True Detective - Intégrale de la saison 1

True Detective - Intégrale de la saison 1 (2014) : le test complet du Blu-ray

True Detective

Blu-ray + Copie digitale

Réalisé par Cary Joji Fukunaga
Avec Matthew McConaughey, Woody Harrelson et Michelle Monaghan

Édité par HBO

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Le 13/06/2014
Critique

Interrogés par les autorités, Martin Hart et Rust Cohle se remémorent leur enquête la plus célèbre. Pour ces anciens partenaires de la Division des Enquêtes Criminelles de Louisiane, tout a commencé 17 ans plus tôt… En 1995, Dora Lange, une prostituée, est découverte atrocement assassinée ; la mise en scène du cadavre laisse penser qu’un tueur en série aux rituels occultes sévirait en Louisiane. Dès lors, la traque de l’assassin devient une véritable obsession pour Martin et Rust, au risque de détruire leurs vies privées.

Diffusée aux Etats-Unis dès le 12 janvier 2014 sur la désormais incontournable chaine HBO, à raison d’un épisode par semaine, la mini-série True Detective a immédiatement créé l’évènement, tant auprès de la critique que des spectateurs. Interprété par Matthew McConaughey, Woody Harrelson et Michelle Monaghan, écrit par Nic Pizzolatto (The Killing) et mis en scène par Cary Fukunaga (Sin Nombre, Jane Eyre avec Michael Fassbender), ce chef-d’oeuvre de huit heures n’a absolument rien à envier aux plus grands polars du cinéma et de la littérature. True Detective serait en quelque sorte le chainon manquant entre les oeuvres de James Lee Burque et celles de James Ellroy.

Sombre, violent, psychologique, bouleversant, éprouvant, poisseux, fascinant, onirique, les qualificatifs manquent pour évoquer True Detective. Du premier au dernier épisode, une tension permanente nous serre la gorge… et pourtant on en redemande. Sur une mise en scène virtuose (le plan-séquence à la fin du quatrième épisode restera dans les annales) et un rythme lent mais diaboliquement maîtrisé, nous suivons l’enquête sur un meurtre aux tendances occultes menée par deux partenaires de la Division des enquêtes criminelles de Louisiane - véritable personnage à part entière, comme la BO de T. Bone Burnett d’ailleurs - magnifiquement incarnés par Matthew McConaughey (pendant son régime pour Dallas Buyers Club) et Woody Harrelson, dont l’alchimie crève l’écran.

Sur des dialogues divinement écrits, le scénario distille progressivement ses informations au point de créer une sensation de manque jusqu’à l’épisode suivant. C’est bien simple, on devient accro dès le sublime générique d’ouverture sur l’entêtant Far From Any Road de The Handsome Family.

Les indices sont donnés à mesure que l’on découvre les personnages principaux, leur passé, leur parcours. L’enquête progresse, sur 17 ans, de 1995 à 2002 jusqu’en 2012, les rapports entre les deux flics se soudent, se divisent, se rompent, la vie privée de Martin Hart et Rust Cohle est également dévoilée et s’étiole au fil des épisodes. C’est à ce niveau qu’interviennent les rôles féminins, jamais sacrifiés, interprétés par la belle Michelle Monaghan et Alexandra Daddario, dont la scène déjà culte n’a pas fini de donner quelques… frissons dirons-nous.

True Detective se présente comme une anthologie, chaque saison ayant un casting et une intrigue spécifiques. Si la seconde saison s’annonce aussi riche, hypnotique et provocante que la première, nous serons au rendez-vous.

Présentation - 4,5 / 5

Le visuel de la jaquette, glissée dans un boîtier classique de couleur bleue, est très beau et parfaitement dans le ton de True Detective. La mini-série est divisée en trois disques à la sérigraphie sobre. Le premier disque comprend les trois premiers épisodes, la deuxième galette les trois suivants, et la troisième les deux derniers avec l’ensemble des suppléments. Les menus principaux sont animés et bruités, identiques sur les trois disques. Le boîtier est glissé dans un surétui cartonné.

Bonus - 3,5 / 5

Chacun des épisodes s’accompagne d’un petit module de 4 minutes en moyenne. Ce sont principalement Nic Pizzolatto et Cary Joji Fukunaga qui interviennent ici. Les deux collaborateurs analysent brillamment chaque partie de la série. Les partis pris esthétiques, la signification du titre de l’épisode correspondant, la psychologie des personnages, les paysages, sont abordés à travers ces petites présentations.

La création de True Detective (15’) est le véritable making of de cette édition. Nic Pizzolatto, Cary Joji Fukunaga, les comédiens et le chef décorateur donnent leurs impressions sur le plateau, tandis que certaines images de tournage et des répétitions dévoilent l’envers du décor, notamment pour l’incontournable plan-séquence qui clôt l’épisode 4. La genèse et les thèmes de l’histoire sont analysés, tout comme la relation des personnages et leur évolution.

Le module intitulé Auprès de Matthew McConaughey et Woody Harrelson (8’) donne la parole aux deux comédiens principaux, amis de longue date, dont l’alchimie demeure l’un des points forts de True Detective. A l’occasion de la première diffusion de la série à la télévision américaine, les deux acteurs reviennent sur quelques moments clés de l’histoire (la scène du diner, la baston sur le parking), le tout étant illustré par de nouvelles images de tournage.

Le scénariste et créateur de la série Nic Pizzolatto est ensuite de retour pour une discussion avec le compositeur T. Bone Burnett (14’), qui tourne rapidement à l’avantage du premier, tout heureux de se retrouver couvert d’éloges par le second. Ce segment apparaît un peu redondant, surtout quand la psychologie des personnages est abordée. Le compositeur apparaît plutôt en tant que spectateur ici, alors qu’on espérait en apprendre plus sur la création de son superbe score, élément fondamental de True Detective.

Nous trouvons également une scène coupée pour les épisodes 3 (6’) et 8 (4’). La première est une version rallongée du sermon devant des ouailles ébahies, tandis que la seconde s’avère être un montage de magnifiques plans aériens.

Les épisodes 2 à 8 présentent également un résumé d’une minute de l’épisode précédent, ainsi qu’un aperçu de trente secondes.

L’éditeur joint également un commentaire audio du scénariste et créateur de la série Nic Pizzolatto, du compositeur T. Bone Burnett et du producteur exécutif Scott Stephens, disponible uniquement en version originale non sous-titrée et sur les épisodes 4 et 5.

Image - 4,0 / 5

Nous nous attendions à mieux. D’emblée, il est évident que le piqué est émoussé. Si les couleurs sont volontairement ternes, les séquences sombres et nocturnes posent problème avec de sérieuses pertes de la définition, des plans flous, une image poreuse et un bruit vidéo suspect. Les paysages, finalement peu nombreux, manquent singulièrement de relief, les détails ne sont jamais satisfaisants, les visages sont lisses et parfois blafards.

Alors certes la photo du chef opérateur Adam Arkapaw (Top of the Lake, Animal Kingdom) participe à la plongée dans l’atmosphère voulue par Nic Pizzolatto et Cary Joji Fukunaga, mais cette édition Blu-ray ne parvient à restituer que partiellement les partis pris esthétiques glacés originaux ! Le codec AVC tente de consolider comme il le peut les quelques artefacts de la compression, les contrastes sont parfois trop légers à notre goût et rares sont les plans qui profitent pleinement de cet apport HD, à l’instar des séquences tournées de jour et en extérieur. Signalons que la patine 35mm reste palpable, comme quoi, on ne peut pas tout avoir. Ces galettes Blu-ray sont au format 1080p.

Son - 4,5 / 5

Là en revanche c’est beaucoup mieux ! Bien que seule la version originale bénéficie d’une piste DTS-HD Master Audio 5.1, contrairement à la piste française proposée en DTS Digital Surround 5.1., le confort acoustique est total pour ces deux options acoustiques ! Ces deux mixages parviennent sans mal à créer une spatialisation. Rien que le sublime générique donne des frissons. Les dialogues sont exsudés avec force, peut-être un peu trop en français d’ailleurs, les effets et ambiances annexes sont riches, amples et variés. Nul besoin de monter le volume pour profiter pleinement de la bande-son. Le caisson de basses intervient aux moments opportuns et les sous-titres sont amovibles.

Crédits images : © HBO

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm