur et Brit Marling lors de la présentation de The East dans un cinéma new-yorkais.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

Image - 4,0 / 5

La promotion HD de The East sied à merveille aux couleurs froides de la photo signée Roman Vasyanov (End of Watch) qui possèdent ici un réel éclat. Toutefois, si les quelques séquences tournées en extérieur profitent de l’encodage AVC, les nombreuses scènes en intérieur sont nettement moins définies, s’accompagnent d’un piqué moindre ainsi que d’une perte de détails. L’image reste tout de même immaculée et élégante, le cadre large riche, les contrastes corrects, les textures flagrantes et palpables.

Son - 4,0 / 5

La version originale (DTS-HD Master Audio 5.1) l’emporte sur la piste française (DTS 5.1). Cela est d’autant plus frappant sur la spatialisation de la belle musique du film. Malgré tout, l’action demeure essentiellement canalisée sur les frontales et les voix des comédiens, tandis que les ambiances naturelles et les effets annexes manquent souvent à l’appel. La version française au doublage inapproprié est à oublier illico. Pas d’esbroufe inutile, le film ne s’y prête pas, mais le confort acoustique est assuré.

Crédits images : © 20th Century Fox

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm