Rampart (2012) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Oren Moverman
Avec Woody Harrelson, Ned Beatty et Ben Foster

Édité par Metropolitan Film & Video

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Le 09/01/2014
Critique

L’officier de police Dave Brown est connu depuis toujours pour ses méthodes expéditives et sa tendance à franchir toutes les lignes. Lorsque la vidéo d’une raclée qu’il administre à un suspect se retrouve sur toutes les chaînes de télé, tout le monde se décide à lui faire payer l’addition. Face au scandale qui pourrait mettre en lumière les pratiques douteuses de la police, ce spécialiste des excès en tous genres fera un magnifique exemple. Coincé entre sa hiérarchie, ses ex-femmes, ses filles et ses peurs qu’il cache comme il peut, Brown va être écrasé, broyé, poussé à bout pour n’être plus que lui-même, loin de son arrogance et de ses méthodes de cow-boy. Cela suffira-t-il à le racheter ?

Né en Israël, Oren Moverman a servi pendant quatre ans dans l’infanterie de l’armée de son pays. Ayant co-signé le scénario du « biopic » de Bob Dylan, I’m Not There, réalisé par Todd Haynes en 2007, il passe derrière la caméra et signe The Messenger, un premier long-métrage ambitieux, émouvant, réaliste, prenant pour thème les Casualty Notification Officers, autrement dit les messagers qui ont pour mission de rapporter les conséquences de la guerre aux familles. Détaillé, avec une approche parfois proche d’un documentaire, sur un rythme lent et parfaitement maîtrisé, ce premier film reposait également sur la magistrale interprétation de Ben Foster et Woody Harrelson, par ailleurs nommé à l’Oscar pour le meilleur second rôle. C’est dire si l’on attendait le retour d’Oren Moverman et nous ne sommes pas déçus.

Avec Rampart, co-écrit avec le maître du polar américain James Ellroy (qui avait déjà signé Dark Blue et Au bout de la nuit), le cinéaste s’entoure d’un casting quatre étoiles, Sigourney Weaver, Anne Heche, Cynthia Nixon, Brie Larson, Steve Buscemi, Robin Wright, Ned Beatty, et retrouve également Ben Foster (également à la production) mais aussi et surtout Woody Harrelson dans le rôle principal. De toutes les scènes, magnétique, génial, sensationnel même, tour à tour attachant et repoussant, l’acteur joue de son magnétisme inquiétant et compose un personnage complexe, parfait reflet et synthèse des Etats-Unis de la fin des années 1990. Rampart est le nom d’un quartier de Los Angeles et du scandale ayant sali les forces de l’ordre accusées de corruption, de violences, de vol et de trafics en tous genres à l’aube de l’an 2000.

N’attendez pas des scènes d’action ou des rebondissements à foison dans Rampart, c’est bien simple, il n’y en a pas. Il s’agit plutôt d’une plongée en apnée dans le quotidien violent d’un simple flic, désabusé, « pas raciste mais qui déteste tout le monde de la même façon » comme il le dit, qui se retrouve empoisonné malgré lui par le mal et l’agressivité qu’il a combattus pendant près d’un quart de siècle. On assiste donc au portrait d’un homme qui perd les pédales, au bord du gouffre, qui sans être corrompu ni pourri, se retrouve dépassé par le système et une nouvelle forme de violence. Un homme qui a trop souvent dépassé les limites, qui essaye de comprendre pourquoi il est devenu la victime de ses propres excès, mais qui perd pied à mesure qu’il avance, que ses supérieurs lui mettent des bâtons dans les roues (il est devenu le parfait bouc émissaire) suite à une nouvelle bavure, alors qu’il tente de trouver une stabilité dans sa (chaotique) vie de famille. Un vrai chemin de croix ponctué par diverses rencontres.

Les fans retrouveront l’inimitable griffe de James Ellroy quant à cette étude psychologique des personnages qui doivent payer le prix fort pour espérer l’absolution. Sa plume sombre et virtuose alliée à celle du réalisateur et à son sens du cadre fait des étincelles. Rampart est un polar noir étincelant qui se déroule pourtant essentiellement de jour sous le soleil de plomb californien (la photo est superbe) et confirme tout le bien que l’on pensait d’Oren Moverman…

Présentation - 3,5 / 5

Le test a été réalisé sur check-disc. Le produit dans le commerce est fourni en boîtier standard avec fourreau cartonné. Le menu principal est animé et musical.

Bonus - 3,5 / 5

Nous regrettons sincèrement que le commentaire audio du réalisateur Oren Moverman ne comporte aucune piste de sous-titres…

Pour en savoir un peu plus sur Rampart, il faudra vous contenter d’un making of (30’), heureusement excellent, composé d’images de tournage et des coulisses, mais surtout d’entretiens passionnants avec les comédiens, le réalisateur, les producteurs, le directeur de la photographie, le décorateur et James Ellroy. Chacun décrit à sa manière comment il perçoit le personnage principal, ses actions, ses méthodes, sa quête de rédemption. Dans un second temps, Woody Harrelson commente la participation des autres comédiens et déclare avoir trouvé le rôle de sa vie.

L’interactivité se clôt sur un lot de bandes-annonces et des liens internet.

Image - 4,5 / 5

Comme d’habitude, l’éditeur soigne son master HD qui se révèle quasi-exemplaire. Les contrastes sont d’une densité rarement démentie, à part peut-être durant les séquences sombres (les scènes de repas le soir) où l’image paraît plus douce. Le reste du temps, la clarté demeure frappante, le piqué est affûté, les gros plans détaillés et la colorimétrie saturée, vive et chaude. Les détails sont légion aux quatre coins du cadre large et la copie restitue les partis pris esthétiques reflétant la descente en enfer du personnage principal Ce Blu-ray offre de fabuleuses conditions pour revoir le film d’Oren Moverman et profiter de la superbe photographie signée par le chef opérateur Bobby Bukowski (The Messenger, The Iceman).

Son - 4,0 / 5

Bien que le film soit étonnamment avare en scènes « agitées », les mixages anglais et français DTS-HD Master Audio 5.1 assurent comme il se doit pour instaurer un confort acoustique ample et plaisant. Il faut dire que la musique composée par Dickon Hinchliffe (Winter’s Bone, Shadow Dancer) est systématiquement spatialisée grâce au soutien énergique des latérales. Si les dialogues auraient mérité d’être un peu plus relevés sur la centrale en version originale, ils sont heureusement toujours nets et précis, la balance frontale est puissante et le caisson de basses utilisé à bon escient (le trip de Dave dans la boîte de nuit, à 1h12), sans esbroufe. A titre de comparaison, la piste française se révèle quand même moins riche et naturelle que son homologue.

Crédits images : © Metropolitan

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
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Franck Brissard
Le 1 janvier 2014
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