Le Jouet (1976) : le test complet du Blu-ray

Édition Digibook Collector Blu-ray + DVD

Réalisé par Francis Veber
Avec Pierre Richard, Michel Bouquet et Fabrice Greco

Édité par Pathé

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Le 17/12/2013
Critique

François Perrin, journaliste au chômage depuis 17 mois, trouve un poste dans un journal parisien que dirige le redoutable milliardaire Pierre Rambal-Cochet. Lors d’un reportage dans un magasin de jouets appartenant au milliardaire, il tombe sur Éric, le fils de Pierre Rambal-Cochet, qui doit choisir un jouet. À la surprise générale, Éric prend François comme jouet.

François Perrin : « Un gosse fait un caprice, on lui flanque une fessée…
Le Directeur du magasin : « …et on se retrouve sur la liste noire »

Depuis la fin des années 1960, le scénariste Francis Veber fait le bonheur des réalisateurs, de sproducteurs et surtout des spectateurs avec les histoires hilarantes d’Appelez-moi Mathilde, Il était une fois un flic, Le Grand Blond avec une chaussure noire, L’Emmerdeur, Le Magnifique, Le Retour du Grand Blond, Le Téléphone rose et même avec ses histoires plus sombres comme Adieu poulet et le chef-d’oeuvre d’Henri Verneuil Peur sur la ville. En 1976, sur les bons conseils de Claude Berri, Francis Veber se lance dans la mise en scène avec Le Jouet.

Cette sublime comédie française n’a aujourd’hui pas pris une ride, en particulier grâce au jeu tout en finesse et remarquable de Pierre Richard. L’immense comédien apparaît ici plus sobre et délaisse sa panoplie habituelle de gags burlesques, subit plus les catastrophes qu’il ne les provoque, et compose un personnage plus ancré dans le « monde réel », sortant d’une longue période de chômage, marié à une petite secrétaire, prêt à tout pour conserver son nouvel emploi. Jusqu’à ce que le fils pourri gâté de son employeur, un milliardaire impitoyable campé par l’impérial Michel Bouquet - largement inspiré par Marcel Dassault qui avait également congédié un employé parce qu’il avait les mains moites - le choisisse comme jouet au milieu de panoplies de Zorro et de cosmonaute.

Rambal-Cochet : « Qui de nous deux est le monstre ? Moi qui vous demande d’ôter votre pantalon ou vous qui acceptez de montrer votre derrière ?
Blennac : Je ne sais pas, Mr le Président.
Rambal-Cochet : Tout le problème est là je crois.

Le regard bleu pétillant, les cheveux hirsutes emmêlés dans de la paille synthétique, ce jouet d’1m80 va se retrouver confronté à un petit monstre de dix ans, génial Fabrice Greco, qui n’a de cesse de le « déshumaniser » en l’appelant par un prénom de son choix, en lui en faisant voir de toutes les couleurs, visiblement dans le but d’attirer l’attention de son père. François et Eric vont apprendre à se connaître, à s’apprécier, à s’aimer, tandis que le journaliste en apprendra plus sur l’ogre qui lui sert d’employeur. Le jouet n’est pas forcément celui que l’on croît.

Outre Pierre Richard et ses principaux partenaires, la grande réussite du Jouet provient également du soin tout particulier accordé aux indispensables seconds rôles, Jacques François, Gérard Jugnot, Michel Aumont, Daniel Ceccaldi, Charles Gérard et Michel Robin, tous s’apparentant à une petite note essentielle mise sur une partition virtuose. N’oublions pas la composition de Vladimir Cosma, qui livre une fois de plus une musique en parfaite adéquation avec le sujet et le personnage principal.

Tendre, considérablement attachant, vif et intelligent, Le Jouet impose déjà la mécanique Veber avec un montage tonique, le sens de la répartie acerbe et une chronique sociale mordante. Cette première réalisation de Françis Veber est un véritable coup de maître reposant sur un scénario original, qui n’a jamais été autant d’actualité en cette période de crise, du chômage-record, de l’emploi précaire.

Présentation - 4,0 / 5

Le test a été réalisé sur check-disc. Le menu principal est animé sur la célèbre musique de Vladimir Cosma.

Bonus - 3,0 / 5

Outre la bande-annonce, constituée de plusieurs prises alternatives, nous trouvons un module intitulé Les jouets du président (28’), réalisé par Jérémie Imbert. Ce documentaire rétrospectif ponctué d’images de tournage croise les propos de Pierre Richard, Michel Bouquet, Michel Robin, Francis Veber et Fabrice Greco qui interprétait le petit Eric, qui ressemble aujourd’hui bougrement à Michel Bouquet ! Nos interlocuteurs évoquent la genèse du film, Francis Veber parle de ses débuts derrière la caméra, Pierre Richard des difficultés de financement, Michel Bouquet encense le travail de Francis Veber et de Pierre Richard, Michel Robin revient rapidement sa participation, tandis que Fabrice Greco partage ses souvenirs à hauteur d’enfant comme le casting, sa rencontre et le travail avec le réalisateur et Pierre Richard. Les anecdotes s’enchaînent sur un rythme soutenu, pour le plus grand plaisir des fans du film, dont votre serviteur.

Image - 4,5 / 5

Jusqu’alors inédit dans nos contrées en DVD, attendu comme le Messie depuis toujours pas les fans de Pierre Richard, Le Jouet s’offre enfin à nous en Haute définition, dans une nouvelle copie entièrement restaurée en 2013 par Pathé et les laboratoires Eclair Group à partir d’un master 2K.

Soyons honnêtes, la seule chose qui a pris quelques rides sont les partis pris esthétiques de la photo signée Etienne Becker. De mémoire, la copie a toujours été assez sombre dans la propriété des Rambal-Cochet, les scènes en intérieur ont été tournées à l’Hôtel Intercontinental, à l’instar de la chambre d’Eric. Ce Blu-ray renforce les contrastes, mais manque parfois de naturel voire d’homogénéité. Il n’empêche que l’éditeur a pour une fois choisi le codec AVC qui consolide l’ensemble avec brio, plus que son habituel VC-1. L’image est stable, entièrement débarrassée de scories diverses et variées, les yeux bleus (comme le costume bleu pétrole) de Pierre Richard brillent de mille feux. Les scènes en extérieur affichent une luminosité inédite, tout comme un relief inattendu, un piqué pointu et des couleurs vives et scintillantes. Hormis quelques saccades notables et de légères pertes de la définition, revoir Le Jouet dans de telles conditions ravit les pupilles !

Son - 4,0 / 5

L’éditeur propose un mixage DTS-HD Master Audio Mono. Comme pour l’image, le son a également subi un dépoussiérage de premier ordre. La piste est propre, mais les dialogues sont parfois sensiblement étouffés. Toutefois, l’écoute reste supérieure à celle des anciennes diffusions télévisées, à l’instar de la discussion de Daniel Ceccaldi avec sa famille après la proposition de Rambal-Cochet d’acheter immédiatement la propriété. Alors que nous n’entendions quasiment rien auparavant, l’échange est ici clair et net. La musique de Vladimir Cosma est ardente et parvient à ne pas saturer dans les notes aiguës.

Les sous-titres anglais et français destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles. Nous trouvons également une piste Audiovision.

Crédits images : © Pathé

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm