Réalisé par Caradog W. James
Avec
Toby Stephens, Caity Lotz et Denis Lawson
Édité par Aventi Distribution
À Londres, dans un futur proche, dans un climat de guerre
froide entre le Royaume-Uni et la Chine. Depuis les sous-sols
d’une base militaire secrète, le chercheur Vincent McCarthy
travaille pour le gouvernement britannique sur le tout premier
prototype d’intelligence artificielle destiné à devenir
une redoutable machine à tuer.
Grâce à l’assistance d’Ava, spécialiste en la matière, la
mission de Vincent est sur le point d’aboutir, quand il
découvre les véritables intentions que nourrit le Ministère de
la Défense à l’égard de l’humanoïde qu’ils ont réussi à créer,
et que c’est pour sauver sa propre peau qu’il devra désormais
se battre.
Ghost in the Replicant
Car comment ne pas penser à ces deux références absolues de la SF robotique que sont Ghost in the Shell 2.0 et Blade Runner ? Et ce n’est pas uniquement dans les références ou similitudes scénaristiques que l’on trouve cette parenté, mais également dans le traitement visuel et technologique. Il n’y a qu’à voir la séquence générique ou l’activation de la « Machine » pour s’en rendre compte…
Mais ce qui aurait pu n’être qu’un hommage à peine déguisé à ces illustres références trouve très rapidement son propre ton et son existence propres grâce à une nouvelle variation sur le thème de l’éthique scientifique dès qu’il s’agit de donner de la conscience à une machine, thème abordé brillamment plus récemment dans le film Eva, mais qui tourne ici autour de la recherche militaire. Tout ça n’est finalement pas d’une originalité folle, mais encore une fois, le réalisateur britannique Caradog W. James réussit à insuffler une ambiance extrêmement prenante et limite claustrophobique qui captive dès les premières minutes.
Cet effet captivant est rapidement amplifié par le jeu épatant des deux acteurs principaux, Caity Lotz (Battle of the Year ou la série Arrow) en tête dans un double rôle qui lui donne l’occasion d’offrir une large palette de ses talents d’actrice et de danseuse ; et bien évidemment Toby Stephens (le Capitaine Flint de Black Sails) qui en impose dès les premières secondes à l’écran.
Déjà nominé et primé à juste titre dans de nombreux festivals, The Machine bénéficie d’ores et déjà d’une cohorte d’admirateurs qui saluent la qualité et l’honnêteté du travail d’un réalisateur à suivre de près.
Encore un cas où l’on salue le désir et la volonté d’un éditeur français indépendant de nous proposer un film inédit en salles, présentant pourtant de grandes qualités, avec une piste française de surcroit.
Mais l’effort s’arrête là avec une édition très basique.
Pour les éditeurs indépendants, dans le doute de la rentabilité de l’achat des droits d’un film, il n’est pas rare que le budget ne soit pas allongé aux bonus (dont les droits sont séparés dans la majorité des cas) qu’il faut de plus sous-titrer (coût supplémentaire). C’est ainsi que nombre de suppléments restent dans leur pays d’origine et ne trouvent pas place sur les DVD et Blu-ray français.
C’est le cas ici, avec la bande-annonce (HD) pour tout bonus, alors que making of et documentaires existent pour ce film.
L’encodage AVC 1080p ne présente pas l’image pointue que l’on pouvait imaginer sur un tel film et sur un Blu-ray. Il s’agit sans doute de la volonté du réalisateur de « cacher » le côté technologique pour se concentrer sur l’aspect psychologique du film avec une image parfois aux limites du flou et avec un traitement en post-production qui estompe le côté froid de la prise de vue numérique. Le spectacle global n’en n’est pas moins très agréable ! Et ce « cachet » de l’image participe en effet grandement à l’atmosphère si particulière du film.
Peut-être aussi pour des raisons de coût, le DTS-HD High Resolution Audio a été préféré au traditionnel Master Audio pour l’encodage des deux pistes sonores proposées. Le mixage des ambiances et effets est tout à fait similaire entre VF et VOST avec une belle présence, des basses sympathiques et une musique bien dosée. Côté dialogues, la VF présente, comme souvent, un ton plus sec et plus en avant, le naturel restant l’apanage de la VOST.
Crédits images : © Red & Black Films