Shérif Jackson (2013) : le test complet du Blu-ray

Sweetwater

Réalisé par Logan Miller
Avec Ed Harris, January Jones et Jason Isaacs

Édité par Seven7

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Le 14/02/2014
Critique

Dans les plaines arides du Nouveau-Mexique, Sarah, une ancienne prostituée, découvre le corps sans vie de son mari, sauvagement assassiné par un fanatique religieux. Meurtrie, elle part en croisade vengeresse, mais c’est sans compter sur l’arrivée de l’extravagant shérif Jackson.

Tourné en 23 jours de tournage près de Santa Fe et d’Abiquiu au Nouveau-Mexique avec 7 millions de dollars, par deux frères jumeaux cinéastes autodidactes, Shérif Jackson est un des meilleurs westerns que nous ayons vu depuis longtemps.

Réalisé en indépendance dans de merveilleux paysages naturels, ce film violent, drôle, sombre, tordu, magnifiquement photographié, génialement cadré et interprété par des acteurs sensationnels dont le trio vedette January Jones (à se damner), Ed Harris (virevoltant) et Jason Isaacs (flippant dans la peau du fondamentaliste polygame, persuadé d’accomplir la volonté de Dieu), Shérif Jackson n’est pas un pastiche comme le Django Unchained de Quentin Tarantino. Il s’agit d’un véritable western pur et dur - même si les réalisateurs souhaitent dépasser les conventions du genre - original, crépusculaire, rapide (à peine 1h30), délesté d’évidentes références et qui possède son propre ton, ne serait-ce qu’à travers le personnage du shérif peu orthodoxe et même légèrement frappadingue, décalé dans ses costumes flashy et le chapeau melon posé sur ses longs cheveux blancs, incarné par un Ed Harris qui danse devant le coucher de soleil et bastonne un de ses confrères, tout en gardant le sourire. Le western est définitivement fait pour cet immense comédien.

Jusque-là peu marquante au cinéma avec des apparitions sans grand relief dans des comédies anodines (Self Control, American Pie : Marions-les !, Love Actually) ou des grosses productions (Sans Identité, X-Men : Le Commencement), January Jones trouve ici et de loin son meilleur rôle depuis… ben la série Mad Men. Sa beauté, sa féminité, sa sexualité éclatent véritablement à l’écran. La comédienne porte le film sur ses (belles) épaules et se révèle impériale dans un dernier tiers déjà anthologique.

Si Touching Home (2008), le premier film (autobiographique) des frères Miller (Logan et Noah), n’est jamais arrivé dans nos contrées, ce Shérif Jackson donne sacrément envie de le découvrir et surtout de suivre attentivement leur parcours, tant ce western féministe et diablement maîtrisé demeure épatant. Le western n’est pas mort !

Présentation - 3,5 / 5

La jaquette - reprenant le visuel de l’affiche du film française - est glissée dans un boîtier classique de couleur bleue, le tout recouvert d’un surétui cartonné. Le menu principal n’est guère recherché, animé sur une séquence du film.

Bonus - 3,0 / 5

L’éditeur joint la conférence de presse des frères Miller donnée au Festival du Cinéma Américain de Deauville (45’). Si vous ne parlez pas anglais, ou même si vous avez la flemme, n’hésitez pas à accélérer lorsque Logan et Noah prennent la parole puisque leurs propos sont ensuite traduits en français. Si le DVD propose une version de 24 minutes de la conférence, celle présente sur le Blu-ray est proposée dans son intégralité. Nos interlocuteurs abordent leur deuxième collaboration avec Ed Harris (après Touching Home en 2008), la mise en scène, l’évolution du scénario, le choix du titre en France (choisi par le distributeur), les conditions de tournage (23 jours !), le casting, leur façon de travailler en duo. A ce titre, les deux frères jumeaux sont plutôt fascinants à regarder durant cette conférence de presse, un commençant une phrase, l’autre la terminant, dans une totale osmose.

S’ensuit un sympathique making of du film (10’), composé essentiellement d’images de tournage et d’interviews de toute l’équipe. Si la plupart des propos tenus ici s’apparentent surtout à un concours de louanges, au moins, ce documentaire sait aller à l’essentiel.

L’interactivité se clôt sur un lot de bandes-annonces.

Image - 3,5 / 5

Shérif Jackson est proposé en HD dans un format 1080i alors que la jaquette indique bien 1080p. Si l’on est d’abord séduit par le rendu de la colorimétrie chatoyante, rendant hommage à la superbe photographie du chef opérateur Brad Shield, force est de constater que la définition chancelle à plusieurs reprises, malgré une luminosité plaisante, mais dénaturant souvent le piqué (trop doux à notre goût) et les détails, notamment au niveau des visages des comédiens. Le codec AVC tente de consolider certains plans avec difficulté. De plus, la profondeur de champ est décevante (dommage pour les paysages), quelques fourmillements sensibles s’invitent à la partie, ainsi qu’un léger grain, la gestion des contrastes étant au final aléatoire. Toutefois, certains plans sortent aisément du lot avec un relief indéniable.

Son - 4,0 / 5

Les mixages anglais et français DTS-HD Master Audio 5.1 se révèlent particulièrement sobres, mais instaurent un confort acoustique suffisant. En version originale, les dialogues auraient néanmoins mérité d’être un peu plus relevés sur la centrale, mais nous vous conseillons d’éviter l’horrible doublage français. Dans les deux cas, la spatialisation musicale demeure évidente, les latérales soutiennent l’ensemble comme il se doit, les ambiances naturelles. En revanche, le caisson de basses reste au point mort.

Crédits images : © Seven 7

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
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Franck Brissard
Le 8 février 2014
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