Réalisé par Sebastián Cordero
Avec
Sharlto Copley, Michael Nyqvist et Daniel Wu
Édité par Metropolitan Film & Video
Un équipage international d’astronautes est missionné par une société privée sur Europe, l’une des Lunes de Jupiter, pour y chercher d’éventuelles traces de vie. Après un atterrissage catastrophique dû à une défaillance technique, le contact avec la Terre est perdu. Les 6 astronautes se retrouvent seuls sur cette planète glacée, et sont bien loin d’imaginer ce qu’ils vont y découvrir…
Parrainé par Guillermo del Toro et Alfonso Cuarón, le réalisateur équatorien Sebastián Cordero, use du procédé déjà éculé du found footage afin de plonger les spectateurs d’Europa Report dans les (més)aventures d’un équipage international d’astronautes missionné par une société privée sur Europe, l’une des Lunes de Jupiter.
Avec ces vidéos « capturées » par des caméras de surveillance, des webcams, des appareils photo numériques, le cinéaste souhaite rendre ce film de science-fiction réaliste, sec, épuré et brutal, largement influencé par le premier Alien et Abyss de James Cameron. Malheureusement, si le début est plutôt prometteur, Europa Report s’enlise progressivement à cause d’une mise en scène figée car prisonnière de son dispositif, un rythme inexistant, des comédiens pourtant très bons, Sharlto Copley échappé d’Elysium, Michael Nyqvist (le Mikael Blomkvist du Millenium suédois) et l’excellente Anamaria Marinca (4 mois, 3 semaines, 2 jours) qui ont l’air de se demander la signification de leurs dialogues pendant qu’ils les récitent.
Les effets visuels sont corrects mais s’apparentent souvent à des animatiques en raison du manque flagrant de moyens mis à disposition du réalisateur. Quelques séquences font bien leur effet à l’instar de la dérive dans l’espace d’un des astronautes, le crash sur Europa, mais entre les deux nous devons nous farcir de longues discussions atones, étouffantes, qui peinent à impliquer le spectateur, surtout que Sebastián Cordero a souvent du mal à maintenir la carte de la suggestion. Notons toutefois le soin apporté à l’image glaciale, au cadre et à la partition de Bear McCreary.
Le test a été réalisé sur check-disc. Cette édition comprend le Blu-ray et le DVD du film dans un boîtier avec fourreau. Le menu principal est sobre, animé et bruité.
12 minutes de suppléments en quatre modules ! C’est ce que nous propose l’éditeur. En vérité, il s’agit de mini-segments consacrés aux effets spéciaux et à la musique d’Europa Report. Le superviseur des effets visuels et le compositeur Bear McCreary sont donc les seuls intervenants de cette interactivité, intéressante mais trop succincte. Quelques images de tournage et des dessins de production viennent illustrer l’ensemble.
L’interactivité se clôt sur un lot de bandes-annonces et les credits.
Europa Report s’apparente à un found footage et prend comme partis pris de n’être filmé qu’à travers le prisme de caméras numériques diverses et variées, des caméras de surveillance, des webcams, des appareils photo numériques, afin de donner un aspect quasi-documentaire à l’entreprise et plonger directement le spectateur dans l’ambiance du film. Le Blu-ray au format 1080p est le support idéal pour découvrir le film de Sebastián Cordero, même si la définition dépend constamment des conditions de prises de vues originales.
L’encodage AVC est d’un très haut niveau, les contrastes sont souvent léchés, la colorimétrie froide voire glacée est claire et joliment restituée, le piqué mordant. Ou comment la HD permet de magnifier même le film le plus anodin, surtout avec des flous, du grain aléatoire et des mouvements saccadés, composantes des partis pris esthétiques originaux.
Que votre choix se soit porté sur la version française ou la version originale, le confort acoustique est total. Le pourvoir immersif des deux mixages est fort plaisant, en particulier sur la piste anglaise. Toutes les enceintes sont intelligemment mises à contribution, les effets foisonnent, la musique de Bear McCreary est systématiquement spatialisée. La balance frontale et latérale est constante et riche, le caisson de basses souligne efficacement les meilleures séquences du film (les rotations de la station, le crash) avec quelques vrombissements bien sentis, tandis que les dialogues restent fluides et solides.
Crédits images : © Magnet Releasing