L'Amour est un crime parfait (2013) : le test complet du Blu-ray

Professeur de littérature à l’université de Lausanne, Marc a la réputation de collectionner les aventures amoureuses avec ses étudiantes. Quelques jours après la disparition de la plus brillante d’entre elles qui était sa dernière conquête, il rencontre Anna qui cherche à en savoir plus sur sa belle-fille disparue…

Jean-Marie et Arnaud Larrieu sont des cinéastes à part dans le cinéma français et L’Amour est un crime parfait ne viendra pas contester cette position. Les réalisateurs de Peindre ou faire l’amour (leur plus gros succès), Le Voyage aux Pyrénées et Les Derniers Jours du monde, livrent une adaptation du roman Incidences de Philippe Djian, publié en 2010. Pour la quatrième fois, ils retrouvent leur comédien fétiche Mathieu Amalric après le moyen-métrage La Brèche de Roland (2000), Un homme, un vrai (2003) et Les Derniers Jours du monde (2008) dans lequel la scène devenue culte avec Karin Viard aura marqué les esprits. La comédienne est d’ailleurs de retour dans L’Amour est un crime parfait dans un rôle délicatement pervers et vénéneux. A leurs côtés, Maïwenn, peu réputée pour son talent d’actrice, s’en sort plutôt pas mal, ainsi que Sara Forestier, toujours géniale pour créer des personnages à la lisière de la folie.

Avec ce film raffiné, les frères Larrieu réalisent leur film le plus attachant, leur meilleur peut-être, car le moins prétentieux et prise de tête, même si l’atmosphère demeure trouble et ambiguë. Thriller sensuel et polar-incestueux parfois à la frontière du fantastique et jamais dépourvu d’humour noir, presque inclassable donc, L’Amour est un crime parfait se penche sur les pulsions, le désir sexuel et la double vie d’un homme, dont la deuxième personnalité est refoulée et qui tend à prendre le dessus à la nuit tombée. Mathieu Amalric, excellent dans la peau de ce professeur atypique de littérature, séducteur et porté sur le cul, est alors souvent montré comme un loup-garou, qui ne se rappelle rien au petit matin, mais qui découvre certains méfaits commis malgré-lui. Une véritable descente aux enfers marquée par des rencontres atypiques.

Tourné dans de magnifiques décors enneigés, marqué par la composition hypnotique de Caravaggio et des dialogues ciselés, ce nouvel opus des frères Larrieu, le septième, est une grande réussite.

Le test a été réalisé sur check-disc. Le menu principal est animé et musical. Le visuel de la jaquette reprend celui de l’affiche du film.

Il semble que Gaumont ne disposait pas vraiment de matériel pour offrir une interactivité digne de ce nom, puisque nous ne trouvons que huit minutes de suppléments, divisées en cinq mini-modules. Ces petits reportages se contentent de dévoiler l’envers du décor avec des images et un son brut. L’intérêt est donc relatif, mais c’est finalement plutôt rare de voir les frères Larrieu à l’oeuvre avec leurs comédiens.

Après un score honorable dans les salles, Gaumont prend soin du service après-vente de L’Amour est un crime parfait et livre un superbe master HD du film des frères Larrieu. La définition est optimale, la luminosité aveuglante, ainsi que le relief, la gestion des contrastes et le piqué sans cesse affûté. L’apport HD est constant et renforce l’éclatante colorimétrie hivernale, l’encodage AVC consolide l’ensemble avec brio, les détails fourmillent sur le cadre large, notamment lors des splendides panoramas sur les montagnes et toutes les séquences de jour tournées en extérieur sont magnifiques de précision.

Le spectateur a le choix entre les pistes DTS-HD Master Audio 5.1 et 2.0. Notre préférence va pour la première qui instaure un confort acoustique percutant, une spatialisation musicale convaincante et des effets latéraux probants. Le caisson de basses s’invite à la partie à quelques reprises, les ambiances naturelles sont présentes, la balance frontale est toujours dynamique et équilibrée, et le report des voix solide. La piste stéréo est évidemment plus plate, mais riche et remarquablement équilibrée.

L’éditeur joint également les sous-titres anglais et français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiodescription.

Crédits images : © Gaumont