Marius (2013) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Daniel Auteuil
Avec Daniel Auteuil, Raphaël Personnaz et Jean-Pierre Darroussin

Édité par Pathé

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Le 20/11/2013
Critique

Marseille, le Vieux-Port, dans le Bar de la Marine tenu par César et son fils Marius. Marius ne rêve que d’embarquer sur un des bateaux qui passent devant le bar et prendre le large vers les pays lointains. Fanny, jeune et jolie marchande de coquillages sur le devant du bar, aime secrètement Marius depuis l’enfance ; Marius, sans l’avouer, a toujours aimé Fanny.
Pour retenir Marius, pressenti pour un engagement sur un navire d’exploration, Fanny lui dévoile son amour pour lui et parvient à attiser sa jalousie en provoquant une vive dispute entre Marius et un vieil ami de César, le maître-voilier Panisse, qui, beaucoup plus âgé, courtise Fanny. Partagé entre l’appel de la mer et son amour pour Fanny, Marius renonce à son projet et finit par s’unir à Fanny qui s’offre à lui.
Mais, alors que César et Honorine, la mère de Fanny, sont prêts à les marier, Marius est repris par sa folie de la mer. Poussé par Fanny qui se sacrifie par amour pour Marius, ce dernier monte à bord du navire qui part, abandonnant Fanny bouleversée, qui retient ses larmes et cache à César le départ de son fils.

Porté par le succès de sa première mise en scène en 2011, La Fille du puisatier, qui avait attiré plus de 1,4 million de spectateurs, Daniel Auteuil reste fidèle à Marcel Pagnol et signe une nouvelle transposition de la célèbre Trilogie Marseillaise. Portée par un casting solide, Daniel Auteuil impérial dans le rôle de César, Raphaël Personnaz (excellent Marius), Victoire Belezy habituée de la Canebière puisque révélée par la série Plus belle la vie, Marie-Anne Chazel, Jean-Pierre Darroussin (merveilleux Panisse), Rufus et Nicolas Vaude, cette nouvelle mouture ne manque pas de qualité.

La photo de Jean-François Robin et la musique d’Alexandre Desplat sont élégantes et démontrent le sens esthétique du cinéaste, la réalisation comporte quelques idées intéressantes et l’empathie des personnages demeure intacte, bien que l’on connaisse l’histoire par coeur. C’est sans doute de ce point de vue que pèche Marius et Fanny (qui commence exactement là où Marius se termine) puisqu’il n’y a aucune surprise par rapport aux versions précédentes.

80 ans après les premiers films immortalisés par Raimu et Pierre Fresnay, rien n’a changé puisque Daniel Auteuil a voulu respecter le texte original. Il faut quand même rappeler que la Trilogie Marseillaise a connu moult adaptations au cinéma, en France évidemment par Alexander Korda, Marc Allégret et Marcel Pagnol lui-même, mais également en Allemagne, en Suède, aux Etats-Unis, au Japon, en comédie musicale, en version discographique, à la télévision avec Roger Hanin, sur scène avec Francis Huster. Si Daniel Auteuil y apporte beaucoup de chaleur humaine et de coeur, l’impression de déjà-vu persiste et le spectateur ayant un coup d’avance sur l’action à venir peut trouver le temps long, surtout que le réalisateur n’hésite pas à étendre certaines séquences, au point d’oublier de gérer le rythme de son oeuvre, de maîtriser le côté mélodramatique et même le montage parfois approximatif, surtout sur le premier film.

L’ensemble prend alors une facture télévisuelle voire théâtrale, pas déplaisante loin de là, mais qui rend l’entreprise facultative et même parfois superflue, surtout que les décors, plutôt étouffants sentent bon la reconstitution et les ambiances de port ajoutées en postproduction. Les acteurs sont donc attachants, malgré une petite réserve pour Marie-Anne Chazel qui ne maîtrise pas l’accent marseillais, les couleurs sont belles, c’est divertissant, sincère, Marcel Pagnol n’a pas été trahi - le contraire eût été étonnant de la part de l’éternel Ugolin de Jean de Florette et Manon des Sources - cependant tout cela n’était pas forcément nécessaire, à part pour faire connaître le chef-d’oeuvre de Marcel Pagnol a une nouvelle génération.

