Byzantium (2012) : le test complet du Blu-ray

Combo Blu-ray + DVD

Réalisé par Neil Jordan
Avec Gemma Arterton, Saoirse Ronan et Sam Riley

Édité par Metropolitan Film & Video

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Le 03/01/2014
Critique

Dans une petite ville côtière, deux jeunes femmes aussi séduisantes que mystérieuses débarquent de nulle part. Clara fait la connaissance de Noel, un solitaire, qui les recueille dans sa pension de famille déserte, le Byzantium. Eleanor, étudiante, rencontre Frank, en qui elle voit une âme soeur. Bientôt, elle lui révèle leur sombre secret… Eleanor et Clara sont nées voilà plus de deux siècles et survivent en se nourrissant de sang humain. Trop de gens vont finir par l’apprendre pour que leur passage dans la ville n’ait aucune conséquence sanglante…

Le film de vampires est un genre spécifique dans l’Histoire du cinéma. S’il a donné moult chefs-d’oeuvre et grands classiques du style Blade 2, Morse, Nosferatu (versions Murnau et Herzog), Une nuit en enfer, Vampires, Le Bal des vampires, Les Charlots contre Dracula (non je plaisante), le mythe en a récemment pris un sacré coup avec les navrants Twilight. Bonne nouvelle, Byzantium est signé Neil Jordan, qui avait réalisé le chef-d’oeuvre Entretien avec un vampire en 1994. Avec ce film fantastique, le cinéaste irlandais revient au genre qui lui a valu le plus grand succès de sa carrière, en adaptant la pièce de théâtre de la dramaturge Moira Buffini, à qui l’on doit le scénario de l’excellent Tamara Drewe, comédie de Stephen Frears qui a largement contribué à la popularité de la pulpeuse Gemma Arterton. L’actrice devient une vampire affriolante devant la caméra de Neil Jordan.

Si la comédienne a parfois tendance à trop en faire dans le style borderline, sa prestation mérite largement le détour, tout comme sa plastique d’ailleurs. Son personnage s’apparente à un animal sauvage prêt à tout pour défendre sa fille, incarnée par Saoirse Ronan qui promène une fois de plus son spleen, comprenez par là les yeux mis-clos, la démarche fatiguée, la moue boudeuse. Pourtant, cela fonctionne très bien dans Byzantium puisqu’elle incarne une « jeune » vampire de 200 ans, éternellement coincée au stade d’adolescence, à l’instar du personnage de Claudia interprété par Kirsten Dunst dans Entretien avec un vampire.

Ces deux créatures, des « soucouyants », n’obéissent pas aux règles traditionnelles des vampires puisqu’elles supportent la lumière du soleil, se reflètent dans le miroir et n’usent pas de leurs canines acérées pour se nourrir (d’ailleurs elles n’en ont pas) mais d’une griffe rétractable sur le pouce. Les deux « femmes » tentent de survivre dans l’immortalité (allô docteur ?), mais sont poursuivies par une police un peu particulière dont fait partie l’excellent Sam Riley. Tout ce petit monde se trouve excellemment dirigé par Neil Jordan.

Epaulé par son chef opérateur Sean Bobbitt (Hunger, Shame, The Place Beyond the Pines), le cinéaste livre un superbe objet visuel. La mise en scène est vraiment très belle, le décor de la station balnéaire délabrée est singulier, le cadre élégant et sans cesse soigné. Byzantium est cependant un film lent et long. Le rythme est en dents de scie, l’histoire peut paraître redondante et la fin est malheureusement bâclée. Byzantium est néanmoins une complexe, subtile, bizarre, troublante et ambitieuse relecture du mythe, qui renvoie aux oubliettes en deux heures les 12 heures de la saga Twilight et autres navets contemporains du genre.

Présentation - 3,5 / 5

Le test a été réalisé sur check-disc. Le disque vendu dans le commerce est un combo avec fourreau cartonné, qui inclut également le DVD du film. Le menu principal est animé et musical.

Bonus - 2,0 / 5

Outre quelques bandes-annonces et des liens internet, l’éditeur joint trois interviews avec le réalisateur Neil Jordan (13’) et les comédiennes Gemma Arterton (10’) et Saoirse Ronan (5’). Issus du EPK - cela est notable avec les questions posées via des cartons sur lesquels figure le timing des réponses - ces entretiens apportent peu d’éléments. Neil Jordan explique comment il est arrivé sur ce film, évoque la pièce de théâtre originale de Moira Buffini (scénariste de Tamara Drewe), revient sur les thèmes de Byzantium et la relation des personnages, mais aussi les lieux de tournage, la nouvelle lecture du mythe du vampire, et n’oublie pas d’aborder le côté technique avec le tournage en numérique et sa collaboration avec le chef opérateur Sean Bobbitt. Les deux comédiennes ont moins de choses à dire et se contentent de décrire les personnages et leur collaboration avec Neil Jordan.

Image - 4,5 / 5

Les brillants partis pris esthétiques stylisés du chef opérateur Sean Bobbitt (Hunger, Shame, The Place Beyond the Pines) sont habilement restitués, mais entraînent un piqué aléatoire et quelque peu émoussé, des couleurs froides qui manquent parfois de concision et des pertes sensibles de la définition sur les séquences se déroulant au XVIIIe siècle. Le récit de Byzantium se déroule sur deux époques différentes et la photo caractérise chaque siècle au moyen de filtres, textures, décors et costumes qui ont parfois un peu de mal à passer le cap du petit écran. Cela n’empêche pas les visages d’être détaillés à souhait, malgré un léger voile ouaté. Heureusement, le codec AVC made in Metropolitan consolide suffisamment l’ensemble, la profondeur de champ est superbe et les contrastes d’une densité jamais démentie. Les séquences diurnes s’en sortent haut la main et font honneur au support HD. Signalons que Neil Jordan a opté pour un tournage en numérique via la Arri Aelxa Plus qui crée une patine argentique aussi élégante qu’appréciable.

Son - 4,0 / 5

Vous pouvez compter sur les mixages DTS-HD Master Audio 5.1 anglais et français pour vous plonger délicatement mais sûrement dans l’ambiance du film. L’action demeure souvent réduite dans Byzantium et la spatialisation est essentiellement musicale. Toutes les enceintes sont néanmoins habilement exploitées, sans esbroufe, les voix sont très imposantes sur la centrale et se lient à merveille avec la balance frontale, riche et dense, ainsi que les enceintes latérales qui distillent quelques effets naturels propres à la station balnéaire où se déroule le récit. Le caisson de basses se mêle également à la partie, à l’instar de la séquence dans le night-club. Notons que la version originale l’emporte sur la piste française (trop axée sur les voix), se révèle plus naturelle, homogène et enivrante.

Crédits images : © Metropolitan

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm