Face à face (2013) : le test complet du Blu-ray

Killing Season

Réalisé par Mark Steven Johnson
Avec Robert De Niro, John Travolta et Milo Ventimiglia

Édité par Metropolitan Film & Video

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Le 14/02/2014
Critique

Lorsque Benjamin Ford rencontre Emil Kovac au fin fond des Appalaches américaines, il se dit que c’est un hasard. Ford vit loin de tout et Kovac est venu pour chasser. Ford ignore encore que Kovac et lui se sont déjà rencontrés, des années auparavant, alors qu’il était militaire pendant la guerre de Bosnie…
Kovac est bien là pour chasser, et c’est Ford le gibier. Entre les deux hommes, dans cette région sauvage et hostile, une guerre absolue va se jouer, d’homme à homme. Pour certains soldats, la guerre n’est jamais finie…

On ne peut pas dire que les cinéphiles portent le réalisateur Mark Steven Johnson dans leur coeur. Responsable - il n’y a pas d’autre mot - de Daredevil (2003) et de Ghost Rider (2007), scénariste et producteur d’Elektra, le bougre a depuis signé deux inédits dans les salles hexagonales, C’était à Rome (2010), une comédie romantique avec Kristen Bell et Josh Duhamel, ainsi que ce Face à face avec Robert de Niro et John Travolta, sorti en juillet 2013 aux Etats-Unis dans une combinaison de salles restreinte.

Ce dernier film, qui devait à l’origine reformer le duo de Volte/Face Nicolas Cage et John Travolta sous la direction de John McTiernan, ne connaîtra pas plus de sorties dans nos salles que C’était à Rome et arrive donc directement dans les bacs chez nous.

Rebaptisé Face à face pour le marché français (ainsi qu’au Québec), ce survival est loin d’être la catastrophe annoncée. Tout d’abord, le duo star fonctionne très bien. Durant la première partie du film, le réalisateur décrit tranquillement le personnage incarné par Bob de Niro, confortablement installé dans son chalet planqué dans les Appalaches américaines, qui fait sa popote en écoutant en boucle Don’t Take Your Guns To Town de Johnny Cash, qui lit Pour qui sonne le glas au coin du feu, qui va se coucher à 21h et se lève aux aurores pour faire ses abdos, ses tractions et ses pompes. Tout cela est pas mal foutu, surtout après un prologue violent qui nous transporte 18 ans auparavant, durant la guerre de Bosnie.

Survient alors un John Travolta coiffé comme Silvio Berlusconi (avec les « cheveux » dessinés sur le crâne), au collier de barbe postiche mal collé et à l’accent serbe à couper au couteau. Après une longue séquence de verbiage bien balancé, le film tourne ensuite à la chasse à l’homme sèche et parfois violente, surtout lors de deux scènes de torture, pour le moins originales, dont une à partir de jus de citron.

N’attendez pas de séquences d’action digne de nom, mais des rebondissements efficaces - à défaut d’être malins - qui inversent constamment la situation du dominant et du dominé. Les acteurs en profitent pour jouer à Délivrance (ou à Hunger Games, cela dépend des références) au milieu de la forêt pendant une bonne partie du film Bobby et Johnny sont en forme, ont visiblement conscience de ne pas participer au film du siècle, mais se donnent la réplique avec un plaisir souvent contagieux. Face à face est une oeuvre attachante, divertissante (on ne voit pas le temps passer d’ailleurs), bien emballée, avec juste ce qu’il faut d’émotions fortes, de psychologie, d’humour noir et d’émotions pour passer un bon moment. Nous n’en demandions pas plus !

Édition - 7 / 10

Le test a été réalisé sur check-disc. Pour ce DTV, l’éditeur soigne le visuel et propose un joli menu principal animé et musical.

Ça coince un peu plus du point de vue des suppléments. Outre un lot de bandes-annonces et des liens internet, Metropolitan n’a pu dégoter qu’un making of riquiqui de deux minutes montre en main ! Cela laisse à peine aux comédiens et au réalisateur le temps de vendre leur film. Quelques images (subliminales) de tournage sont au programme.

En revanche, faites confiance à Metropolitan pour assurer la sortie dans les bacs de ce DTV. En effet, si le film de Mark Steven Johnson n’a pas connu de sorties dans nos salles, il bénéficie tout de même d’une édition Blu-ray élégante.

Cependant, si les contrastes affichent une densité impressionnante, le piqué n’est pas aussi ciselé sur les scènes sombres et certaines séquences apparaissent un peu douces avec des visages légèrement cireux. En dehors de cela, la profondeur de champ demeure fort appréciable (les scènes en forêt sont superbes), les détails se renforcent et abondent en extérieur jour, le cadre large est idéalement exploité et la colorimétrie froide, souvent désaturée, est très bien rendue. La mise en scène brute entraîne quelques pertes inévitables de la définition mais l’ensemble demeure la plupart du temps probant et restitue avec classe les partis pris de la photographie signée Peter Menzies Jr., chef opérateur d’Une journée en enfer et Le 13ème guerrier. Le codec AVC limite les dégâts lors des séquences plus agitées, à l’instar de la séquence d’ouverture durant le conflit.

Les pistes DTS-HD Master Audio 5.1 anglaise et française instaurent un confort acoustique dynamique, dense et souvent percutant, même si les voix des comédiens auraient pu être un peu plus relevées sur la centrale en ce qui concerne la version originale. Nous vous conseillons de visionner Face à face en anglais afin de profiter de l’accent serbe pris par John Travolta, qui vaut son pesant de cacahuètes. Toutefois, le doublage français est impeccable, surtout en ce qui concerne Jacques Frantz qui prête une fois de plus son timbre mythique à Robert de Niro.

Dans les deux cas, le confort acoustique est largement assuré et souvent de même acabit avec une spatialisation musicale - très beau score de Christopher Young - systématique. Quelques séquences sortent du lot (la scène d’ouverture, les poursuites en forêt, l’accident de voiture, l’orage, grincement du bois dans l’église), le caisson de basses retentit lors des séquences d’affrontement, et les scènes plus intimistes baignent dans un silence de marbre (dans le chalet), enfin en ce qui concerne les latérales !

Crédits images : © Metropolitan Vidéo

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm