Mea Culpa (2014) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Fred Cavayé
Avec Vincent Lindon, Gilles Lellouche et Nadine Labaki

Édité par Gaumont

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Le 25/06/2014
Critique

Flics sur Toulon, Simon et Franck fêtent la fin d’une mission. De retour vers chez eux, ils percutent une voiture. Bilan : deux victimes dont un enfant. Franck est indemne. Simon, qui était au volant et alcoolisé, sort grièvement blessé. Il va tout perdre. Sa vie de famille. Son job de flic. Six ans plus tard, divorcé de sa femme Alice, Simon est devenu convoyeur de fonds et peine à tenir son rôle de père auprès de son fils Théo qui a désormais 9 ans. Franck, toujours flic, veille à distance sur lui. Lors d’une corrida, le petit Théo va être malgré lui le témoin d’un règlement de compte mafieux. Très vite, il fera l’objet de menaces. Simon va tout faire pour protéger son fils et retrouver ses poursuivants. Le duo avec Franck va au même moment se recomposer. Mais ce sera aussi pour eux l’occasion de revenir sur les zones d’ombre de leur passé commun.

Pour elle (2008) et A bout portant (2010) s’imposent parmi les plus grandes réussites du polar populaire français de ces dix dernières années. Le réalisateur Fred Cavayé a su d’emblée imposer une marque de fabrique, en l’occurrence proposer aux spectateurs un thriller allant à fond la caisse pendant 1h30, sans lui laisser de temps mort du début à la fin, comme une véritable course contre la montre, en prenant modèle sur les films de genre américains.

Pour son troisième long métrage Mea Culpa, le cinéaste retrouve Vincent Lindon, vedette de son premier film, et Gilles Lellouche, tête d’affiche d’A bout portant. Avec ce nouveau thriller, Fred Cavayé démontre une nouvelle fois son savoir-faire technique (excellent montage), toujours plus impressionnant et spectaculaire, mais déçoit à cause d’un scénario paresseux, une absence d’émotion et de psychologie, des méchants caricaturaux, un twist final complètement raté et des dialogues - bien que réduits - vraiment très pauvres.

Si l’alchimie et l’investissement des deux comédiens principaux sont indéniables et les séquences d’action rudement menées (nous retiendrons la fusillade dans la boîte de nuit et le final dans le TGV), plus graphiques et violentes, tout tourne à vide dans Mea Culpa, la sauce ne prend pas et toute vraisemblance a cette fois été laissée au vestiaire. Cela est très regrettable car les moyens sont plutôt conséquents (16 millions d’euros de budget), mais cette histoire de vengeance et de rédemption, coécrite par Cavayé avec son fidèle scénariste Guillaume Lemans, demeure cette fois bien trop faiblarde, pour ne pas dire constamment prévisible, et ne parvient jamais à créer d’accroche avec le spectateur.

Comme précédemment avec Diane Kruger et Elena Anaya, le premier rôle féminin est confié à Nadine Labaki (Caramel, Et maintenant on va où ?), une comédienne « avec accent », Fred Cavayé étant visiblement porté sur une certaine musicalité de langue. Dommage que son rôle soit totalement sacrifié et utilisé dans le seul but d’émouvoir sur une ou deux séquences.

Au final, on se dit que Fred Cavayé s’est « Olivier Marchalisé », ce que l’on regrette sincèrement. Nous espérons que le metteur en scène saura tirer les leçons de cet échec commercial pour son prochain film et qu’il reviendra avec un scénario en béton, ce qui lui manque réellement jusqu’à présent.

Présentation - 3,5 / 5

Le test a été réalisé sur un check-disc. Le menu principal est sobre, animé et musical. L’éditeur aurait gagné à changer le visuel de l’affiche du film, vraiment peu attractif et responsable en grande partie de l’échec commercial de Mea Culpa dans les salles.

Bonus - 4,0 / 5

Outre la bande-annonce, Gaumont livre un remarquable documentaire sur le tournage de Mea Culpa (Ménage à trois, 43’). Fred Cavayé revient sur les grandes phases de la production de son dernier bébé. Parallèlement, les images de plateau et issues des prises de vues abondent, et la caméra s’immisce réellement au milieu des techniciens, au point de capter la tension qui explose parfois au sein de l’équipe durant ces soixante jours. On y voit le réalisateur à l’oeuvre avec ses comédiens, parfois énervés, le ton monte quand le tournage d’une scène prend beaucoup plus de temps que prévu. Les acteurs se démènent durant les scènes d’action, Gilles Lellouche rechigne parfois à courir comme un dératé, surtout lorsqu’il faut refaire une prise, ce que demande toujours son partenaire. Des essayages costumes, en passant par la préparation des séquences d’action, de poursuite, de baston, la reconstitution d’un wagon de TGV à la Cité du Cinéma, rien n’est oublié dans ce fabuleux making of !

Image - 5,0 / 5

Le master HD édité par Gaumont restitue habilement les volontés artistiques du chef opérateur Danny Elsen (Le Jour attendra, Dead Man Talking) en conservant un très léger grain cinéma, des couleurs à la fois chaudes et froides, souvent très saturées, mélange réussi de lumières orangées et bleues clinique, des contrastes léchés ainsi qu’un relief constamment palpable. Ces volontés artistiques sont rudement prises en charge pour le passage du film sur le petit écran.

La compression AVC consolide l’ensemble avec brio, les détails sont légion sur le cadre large et les visages des comédiens, le piqué est aiguisé, les noirs denses, les blancs cramés et la copie éclatante. Les nombreuses séquences nocturnes jouissent également d’une définition sans failles.

Son - 5,0 / 5

Le confort acoustique est total grâce à une piste française DTS-HD Master Audio 5.1. souvent explosive Les voix sont claires et limpides sur la centrale, la spatialisation musicale est systématique, les basses énergiques pour les séquences en discothèque et la balance frontale dynamique. Les latérales assurent tout du long en distillant constamment de nombreux effets et ambiances naturelles. La baston dans le parking, la fusillade dans la discothèque, les courses-poursuites et l’affrontement dans le TGV vous permettront d’explorer chaque recoin de votre installation. La piste DTS-HD Master Audio 2.0 saura aisément satisfaire celles et ceux qui ne seraient pas équipés sur la scène arrière.

Les sous-titres anglais et français destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles, ainsi qu’une piste Audiodescription.

Crédits images : © Gaumont

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm