Réalisé par Alfonso Cuarón
Avec
Sandra Bullock et George Clooney
Édité par Warner Bros. Entertainment France
Pour sa première expédition à bord d’une navette spatiale, le docteur Ryan Stone, brillante experte en ingénierie médicale, accompagne l’astronaute chevronné Matt Kowalsky. Mais alors qu’il s’agit apparemment d’une banale sortie dans l’espace, une catastrophe se produit. Lorsque la navette est pulvérisée, Stone et Kowalsky se retrouvent totalement seuls, livrés à eux-mêmes dans l’univers. Le silence assourdissant autour d’eux leur indique qu’ils ont perdu tout contact avec la Terre - et la moindre chance d’être sauvés.
Allo Houston ?… Non mais allo ??!!
L’une des phobies les plus répandues qui soient est bel et bien la claustrophobie. Cette peur de l’enfermement, du manque d’air, s’applique paradoxalement au plus vaste environnement que nous connaissions : l’espace. Son infinie immensité n’a d’égal que son absence totale d’oxygène nécessaire à notre survie. Dès lors, tout homme qui s’aventure dans l’espace est dépendant de son matériel et des éventuels conditions « météo » du moment.
Dans Gravity, Alfonso Cuarón (La Petite princesse, Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban, Les Fils de l’homme), part de cet effrayant fait et le monte en mayonnaise dans un véritable déluge de catastrophe qui s’abattent sur la pauvre Sandra Bullock qui signe ici un retour fracassant sur le devant de la scène.
Sous une couche impressionnante d’effets spéciaux tout aussi spectaculaires qu’indétectables, cette « simple histoire » prend vite des allures de chemin initiatique pour un personnage désabusé qui va revivre grâce à cette expérience qui laisserait bon nombre d’entre-nous totalement traumatisés.
Mais c’est peut-être là que pêche Gravity. À trop vouloir sans doute ne pas résumer son intrigue à un simple film d’action, et lui donner un alibi psychologique, Alfonso Cuarón se perd à mi-chemin dans une fable graphique qui perd l’authenticité confondante de ces premières minutes. La scène où le personnage de Sandra Bullock se retrouve en position foetale est, à ce sujet, un exemple parfait d’image trop appuyée et manquant de finesse dans son approche.
De même, si les effets sonores sont d’une perfection narrative rare, le silence de l’espace est pollué une seconde fois par une musique envahissante et pointant systématiquement de façon bien trop évidente les moments clés du film, faisant sauter là aussi une belle opportunité d’authenticité.
On se prend alors à rêver à ce qu’aurait pu livrer un Robert Zemeckis avec un tel matériau de départ, lui qui a su traiter l’espace avec grand respect dans Contact et se passer quasi intégralement de musique dans Seul au monde…
Gravity est certes un film visuellement impressionnant, au même titre qu’un Odyssée de Pi, mais comme pour ce dernier, la pilule de l’expérience humaine transformatrice est un peu trop grosse pour être avalée sans broncher.
Il est étonnant qu’un film au succès si énorme ne donne pas des envies de packagings plus élaborés…
Boîtier Blu-ray écologique (moins de matière plastique qu’un boîtier classique), jaquette simple et surétui carton juste vernis.
Pas plus de sophistication côté menus avec la même structure habituellement rencontrée ces derniers temps chez Warner : grosses icônes et navigation très simple.
Le leaflet inséré dans le boîtier contient le code Ultraviolet vous permettant de profiter du film sur toute une gamme d’appareils connectés.
Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse ?…
Quantité et qualité. On a ici un dosage parfait de ces deux aspects concernant les bonus de cette édition.
Les coulisses du film sont décomposées en deux grosses parties de 107 et 37 minutes. La première, en 9 modules, fait le tour des grands aspects de la production très technique du film ainsi que des défis à relever pour rendre le tout réaliste. La seconde, en 5 modules, insiste un peu plus sur certains effets spéciaux ou encore sur la manipulation du son. C’est passionnant, et aussi impressionnant qu’instructif.
Point de collision est un reportage saisissant sur un phénomène peu connu du grand public : la pollution de notre orbite par des débris et autre déchets de précédentes missions ou de satellites réduits à l’état d’épaves. Il en résulte un amas tournoyants d’objets aux dimensions variables mais dont même les plus infimes peuvent se révéler extrêmement dangereux puisque voyageants à des vitesses colossales et dépassant de 10 fois celle d’une balle de révolver…
Pendant le film, le personnage de Sandra Bullock entre en contact avec un homme dont elle ignore tout. Il s’en suit un dialogue aussi drôle qu’émouvant. Si l’on ne voit pas ce personnage dans Gravity, le fils du réalisateur a tout de même tourné cette séquence du point de vue de cet homme qui s’avère être un pêcheur du Groenland. Aningaaq est donc un court métrage qui propose cet angle de vu terrestre.
Un page affichant le palmarès de sélection du film dans divers festivals clôture cette section bonus.
L’expérience interactive ne s’arrête pas forcément là, car comme pour tous ces films récents, Warner propose des anecdotes et autres interactions sociales via son application My Warner qui synchronise votre mobile ou tablette avec le film à la façon d’une application Second Screen. Attention cependant, la synchronisation ne semble se faire qu’en visionnant le film en VF. Le code UltraViolet présent dans le boîtier permet, en plus de profiter de la copie digitale du film, de débloquer toutes les vidéos bonus dans cette même application.
Tous ces bonus vidéo sont en HD sur le Blu-ray et sous-titrés.
Avec un film composé à 90% d’images générées par ordinateur on peut craindre un rendu trop chirurgical et moderne qui provoque un décalage avec la tension dramatique du film. Ce n’est pas le cas ici avec une image doté d’un grain d’une grande élégance. La définition est parfaite et permet de profiter du moindre débris qui frappe les personnages et les véhicules spatiaux. Le tout est encodé à merveille et la cohabitation avec les deux pistes DTS-HD MA 5.1 se passe à merveille… n’est-ce pas Mr Warner ?…
Si il y a bien un film sur lequel Warner se devait d’appliquer sa nouvelle politique sélective en terme de fourniture de son VF HD, c’est bien celui-ci. L’expérience du film est en effet assurée à 50% par le son, par son mixage hyper précis, ses effets sonores d’une grande originalité, ses basses sourdes et profondes… Si l’on peut reprocher au doublage français de faire perdre une bonne dose d’intensité dans les dialogues, pour le reste en revanche, la piste française DTS-HD Master Audio 5.1 fait jeu égal avec la VOST pour ce qui est de l’efficacité du mixage, de l’impressionnante directivité des effets et l’oppressante profondeur des basses essentielle pour rendre le côté sourd de l’espace. Du grand spectacle sonore.
Crédits images : © 2013 Warner Bros. Entertainment Inc.