Bates Motel - Saison 1 (2013) : le test complet du Blu-ray

Bates Motel

Réalisé par Tucker Gates
Avec Vera Farmiga, Freddie Highmore et Max Thieriot

Édité par Universal Pictures Home Entertainment

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Le 05/02/2014
Critique

Après la mort mystérieuse de son mari, Norma Bates décide de refaire sa vie loin de l’Arizona, dans la petite ville de White Pine Bay dans l’Oregon, et emmène avec elle son fils de 17 ans, Norman. Elle rachète là-bas un vieux motel abandonné depuis de nombreuses années, ainsi que le manoir qui trône majestueusement quelques mètres plus loin. La mère et le fils partagent depuis toujours une relation complexe, presque incestueuse. Des évènements tragiques vont les pousser à se rapprocher encore davantage. Ils partagent désormais un lourd secret.

Hormis ses 3 suites directes (le dernier était un DTV), il y a eu deux précédentes tentatives peu glorieuses de reprise du célèbre film d’Alfred Hitchcock, Psycho : un spin-off, intitulé Bates Motel, commis en 1987 (aucun rapport avec la série actuelle) et une pâle copie réalisée en 1998 par Gus Van Sant.

Bates Motel, la Série TV, est un prequel : en compagnie de Norman Bates et de sa mère Norma, nous découvrons le motel qu’elle vient d’acheter pour un nouveau départ après la mort brutale de son mari. Si plus d’un demi-siècle s’est écoulé depuis la fameuse scène de la douche, l’action de la série se déroule de nos jours.

Le scénario est particulièrement bien construit : le pilote nous plonge immédiatement dans le drame et commence à révéler l’étrangeté des personnages ; les premiers indices laissent supposer qu’ils tiennent secret un lourd passé. Il fait aussi monter progressivement l’inquiétude : si l’arrivée du premier client est d’abord ressentie comme un bon présage, certains détails de son comportement finissent par semer le doute sur ses bonnes intentions.

La tension dramatique est toujours bien soutenue, avec des moments de fort suspense et de rebondissements habilement amenés, comme celui entraîné par la découverte fortuite d’un carnet d’esquisses, ouvrant la voie vers de nouveaux mystères.

La question essentielle ne tarde pas à se poser : « Normal, Norman ? » Les scénaristes ont judicieusement choisi de nous laisser découvrir, épisode après épisode, comment, graduellement, il en arrive à prendre lui-même conscience de ses peurs, de ses attirances, de ses pulsions.

Scénario et dialogues de ce drame oedipien donnent de la mère et du fils une image complexe, ambiguë. « C’est comme si un lien unissait nos deux coeurs ». L’intrusion d’une nouvelle relation dans la vie de l’un inquiète profondément l’autre. Les auteurs ont choisi, avec délicatesse, de présenter cette liaison fusionnelle, quasi-incestueuse, en évitant toute démonstration scabreuse, aidés par le jeu subtil de Vera Farmiga et de Freddie Highmore (le Charlie Bucket du Charlie et la chocolaterie de Tim Burton).

Le reste de la distribution ne laisse pas à désirer, avec Nestor Carbonell (un des personnages récurrents de Lost) campant l’inquiétant sheriff et deux remarquables acteurs britanniques, Ian Hart, dans la peau (!) d’un taxidermiste et la jeune Olivia Cook, jouant sa fille atteinte de mucoviscidose, traînant par monts et par vaux sa bouteille d’oxygène.

Les ciels gris du Pacific Northwest (ici Aldergrove, British Columbia) sont très prisés par les temps qui courent, ainsi qu’en témoignent quelques séries récemment critiquées : Once Upon a Time, Eureka et Grimm. Ils forment une toile de fond idéale à la lugubre demeure qui surplombe le Bates Motel et sert de cadre à une grande partie de l’action.

L’importance des moyens alloués à la saison 1 de Bates Motel, le talent des auteurs et des acteurs, le soin apporté à la photo (John S. Bartley et Tom Yatsko) placent cette série TV à la hauteur des meilleures de ces dernières années qui n’ont, à ce niveau, plus rien à envier aux réalisations destinées au grand écran.

La diffusion des 10 épisodes de la saison 2 par la chaîne A&E est programmée à partir du 3 mars 2014 aux USA.

Signalons, à l’occasion, un autre remarquable prequel sur les débuts meurtriers d’un autre célèbre tueur en série, Hannibal. Diffusion de la saison 2 à partir de fin février 2014 en Amérique du Nord.

Édition - 8 / 10

Test effectué sur check discs. Les deux Blu-ray sont proposés dans un boîtier s’insérant dans un surétui. Menu animé et musical avec les pictogrammes habituels des éditions Universal. Certaines lettres du générique clignotent en bleu comme les néons de l’enseigne du motel.

Quatre versions audio : la version originale, la seule en HD, et un doublage au format DTS 5.1 dans trois langues : français, allemand et espagnol (castillan). Retour imposé au menu pour changer de langue. Sous-titres d’une taille raisonnable et bien placés.

Les suppléments, identiques à ceux de l’édition américaine, sont d’un intérêt moyen. Des scènes coupées réparties sur les deux disques (20’). Sur le disque 2, les acteurs principaux et deux scénaristes-coproducteurs échangent leurs impressions sur la série, principalement sur ses personnages, pendant 45 assez longues minutes. Ce supplément (mal filmé en définition standard et en 4/3) aurait pu gagner en intérêt si les questions posées par l’animateur des débats avaient été plus inspirées. Tous ces bonus sont en version originale sous-titrée.

Une image très belle, avec une palette de couleurs délicatement nuancée. Jamais agressive, l’image est néanmoins précise et bien contrastée. Un léger manque de netteté toutefois dans certaines scènes d’intérieur en lumière faible.

Net avantage à la version originale (DTS-HD 5.1) qui restitue les dialogues avec une étonnante clarté et procure, quand c’est utile, une bonne immersion dans l’ambiance sonore, par exemple dans les couloirs du lycée de Norman. La finesse du son permet d’apprécier la beauté de la musique originale de Chris Bacon (Smash). La version française (DTS 5.1) restitue bien la musique et l’ambiance, mais les dialogues, un peu étriqués, s’intègrent moins bien à l’image sonore.

Crédits images : © Universal

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
8 / 10
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Philippe Gautreau
Le 8 février 2014
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