Toutefois, Fanny, sorti au cinéma le même jour que Marius, se révèle plus riche et fort, mais également plus réussi, surtout dans sa dernière partie déchirante et épatante, durant laquelle trône Jean-Pierre Daroussin lors de sa confrontation avec Raphaël Personnaz. Rien que cette longue et poignante dernière scène nous donne envie de voir le dernier volet César qui reste encore incertain compte tenu de l’échec des deux premiers épisodes au cinéma. L’avenir nous le dira.

Présentation - 4,0 / 5

Le test a été réalisé sur check-disc. Le menu principal est joliment animé et musical.

Bonus - 3,0 / 5

Outre la bande-annonce, nous trouvons un très bon making of de 37 minutes, constitué dans sa majeure partie d’images de tournage montrant Daniel Auteuil à l’oeuvre avec ses comédiens, mais également d’interviews de tous les acteurs dont les jolis propos illustrent les coulisses du film et les répétitions. De son côté, Daniel Auteuil s’explique sur cette nouvelle transposition de la Trilogie Marseillaise et les thèmes de l’histoire. Seul bémol de ce documentaire, une voix-off parfois grandiloquente et dispensable.

Image - 4,5 / 5

Pathé est sans aucun doute l’un des derniers éditeurs à utiliser le codec VC-1 pour quasiment chacune de ses éditions HD. Comme souvent, ce codec a parfois du mal à créer une harmonie d’ensemble sur les (rares) déplacements de la caméra qui engendrent quelques saccades. Toutefois, cela n’empêche pas ce Blu-ray de flatter les rétines. Les contrastes sont riches, la luminosité omniprésente, le piqué vif et acéré et le relief des décors magnifique. La colorimétrie est chatoyante, et la photo élégante du chef opérateur Jean-François Robin (37°2 le matin, Nelly et Monsieur Arnaud) trouve en Blu-ray un écrin idéal.

Son - 4,5 / 5

Le mixage DTS-HD Master Audio 5.1 ne sert essentiellement qu’à spatialiser la musique d’Alexandre Desplat et à plonger quelque peu les spectateurs dans l’ambiance (factice) du Vieux-Port. Les effets latéraux ne se résument souvent qu’au chant des cigales ou des verres qui s’entrechoquent, mais c’est tout. Est-il utile de préciser que le caisson de basses reste au point mort ? La piste DTS-HD Master Audio 2.0 se révèle dynamique, percutante même, créant une véritable homogénéité entre les dialogues (abondants), la musique et les effets.

Nous disposons également une piste Audiovision ainsi que des sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Pathé

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
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P. de Melun
Le 28 février 2021
1er film de la trilogie marseillaise, revisitée par Daniel Auteuil, il permet surtout de mettre en place les personnages et de ce fait a tendance à sembler long parfois. Le Marseille qu'évoque Auteuil est nostalgique d'une époque révolue, les images sont magnifiques, et malgré mes craintes, on finit par oublier l'accent un poil forcé des acteurs. Mention spéciale à Marie Anne Chazel, crédible en Honorine, à Victoire Belezy qui crève l'écran en Fanny et qui à elle seule donne envie de se plonger dans la suite tant elle est tendre, émouvante, espiègle et fraîche en plus d'être jolie et enfin à Daniel Auteuil qui campe un César émouvant souvent autant que truculent. J'ai moins adhéré au choix de Raphaël Personnaz pour Marius, il a beau être hypnotisant de beauté, ça ne fait pas tout, et enfin Darroussin, dont le jeu est un peu forcé.
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Franck Brissard
Le 20 novembre 2013
Pas de commentaire.

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