L'Homme qui en savait trop (1934) : le test complet du Blu-ray

The Man Who Knew Too Much

Combo Blu-ray + DVD

Réalisé par Alfred Hitchcock
Avec Leslie Banks, Edna Best et Peter Lorre

Édité par Elephant Films

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Le 28/04/2014
Critique

En vacances en Suisse avec leur fille, Bob et Jill Lawrence se lient d’amitié avec un Français qui est assassiné. Avant de mourir, il prévient Bob qu’un diplomate va également être assassiné. Pour empêcher le couple de parler, les futurs meurtriers enlèvent leur fille. Jill se rend à l’Albert Hall où un tueur doit abattre le diplomate et tente de faire échouer l’attentat.

L’Homme qui en savait trop, première version, est aujourd’hui considéré comme l’un des chefs-d’oeuvre de la période britannique d’Alfred Hitchcock. Réalisé en 1934 entre Le Chant du Danube et Les 39 marches, L’Homme qui en savait trop fait la part belle au bad guy interprété par Peter Lorre, très à l’aise dans son premier rôle en langue anglaise.

C’est peu dire que le comédien autrichien, tout juste débarqué de M le Maudit, se délecte d’incarner celui par qui le mal arrive. Cicatrice lui barrant le front, cheveux plaqués marqués par une mèche blanche, cigarette toujours allumée, rictus au coin des lèvres et yeux tombants, le personnage d’Abbott est devenu culte, une icône immédiatement reconnaissable dans la filmographie d’Alfred Hitchcock.

Le réalisateur ne s’est d’ailleurs pas trompé en lui accordant beaucoup plus d’importance qu’au moment de l’écriture du scénario, Alfred Hitchcock n’hésitant d’ailleurs pas à encourager son acteur au moment des prises de vues. Ajoutez à cela une technique irréprochable qui n’a alors de cesse d’être peaufinée, un sens du suspense remarquable (le premier McGuffin hitchcockien pour les spécialistes), une intrigue riche en rebondissements et surtout limpide, plusieurs morceaux de bravoure (le concert au Royal Albert Hall, la fusillade), une direction d’acteurs irréprochable (remarquables Leslie Banks et Edna Best) et vous obtenez un savoureux cocktail, indémodable et virtuose d’action, de violence, d’émotions et d’humour ravageur, qui n’a de cesse de ravir les cinéphiles 80 ans après.

Alors, préférez-vous cette première mouture britannique, épurée (72 minutes) et fulgurante, ou celle américaine, onéreuse et flamboyante, réalisée 22 ans plus tard avec James Stewart et Doris Day ?

Présentation - 4,5 / 5

Le Blu-ray et le DVD du film reposent dans un très beau boîtier classique de couleur bleue. La jaquette est très élégante, tout comme le menu principal, animé et musical. Le boîtier est également glissé dans un surétui du plus bel effet, mentionnant la collection des maîtres éditée par Elephant Films.

Bonus - 2,5 / 5

En plus d’un lot de bandes-annonces, nous trouvons une excellente présentation de L’Homme qui en savait trop par Jean-Pierre Dionnet (16’). Producteur, scénariste, journaliste, éditeur de bandes dessinées et animateur de télévision, notre interlocuteur se penche sur la rencontre Alfred Hitchcock-Peter Lorre (qui bouffe l’écran), mais dresse également un parallèle entre cette première version de L’Homme qui en savait trop et son remake avec James Stewart et Doris Day réalisé en 1956.

Image - 4,0 / 5

Soutenu par un encodage AVC solide, ce très beau master parvient à tirer parti de la HD et impose une clarté élégante ainsi qu’une restauration notable. La gestion des contrastes est équilibrée, les scories et accrocs (points blancs et noirs, rayures verticales) ont été éradiqués, la propreté de l’image demeure souvent impressionnante. Les blancs sont lumineux, les yeux des comédiens brillent avec un nouvel éclat, le N&B est dense et stylisé, la palette de gris étant étendue tout du long jusqu’à la dernière bobine. Si le piqué demeure aléatoire, le grain est habilement restitué, les quelques flous sporadiques ne perturbent jamais l’homogénéité de la copie et les arrière-plans sont assurés. Hormis quelques clignotements et de très sensibles décrochages inhérents à l’âge du film, la qualité technique apparaît ici optimale pour un film des années 30.

Son - 3,5 / 5

La bande-son (en version originale seulement) semble avoir été restaurée également, car peu de craquements sont à déplorer. Les dialogues, tout comme la musique, demeurent propres et distincts sur cette efficace piste unique Mono 2.0 qui ne comporte aucun souffle parasite. Certains échanges sont peut-être plus étouffés que d’autres, un petit souffle est parfois audible, mais le confort acoustique est très appréciable. Les sous-titres français ne sont pas imposés.

Crédits images : © Elephant Films

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm