Il était une fois un flic... (1971) : le test complet du Blu-ray

Suite à l’assassinat d’un baron de la drogue dans le sud de la France, le commissaire Campana décide d’infiltrer le réseau en se faisant passer pour le frère de la victime. Ce dernier devait s’installer à Nice avec sa femme et son fils. Campana se trouve alors une famille d’emprunt, mais la cohabitation n’est pas si évidente que prévue et très vite, le commissaire se retrouve avec une multitude de problèmes qui l’éloigne de son enquête initiale…

Un an après le génial Laisse aller, c’est une valse, Il était une fois un flic… sort sur les écrans en février 1972. Cette nouvelle comédie-policière de Georges Lautner connaît immédiatement un succès public avec plus de 2 millions d’entrées et demeure encore aujourd’hui un des films les plus populaires du réalisateur des Tontons flingueurs. Ce succulent nouvel opus s’inspire du roman TTX 75 en famille de Richard Caron, tiré d’un synopsis rédigé - puis abandonné faute d’acheteurs - quelques années auparavant par l’écrivain et Francis Veber. Venu du théâtre, ce dernier signe finalement le scénario d’Il était une fois un flic… son premier succès au cinéma.

L’excellent Michel Constantin retrouve le metteur en scène de Ne nous fâchons pas (1966) et Laisse aller, c’est une valse (1970), tandis que Mireille Darc tourne ici son neuvième film avec Lautner. Au total, ils collaboreront treize fois, de 1963 avec Des pissenlits par la racine, à 1986 avec La Vie dissolue de Gérard Floque. Constantin/Darc forme un couple inattendu et pourtant génial, qui fait des étincelles à l’écran. Les deux comédiens se voient flanquer d’un petit garçon étonnant, spontané et vraiment drôle, Hervé Hillien. Il refera une petite apparition dans Ils sont fous ces sorciers en 1978.

Aujourd’hui, Il était une fois un flic… n’a rien perdu de son charme et de sa fraîcheur. Les situations vont à cent à l’heure, les personnages sont très attachants, les répliques signées Veber sont très inspirées, les seconds rôles sont savamment campés (Michael Lonsdale, Henri Guybet, Venantino Venantini), les gags fonctionnent toujours aussi bien, tout comme la partie policière d’ailleurs, tandis que la musique d’Eddie Vartan (à réhabiliter) donne au film un aspect western moderne fort appréciable. Un (très) grand classique du genre.

Le Blu-ray se présente avec un boîtier plastique blanc (notre test a été réalisé sur un check-disc). Le menu principal est étonnamment peu recherché, fixe et muet. On peut même dire que c’est très décevant.

Pas grand-chose à se mettre sous la dent dans cette section…

L’éditeur joint une présentation du film par Georges Lautner et Robin Davis, assistant du réalisateur (6’). Malheureusement, nous ne retenons que peu de choses de ce module, centré essentiellement sur le travail de Francis Veber, qui signait ici son premier vrai scénario pour le cinéma.

S’ensuit un petit mais précieux document d’époque sur le tournage d’Il était une fois un flic… (8’), durant lequel nous pouvons voir Georges Lautner dans sa salle de montage, accompagné du petit Hervé Hillien. Ces derniers ponctuent quelques extraits - constitués de prises alternatives ! - de quelques remarques sur l’histoire du film et de leurs impressions de tournage. Francis Veber et Mireille Darc apparaissent également dans ce module.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

Le master HD au format 1.66 respecté du film de Georges Lautner n’est pas aussi éclatant que d’autres titres de la collection Gaumont et il est évident que ce master HD d’Il était une fois un flic… est issu du master SD édité en 2005. Toutefois, la restauration est souvent admirable et rares sont les tâches subsistantes. L’élévation HD offre au film de Georges Lautner une nouvelle cure de jouvence près de dix ans après son édition en DVD, le grain cinéma est restitué et les contrastes trouvent une nouvelle densité. L’encodage AVC consolide l’ensemble, les noirs sont concis, le piqué est renforcé (surtout sur les intérieurs) et rend hommage aux nombreux gros plans sur la tronche de Michel Constantin.

Signalons tout de même une colorimétrie manquant parfois de clarté, certains plans sensiblement plus altérés ainsi qu’une profondeur de champ parfois limitée. Toutefois, à titre de comparaison, les contrastes sont beaucoup plus équilibrés que sur l’édition SD, sans aucune commune mesure.

Le mixage DTS-HD Master Audio Mono instaure un confort acoustique total. Les dialogues sont ici délivrés avec ardeur et clarté, la propreté est de mise, les effets riches et les silences denses, sans aucun souffle. La géniale composition d’Eddie Vartan jouit également d’un écrin phonique somptueux.

L’éditeur joint également les sous-titres anglais et français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Gaumont