Cartel (2013) : le test complet du Blu-ray

The Counselor

Version longue non censurée

Réalisé par Ridley Scott
Avec Michael Fassbender, Penélope Cruz et Cameron Diaz

Édité par 20th Century Fox

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Le 11/04/2014
Critique

La descente aux enfers d’un avocat pénal, attiré par l’excitation, le danger et l’argent facile du trafic de drogues à la frontière américano-mexicaine. Il découvre qu’une décision trop vite prise peut le faire plonger dans une spirale infernale, aux conséquences fatales.

Avec un budget inférieur à 30 millions de dollars, on serait tenté de dire que Ridley Scott a voulu se détendre après les grosses machines Prometheus (150 millions) et Robin des Bois (230 millions). Le thriller sombre qu’est Cartel n’est pourtant pas une partie de plaisir. Reposant sur le (machiavélique) premier scénario original écrit par Cormac McCarthy, Cartel nécessite une certaine concentration et l’implication de la part des spectateurs, du moins pour ceux qui ne seraient pas habitués au rythme languissant et à la prose du mythique écrivain et auteur de No Country for Old Men, Non, ce pays n’est pas pour le vieil homme et La Route. Beaucoup de spectateurs peuvent rester sur le bas-côté, car Cartel repose essentiellement sur les dialogues, difficiles, lents, longs, qui peuvent dérouter à la première lecture et donner une impression de mollesse. Il est donc impératif de voir et revoir Cartel plusieurs fois, surtout dans sa version Director’s Cut, pour en saisir toute la complexité, la richesse, le venin, l’horreur et l’humour noir de cette oeuvre conspuée aux Etats-Unis à sa sortie.

Le rythme insidieux rend compte de l’enchaînement diabolique d’événements malencontreux qui contaminent progressivement la vie de cet avocat-conseil, dont le nom n’est d’ailleurs jamais cité, désireux de se faire encore plus d’argent en investissant dans une magouille, qui va évidemment mal tourner. Cartel s’inscrit donc dans la droite lignée des romans de Cormac McCarthy ayant souvent comme protagonistes des individus cupides. Chaque acte a ses conséquences. Le prestigieux quintette d’acteurs composé de Michael Fassbender (génial), Penélope Cruz (sensuelle), Cameron Diaz (féline dominante), Javier Bardem (excentrique) et Brad Pitt (en mode JR bling-bling) est fabuleux, chaque comédien ayant sa partition à jouer dans cette mélodie funèbre et cauchemardesque.

Une fois de plus, Ridley Scott livre une mise en scène sans cesse inspirée et bénéficie du soutien du chef opérateur Dariusz Wolski, qui avait déjà collaboré avec le cinéaste sur Prometheus, dont l’écrin chromatique rajoute à la sensation d’étouffement qui nous prend pendant deux heures. Loin d’être commercial, Cartel n’a rencontré qu’un succès d’estime dans le monde et c’est finalement la France qui a le mieux accueillit cette oeuvre nihiliste qui mérite franchement d’être vue, revue, révisée, décortiquée. Un vrai diamant noir.

Présentation - 4,0 / 5

Les deux Blu-ray reposent dans un boîtier classique de couleur bleue, lui-même glissé dans un surétui cartonné. Le visuel de la jaquette diffère de l’affiche du film.

Bonus - 4,5 / 5

En plus de la version cinéma, le premier Blu-ray comporte quelques scènes coupées (7’) qui présentaient respectivement les personnages de Penélope Cruz, Michael Fassbender, Javier Bardem et Cameron Diaz. La première scène montre Penélope Cruz se faire aborder à l’aéroport par un type très entreprenant, la deuxième montre l’avocat pénal se présenter dans une boutique de lingerie pour faire un cadeau à sa maîtresse (la vendeuse est en réalité la blonde vue à la fin, interprétée par Natalie Dormer), tandis que la troisième dévoilait la rencontre entre Malkina et Reiner…et les léopards. Ces trois séquences restent toutefois anecdotiques et peu réussies.

Nous trouvons également un lot conséquent de bandes-annonces et de spots tv sur cette première galette (11’).

L’essentiel se trouve sur le deuxième Blu-ray. En effet, nous trouvons tout d’abord la version longue et non censurée du film. Ce nouveau montage de 2h18 s’avère encore plus réussi que le montage découvert dans les salles (1h57), comme bien souvent avec les versions Director’s Cut de Ridley Scott. Plus crue et sexuelle, plus sanglante et violente (voir le final avec le bolito), plus dense, ne manquez pas cette version !

L’éditeur a fait fort, car non seulement la version longue est commentée avec pertinence et humour par Ridley Scott (en vostf), toujours très impliqué dans les éditions Blu-ray et DVD de ses films, mais en plus, le making of d’1h19 (également disponible dans un index), est proposé dans un montage incluant le commentaire du réalisateur. Si vous lancez cette option, vous êtes partis pour plus de 3h30 de suppléments. Ridley Scott n’est pas avare en anecdotes de tournage, encense ses comédiens, évoque le montage du film et les scènes coupées, la rapidité de la production (7 semaines pour un budget de moins de 30 millions de dollars) et le tournage en numérique. Ridley Scott se dit très fier de Cartel et du scénario de Cormac McCarthy, présent tous les jours sur le plateau. A 76 ans, Ridley Scott fourmille de projets (il parle d’Exodus et The Vatican) et démontre qu’il n’est pas prêt de partir à la retraite ! Le making of est passionnant, largement commenté par l’ensemble de l’équipe (acteurs, réalisateur, producteurs, scénariste, costumière, chef décorateur), illustré par de multiples images de tournage et de plateau. Chacun revient sur les thèmes du film, les personnages, les conditions de prise de vues en Espagne (pour les extérieurs) et à Londres (les intérieurs), les costumes, le travail avec les guépards et la création du bolito. Ce making of complète parfaitement le commentaire audio du metteur en scène.

Image - 5,0 / 5

La promotion HD sied à merveille aux teintes ambrées et chatoyantes de la photo signée Dariusz Wolski (la saga Pirates des Caraïbes, Prometheus) qui possède ici un réel éclat. Certes, les séquences tournées en extérieur profitent de l’encodage AVC avec un relief constant, une profondeur de champ indéniable, un piqué incisif et des détails très riches sur le cadre large, mais les nombreuses scènes en intérieur sont tout autant définies. L’image reste immaculée et élégante, les contrastes denses, les textures des costumes demeurent flagrantes et palpables. Cartel a été tourné avec la caméra numérique Red Epic. Dans son commentaire audio, Ridley Scott avoue que l’absence de grain ne le dérange pas et qu’il préfère maintenant une image lisse. C’est le cas ici avec ce Blu-ray renversant de beauté.

Son - 4,5 / 5

Sur la version cinéma, sans aucune surprise, seule la version originale bénéficie d’un gonflage en DTS-HD Master Audio 5.1, tandis que la piste française est proposée en DTS 5.1. Si elle n’a souvent rien à envier à son homologue, la langue de Molière est souvent trop canalisée sur le report des voix et manque d’équilibre. La piste anglaise apparaît nettement plus fluide avec une réelle homogénéité entre les dialogues (abondants), les effets annexes et l’excellente composition de Daniel Pemberton (Blood, La Maison des ombres). C’est d’ailleurs sur les plages musicales que l’ensemble des enceintes est mis à contribution avec un caisson de basses ravit de se mêler à la partie. Notons que la version longue n’est disponible qu’en version originale sous-titrée en français, en DTS-HD Master Audio 5.1.

Crédits images : © 20th Century Fox

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
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Franck Brissard
Le 6 avril 2014
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