Les Trois frères, le retour (2014) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Didier Bourdon
Avec Bernard Campan, Pascal Légitimus et Didier Bourdon

Édité par Wild Side Video

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Le 14/08/2014
Critique

Ils sont trois,
Ils sont frères,
Ils sont de retour.
15 ans après, Didier, Bernard et Pascal sont enfin réunis… par leur mère…
Cette fois sera peut-être la bonne.

Au milieu des années 1990, Bernard Campan, Didier Bourdon et Pascal Légitimus sont au top de leur popularité. Les Inconnus viennent de cartonner à la télévision avec les différents épisodes de La Télé des Inconnus, multipliant les sketches et parodies qui sont aujourd’hui devenus cultes. En 1995, Didier Bourdon et Bernard Campan décident de passer à la réalisation et écrivent le scénario des Trois frères avec Michel Lengliney. Devant la caméra, le trio est réuni. Résultat : près de 7 millions de spectateurs se ruent dans les salles, tandis que les Inconnus reçoivent le César de la meilleure première oeuvre.

Les Trois frères est rapidement devenu une des comédies françaises les plus populaires des années 1990, au point que l’on peut aisément parler de chef-d’oeuvre puisque le film n’a absolument pas pris une ride et que les dialogues sont rentrés dans le langage courant. On a beau connaître les répliques sur le bout des doigts, on se marre encore énormément. Il faut dire que les trois comédiens sont vraiment formidables et ont surtout eu la jugeote de ne pas tomber dans la facilité, autrement dit dans une succession de sketches déjà connus ou de vignettes sans lien entre elles.

Aujourd’hui, le scénario se tient encore admirablement, les personnages restent follement attachants surtout que les Inconnus ont toujours fait la part belle aux seconds rôles comme le jeune et craquant Antoine du Merle, les belles Anne Jacquemin et Marine Jolivet, sans oublier la « famille Rougemont » et Choupette, (Annick Alane, Pierre Meyrand, Isabelle Gruault), Bernard Farcy (« une société c’est comme une montgolfière »), Henri Courseaux (Maître Larieux - « l’usufruit de votre quote-part entière à diviser »).

Dans Les Trois frères, tout le monde en prenait pour son grade, les jeunes, les vieux, les bourgeois, les petites gens, les huissiers, les avocats, les chefs d’entreprise, le petit comédien, bref le français sous toutes ses coutures, avec un humour toujours ravageur, sans vulgarité.

Alors qu’en est-il de cette suite tardive ? Treize ans après Les Rois mages, que tout le monde ou presque déjà oublié, le trio tente un come-back en se servant de leur plus gros succès populaire, une suite opportuniste diront certaines mauvaises langues. Effectivement il y a un peu de ça, mais l’ensemble n’est pas aussi catastrophique que Ripoux 3, Les Bronzés 3, amis pour la vie ou La Vérité si je mens 3. Le plaisir de retrouver ce fameux trio est bel et bien présent, la nostalgie fonctionne, mais Les Trois frères, le retour ne parvient pas à aller au-delà à cause d’une écriture franchement paresseuse et des gags complètement éculés. C’est bien simple, on jurerait voir un remake du premier opus tant les situations se ressemblent (Didier et Bernard drogués, participation à un jeu télévisé, problèmes avec les autorités, visites chez le notaire), presque séquence par séquence, ainsi que la mise en scène qui n’a pas changé d’un iota.

C’est sans doute un parti pris puisque même les personnages n’ont pas évolué depuis vingt ans. Didier vit aux crochets d’une vieille fille en attendant patiemment la mort de sa belle-mère, et se fait passer pour un prof de philo mais vend en fait des sex toys par correspondance sur un parking de supermaché. Bernard est toujours un comédien raté qui se produit dans un bar minable et passe le hareng pomme à l’huile sur scène tout en squattant la caravane de Mimie Mathy. Pascal a quitté le monde de la publicité et est devenu l’objet sexuel d’une vieille nymphomane fortunée. Pas l’ombre d’une patate sur le compte en banque. Bien entendu, ils vont être réunis grâce à leur mère…

Aucune surprise à l’horizon si ce n’est celle (mauvaise) de leur avoir flanqué une fille de banlieue dans les pattes, et celle (sympa) de revoir le petit Antoine du Merle aujourd’hui âgé de 25 ans. Autrement, cela fait un peu de peine à voir car malgré tous les défauts du film - un rythme en dents de scie surtout du début à la fin - Bernard Campan, Didier Bourdon et Pascal Légitimus restent toujours formidables.

On sourit, on espère voir arriver LA grosse scène, mais on ne rit jamais et les espoirs sont finalement déçus. Malgré ses 2,2 millions d’entrées au cinéma - il y a fort à parier que les 4 voire les 5 millions étaient envisagés - nous espérons un vrai retour de ce fabuleux trio d’humoristes sur les planches. En ce qui concerne celui au cinéma, il n’y aura pas de mimi, pas de rara, pas de miracle. Cela passe tout de même mais avec une grosse dose d’indulgence et ça cartonnera sûrement beaucoup plus à la télévision.

Présentation - 3,0 / 5

Le test a été réalisé sur check-disc. La jaquette reprend le visuel de l’affiche du film, renvoyant évidemment à celui du premier opus. Le menu principal est peu recherché, vieillot, animé sur quelques séquences du film.

Bonus - 3,0 / 5

Remplie en apparence, cette section ne vaut pas grand-chose. La plupart des modules sont introduits par l’un des trois compères, tout comme le film d’ailleurs.

On commence par un making of de 36 minutes. Mal réalisé, longuet, ce documentaire sur le tournage est certes composé d’images de tournage sympathiques, mais les propos des trois lurons n’ont strictement aucun intérêt et demeurent trop sérieux pour être honnêtes. On ne sait pas si les Inconnus ont été enregistrés à la fin de leur marathon promotionnel, mais le trio a l’air vraiment épuisé. Du coup, les phrases toutes faites s’enchaînent « On est comme une seule et même personne », « C’est notre tambouille à nous », « ça été un plaisir de retravailler ensemble », « on espère que vous aurez autant de plaisir à regarder le film que nous avons eu à le faire », blablabla… c’est triste… autrement nous y voyons des images tirées des avant-premières en Province (carton plein), du trio en train de répéter ce qu’ils vont dire à l’audience (ce qui gâche évidemment toute spontanéité), le tout saupoudré de quelques arguments vendant cette suite et son casting.

Le must reste la section Souvenirs, souvenirs dans laquelle vous trouverez 13 minutes de scènes coupées du premier volet des Trois frères ! Didier Bourdon indique en introduction que le montage original durait 2h20. La monteuse des Trois frères, le retour a donc travaillé sur ces quelques séquences retrouvées et les a fait remixer. Certaines valent vraiment le détour, notamment une scène où les trois se retrouvent assis dans un jardin public, regardent les femmes et imaginent leur façon de faire l’amour. Cette séquence aurait tout à fait eu sa place dans le montage final. Nous garderons également celle où Didier surprend une femme (qui fait semblant d’être enceinte) en train de voler des CD dans son magasin, qu’il laisse partir contre un rendez-vous, ainsi que d’autres passages à tabac d’un médecin et d’un autre avocat.

Dans le cadre de leur promotion sur le film, les Inconnus ont fait leur retour non seulement sur les plateaux de télévision (où ils paraissaient lointains) mais aussi sur le Net. L’éditeur propose de voir ou de revoir ces divers sketchs réalisés pour l’occasion. C’est le cas du Palmashow (4’) avec le duo d’humoristes composé de Grégoire Ludig et David Marsais, mais aussi de Norman Thavaud (3’) - Norman fait des vidéoz - à travers l’une de ses vidéos diffusée sur Youtube. L’incrustation du trio dans ce nouveau média fait mouche et le décalage fonctionne, surtout pour le sketch des courses de Noël dans le Palmashow.

On est moins friands des Délires de tournage (2’) et des Coulisses de tournage (4’), qui présentent des fausses interviews sur le plateau où Didier et Pascal veulent se débarrasser de Bernard, ou Pascal qui se prend pour une star américaine.

L’interactivité se clôt sur l’inévitable bêtisier (7’), très sympa, une scène coupée inutile d’à peine une minute (la réception de l’Hôtel Va et vient), une galerie de photos de tournage, la bande-annonce du film (le teaser en fait), un lot de bandes-annonces de films disponibles chez Wild Side, un DTS Sound Check et les credits.

Image - 5,0 / 5

Après un succès (relatif)dans les salles, Wild Side prend soin du service après-vente des Trois frères, le retour et livre superbe master HD du film des Inconnus. La définition est optimale, la luminosité constante, ainsi que le relief, la gestion des contrastes et le piqué sans cesse affûté. L’apport HD est probant et renforce la colorimétrie, l’encodage AVC consolide l’ensemble avec brio, les détails fourmillent aux quatre coins du cadre et toutes les séquences de jour tournées en extérieur sont magnifiques de précision.

Son - 3,5 / 5

On attendait un peu plus de la piste DTS-HD Master Audio 5.1 qui impose une très bonne délivrance des dialogues, mais peine en revanche à instaurer une spatialisation digne de ce nom. Il ne faut compter que sur la musique pour créer un environnement. Quelques petits effets parviennent toutefois à créer un semblant d’atmosphère, sans oublier les ambiances naturelles en extérieur, même si le caisson de basses reste au point mort tout du long. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audio Description pour aveugles et malvoyants.

Crédits images : © Pan-Européenne - Pamela Duhesme

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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Baptiste
Le 21 septembre 2015
Pas de commentaire.
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Franck Brissard
Le 6 août 2014
Pas de commentaire.

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Les Trois frères, le retour
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