Les Ripoux (1984) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Claude Zidi
Avec Philippe Noiret, Thierry Lhermitte et Régine

Édité par EuropaCorp

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Le 21/01/2014
Critique

René est inspecteur de police dans le 18ème arrondissement de Paris. Depuis des années, il tient son quartier à coups de combines. François jeune inspecteur fraîchement diplômé et droit comme la justice est le nouveau partenaire de René. La cohabitation s’annonce difficile…

Les Ripoux est considéré à juste titre comme étant l’un voire le sommet de la carrière de Claude Zidi : près de 6 millions d’entrées, récompensé par le César du meilleur réalisateur, du meilleur film, du meilleur montage, porté par une critique positive qui jusque-là échappait au cinéaste. Un succès, un triomphe populaire qui entraîna également deux suites, Ripoux contre ripoux (1990) et Ripoux 3 (2003). Claude Zidi s’appuie sur un scénario plus « classique » que d’habitude, coécrit avec Simon Michaël, ancien officier de police judiciaire qui apporte son vécu, son dialecte, ses souvenirs. C’est sans doute pour cela que Les Ripoux demeure authentique, même si les années ont passé et que la délinquance a évolué. Témoin de son temps, le film de Claude Zidi décrit admirablement la vie du 18e arrondissement, ses arnaques, sa vivacité, ses habitants, ses bruits, son fourmillement.

Evidemment, ce que l’on retient surtout des Ripoux est le duo vedette incarné par l’immense Philippe Noiret et la jeune recrue Thierry Lhermitte, le maître et son élève qui ne tardera pas à dépasser son aîné en ce qui concerne les pots-de-vin et commissions douteuses. D’admirables seconds rôles gravitent autour du noyau central notamment Julien Guiomar, Régine, Grace de Capitani, tous apportant leur petite note personnelle dans cette symphonie comico-policière admirablement écrite. Habituellement, les oeuvres de Claude Zidi renvoient souvent à la bande dessinée avec des lumières vives (Banzaï par exemple) et le scénario est constitué de gags imbriqués les uns aux autres. Ici, les personnages sont plus contemporains, plus vrais et ancrés dans une forme de naturalisme qui détonne par rapport aux films précédents du metteur en scène. La comédie est toujours présente, mais plus de situation que visuelle ou burlesque, et même parfois douce-amère.

Afin de marquer une rupture par rapport à ses oeuvres précédentes, le réalisateur s’entoure de nouveaux collaborateurs. Jean-Jacques Tarbès signe une photo au grain très présent, Francis Lai remplace Vladimir Cosma et signe une magnifique partition jazzy mélancolique qui colle admirablement à l’ambiance du film. C’est d’ailleurs dans Les Ripoux que l’on trouve les plus beaux plans de toute la carrière de Claude Zidi. L’épilogue est sans aucun doute la plus belle scène de toute sa filmographie.

Présentation - 3,5 / 5

Le test a été réalisé sur check-disc. Le disque vendu dans le commerce est un Blu-ray avec fourreau cartonné. Le menu principal est animé sur une des séquences du film.

Bonus - 2,5 / 5

Pas grand-chose à se mettre sous la dent malheureusement, mais l’entretien récent avec Claude Zidi et le scénariste Simon Michaël (24’) demeure incontournable. Chacun revient sur la genèse du film, l’écriture du scénario (inspiré par la vie quotidienne de Simon Michaël alors officier de police), les conditions de tournage à Barbès et le casting. Dans la dernière partie, Claude Zidi se penche sur le succès d’abord honnête du film, avant d’être relancé suite à l’obtention des Césars du meilleur film et du même réalisateur (« je reste un peu perturbé par ce César » dit Claude Zidi), doublant les entrées sur Paris, de 900.000 à 1,7 million de spectateurs. Le cinéaste et le scénariste évoquent également le rachat des droits du film par la Fox afin d’en réaliser un remake… qui n’a jamais vu le jour.

Image - 3,5 / 5

Ce Blu-ray au format 1080p bénéficie d’un codec AVC solide, mais le matériel d’origine devait avoir subi les affres du temps, comme le démontre le générique en ouverture avec des picotis et des plans flous. Si les couleurs chaudes s’en trouvent nettement relevées, la gestion des contrastes et du grain demeure aléatoire et toutes les séquences sombres et nocturnes, marquées par des ambiances enfumées, déséquilibrent quelque peu l’ensemble. Les images sont parfois moins ciselées voire poreuses, le relief un peu plat et certaines séquences plus ouatées diffèrent d’un plan à l’autre en ce qui concerne le piqué. Même si la copie est propre et stable, cette élévation HD s’avère plutôt anecdotique pour Les Ripoux.

Son - 4,0 / 5

La piste française DTS-HD Master Audio Mono 2.0 des Ripoux est plutôt percutante. Aucun souffle n’est à déplorer, ni aucune saturation dans les aigus. Les dialogues sont vifs, toujours bien détachés, la musique de Francis Lai est délivrée avec une belle ampleur. L’ensemble est aéré, fluide et dynamique. En revanche, notons l’absence de sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, un comble pour cette comédie populaire.

Crédits images : © EuropaCorp

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm