Only Lovers Left Alive (2013) : le test complet du Blu-ray

Adam et Eve vivent une histoire d’amour qui dure depuis des siècles. Rien d’étonnant à cela : ce sont des vampires ! Elle vit à Tanger, lui à Détroit, où ils se retrouvent après une longue séparation. Leur tranquillité est, pendant un temps, troublée par l’irruption inattendue d’Ava, la « jeune » soeur d’Eve, qu’ils n’ont pas vue depuis… 87 ans !

Only Lovers Left Alive, écrit et réalisé par Jim Jarmusch, est, comme on pouvait s’y attendre, une histoire de vampires pas comme les autres, loin de celles qui ont fabriqué nos souvenirs, racontées par F.W Murnau, par Tod Browning, ravivées en couleurs par la Hammer Films et, plus récemment par Neil Jordan ou Francis Ford Coppola.

Adam et Eve, loin d’être une menace pour les vivants, seraient plutôt enclins à plaindre ceux qu’ils appellent les zombies, entraînés dans une existence sans valeurs. Ils estiment être « les derniers amants vivants », the only lovers left alive.

Tous deux laissent pourtant paraître leur lassitude. Adam caresse même l’idée d’en finir avec sa longue « non-vie » : il a commandé une balle en bois de fer, substitut moderne du pieu, arme fatale contre son engeance.

Le récit se déroule lentement, entre Détroit et Tanger, là où le couple côtoie un autre vampire qui connut une certaine célébrité de son vivant, puisqu’il est Christopher Marlowe, le dramaturge anglais contemporain de William Shakespeare !

Only Lovers Left Alive, une oeuvre étrange, commence avec la découverte des deux personnages allongés, tournant autour de l’axe de la caméra qui les filme en plongée verticale. Commence alors le rêve, un cauchemar paisible qui se poursuit pendant deux heures, dans un Détroit lugubre, à peine éclairé, ou dans les rues escarpées de la médina de Tanger, baignées d’une lumière irréelle.

Trois acteurs hantent ce film : Tom Hiddleston, révélé par plusieurs séries britanniques : Le Choix de Jane (Miss Austen’s Regrets), Wallander… et, sur le grand écran par Thor et Avengers. Mais il y a aussi John Hurt, inusable et, surtout, Tilda Swinton, encore plus étrange que jamais.

Un film singulier, envoûtant, hypnotique.

Le test a été effectué sur un check disc. Sur la jaquette du boîtier gris, l’affiche du film. Le menu offre le choix entre la version originale (avec sous-titres français imposés) et un doublage en français, les deux au format DTS-HD Master Audio 5.1. Le changement de version n’est possible qu’en revenant au menu principal. Sous-titres pour malentendants.

Les suppléments sont assez généreux :

En tête, un documentaire sur le tournage de 49’, intitulé Travelling at Night with Jim Jarmusch. Aucun entretien, aucune déclaration du réalisateur sur ses intentions. Mais on le voit au travail, placide, écoutant les autres membres de l’équipe, donnant quelques indications aux acteurs et au directeur de la photo. Le documentaire nous place, à plusieurs reprises, à ses côtés, face au moniteur de la caméra.

Ensuite, une bonne collection de scènes coupées (26’), une chanson interprétée par la chanteuse libanaise Yasmine Hamdan (5’) qu’on voit, vers la fin du film, interpréter un autre titre dans le même décor. Pour finir, une bande-annonce de 2’. Tous les suppléments sont en version originale avec sous-titres français (en dur).

L’image (1.78, 1080p, AVC) est très douce, au détriment parfois de la définition dans les arrière-plans, mais cohérente avec le style du film. Le manque occasionnel de lisibilité de certaines scènes en basse lumière tient certainement au choix du réalisateur de privilégier les éclairages naturels, aux teintes chaudes, plus intimes.

Le son, clair, concentré sur les enceintes frontales, s’ouvre sur les voies surround pour l’accompagnement musical. Le doublage français manque d’âme.

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