Mad Men - L'intégrale de la Saison 6

Mad Men - L'intégrale de la Saison 6 (2013) : le test complet du Blu-ray

Mad Men

Avec Jon Hamm, Elisabeth Moss et Vincent Kartheiser

Édité par Metropolitan Film & Video

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Le 14/04/2014
Critique

En 1968, l’Amérique traverse une période sombre et dramatique : émeutes raciales, crimes violents, lutte pour les droits civiques… Le simulacre d’une société américaine idéalisée a été balayé par les tourments du monde et il devient difficile pour les publicitaires de la Madison Avenue de vendre « le rêve américain ». En dépit de sa renommée, l’agence Sterling Cooper Draper Pryce a bien du mal à survivre dans un tel contexte. Perdant ses comptes les plus prestigieux au profit d’agences internationales, les dirigeants de la société commencent aussi à sérieusement douter de leur directeur de la création, Don Draper. Alors qu’il a tout pour réussir, que cela soit sur un plan personnel ou professionnel, le publicitaire semble ne plus être à sa place. Incapable de tenir ses engagements, de travailler en équipe, toujours imbibé d’alcool… Don semble vouloir courir à sa déchéance et s’éloigne de sa nouvelle femme, de sa famille, de ses collègues. C’est alors que sous le coup d’une impulsion, Draper va modifier à tout jamais le destin de son agence et de ses proches…

Mad Men (ce titre vient d’une contraction de « ad men » - publicitaires - et de Madison Avenue où les agences étaient installées) est une des séries les plus raffinées jamais réalisées, par la tenue des dialogues, la beauté des décors et des costumes, la qualité cinématographique de la photo et des mouvements de caméra et le choix des acteurs.

Le récit a été construit et développé avec une grande maîtrise : les infidélités conjugales, l’apparence lisse des personnages derrière laquelle se révèlent des aspects moins avouables, la mise à jour de secrets enfouis dans un lointain passé constituent des rebondissements bienvenus pour maintenir la tension dramatique.

Mad Men, créée par Matthew Weiner, un des artisans de The Sopranos, donne beaucoup d’épaisseur aux personnages laissant apparaître leurs faiblesses derrière une apparente dureté, leur mal de vivre derrière un bien-être de façade, leurs angoisses révélées par une consommation abusive de drogue, d’alcool et… de cigares cubains, illégalement importés en violation du blocus économique.

Un autre mérite de Mad Men est de restituer l’action dans le contexte socio-politique de ces années de rapide développement économique, au milieu des trente glorieuses, qui furent également perturbées par des bouleversements : les luttes pour les droits civiques, l’assassinat de Martin Luther King et de John Fitzgerald Kennedy, l’émancipation des femmes, etc.

Une série d’une classe exceptionnelle, récompensée par une multitude de Golden Globes et de Prime Time Academy Awards, qui va prochainement arriver à son terme avec la diffusion par la chaîne câblée AMC de 7 épisodes à partir du 13 avril 2014 et de 7 autres au printemps de 2015.

Présentation - 4,5 / 5

Le test a été effectué sur des check discs.

Les trois disques sont présentés dans un boîtier bleu avec un visuel toujours aussi bien composé que celui des saisons précédentes.

Le menu fait défiler des photos en noir et blanc des personnages sur fond de musique de jazz. Version originale (avec sous-titres français optionnels), comme le doublage en français, bénéficient du format audio DTS-HS MA 5.1.

À saluer, aussi, le magnifique graphisme du générique.

Bonus - 5,0 / 5

Les suppléments sont répartis sur les trois disques :

Du côté des stars : retour sur l’année (noir et blanc, 25’) reprend le programme de télévision Celebrity News, Year in Review: 1967, année marquée par le succès de Bonnie & Clyde, de , du film de Mike Nichols Le Lauréat et aussi par le flop du Doctor Dolittle qui mit la Fox dans une situation délicate. Suivent une rapide revue des artistes en premier plan : Frank Sinatra, les Beatles, The Who, Simon & Garfunkel, Jimmy Hendricks (Woodstock n’est pas loin), des divorces et mariages et d’autres potins sur les stars, des disparitions de Jane Mansfield, Vivien Leigh, Spencer Tracy…

Sur le disque 2, Les Années LSD (30’) mettent sous la lumière des projecteurs, avec des documents d’archives et l’intervention de personnalités contemporaines, les recherches de deux professeurs de Harvard, Richard Alpert et surtout Timothy Leary, une des figures emblématiques des « années rebelles », sur les effets thérapeutiques des drogues psychédéliques qu’ils testaient sur des patients… et sur eux-mêmes ! Timothy Leary prêchait aussi une totale liberté de penser et d’agir et s’insurgeait contre les codes sociaux de l’époque et contre l’influence de la télévision qu’il accusait de faire l’apologie de la société de consommation. Le jugement aujourd’hui porté sur ce courant d’esprit est mitigé : s’il a entraîné de nombreux drames, il a peut-être aussi encouragé certains à mieux contrôler leur destinée.

Le troisième volet, sur le disque 3, La Reconstruction d’une époque (26’), fait intervenir le directeur artistique de la série, son décorateur, sa costumière et son accessoiriste qui analysent, avec des extraits de la série ou des documents séparés, l’aménagement des bureaux de l’agence Sterling Cooper dont la décoration a été adaptée à la personnalité de leurs occupants. On peut, également, saison après saison, suivre l’évolution des décors et de l’ameublement, encore très marqués par les années 50 au début de la série, puis accueillant, particulièrement dans la saison 6, des couleurs primaires, des meubles et cloisons aux structures métalliques apparentes. On mesure là tout le soin, quasi-maniaque, apporté aux décors, costumes et accessoires qui contribue largement au charme envoûtant de la série et explique, en partie, son coût de production, frisant les 3 millions de dollars par épisode !

Tous ces bonus (HD pour l’image, DD 1.0 pour le son, en anglais avec sous-titres français imposés) ressuscitent avec intelligence et finesse les courants d’idées et les modes qui constituaient l’environnement intellectuel et artistique du récit. Brillant !

Image - 5,0 / 5

L’image (AVC, 1080p) frise la perfection depuis le tout début de la série, avec une résolution qui révèle tous les détails des cadres, avec des contrastes équilibrés, avec une palette de couleurs très variées, vives et saturées pour les scènes filmées à Hawaii, plus délicates pour les intérieurs.

Son - 5,0 / 5

Le format DTS-HD MA 5.1, s’il n’a pas l’occasion de produire des effets spectaculaires dans une série qui donne la préséance aux dialogues, réussit cependant à donner un relief surprenant à l’image sonore. Les dialogues sont restitués avec une grande clarté en bon équilibre avec l’accompagnement musical dans les deux versions.

Crédits images : © AMC

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm