Le Secret du rapport Quiller (1966) : le test complet du Blu-ray

The Quiller Memorandum

Combo Blu-ray + DVD

Réalisé par Michael Anderson
Avec George Segal, Alec Guinness et Max von Sydow

Édité par Elephant Films

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Le 02/09/2014
Critique

Après la mort mystérieuse de deux agents à Berlin Ouest, les services secrets britanniques décident d’envoyer l’un de leurs meilleurs hommes : Quiller. Infiltrant les réseaux néo-nazis de la ville, il découvre une machination tentaculaire orchestrée par l’énigmatique Oktober.

Le réalisateur Michael Anderson demeure célèbre pour ses adaptations du Tour du monde en quatre-vingts jours et de 1984, tous deux réalisés en 1956, mais aussi celle de L’Âge de cristal (1976) et des Chroniques martiennes (1980). Orca (1977) demeure son film le plus diffusé à la télévision française.

Les fans du cinéaste avouent préférer Le Secret du rapport Quiller, thriller d’espionnage réalisé à Berlin en 1966 et donc en pleine Guerre Froide. D’une indéniable élégance, excellemment interprété et mis en scène, ce film écrit par Harold Pinter (Prix Nobel de littérature en 2005) d’après le roman d’Adam Hall pèche toutefois par son manque de rebondissements, de rythme et un scénario trop linéaire allant d’un point A à un point B sans réserver de réelles surprises. Il est certain que Michel Hazanavicius a su y puiser une moelle pour ses deux opus d’OSS 117, surtout pour le deuxième volet avec la mission portant sur les groupuscules néo-nazis.

Malgré un schéma relativement conventionnel et son manque d’action (on est loin des James Bond qui cartonnent depuis quatre ans !), cela n’empêche pas de passer un agréable moment, surtout grâce à l’interprétation de George Segal, parfait dans le rôle-titre et loin de l’image de l’agent secret véhiculée par le cinéma de genre puisque le personnage se retrouve très vite dépassé par les événements. N’oublions pas les mythiques Alec Guinness, George Sanders et Max von Sydow, y compris la beauté lumineuse de Senta Berger.

Le raffinement et la précision de la réalisation, la photographie d’Erwin Hillier, la composition de John Barry et une errance nocturne dans la capitale allemande parviennent à élever cette oeuvre classique mais marquante, qui agit comme une ritournelle bien après le film puisqu’elle n’a de cesse de tarauder l’esprit avec son ambiguïté - une ville toujours hantée et menacée par le spectre du IIIème Reich - et ses personnages mystérieux qui font souvent froid dans le dos.

Édition - 6,75 / 10

Le Secret du rapport Quiller est édité en combo, avec un joli fourreau cartonné et un boîtier plastique contenant le Blu-ray et le DVD du film. Le visuel de la jaquette, glissée dans un boîtier transparent, est vraiment très élégant, tout comme le menu principal, animé et musical. La collection « Opération Guerre froide » est lancée !

En guise d’interactivité, il faudra se contenter d’un lot de bandes-annonces, d’une galerie de photos, de liens internet et des credits.

L’élévation HD pour Le Secret du rapport Quiller demeure aléatoire. Cela reste plus probant sur les séquences diurnes, lumineuses, avec des couleurs rafraîchies, une profondeur de champ indéniable et un piqué joliment acéré. Le reste du temps, la gestion du grain est parfois problématique, surtout sur les scènes sombres et nocturnes. Un voile reste palpable tout du long, les noirs tirent sur le vert, un bruit vidéo tend à s’accentuer et un effet de pompage peut parfois irriter. Ce Blu-ray au format 1080p (AVC) n’est pas déplaisant en soi, c’est juste que le rendu technique est en dents de scie, car la propreté du master est fort acceptable - hormis un générique vacillant marqué par des points blancs et des griffures - et les partis pris de la photo d’Erwin Hillier avec ses plans quasi-ouatés de Senta Berger sont habilement restitués.

Le Secret du rapport Quiller est disponible en version originale et française DTS-HD Master Audio Mono. La première instaure un confort acoustique plaisant avec une délivrance suffisante des dialogues et des effets annexes convaincants. Ce n’est pas le cas de la piste française qui se focalise essentiellement sur les voix au détriment des ambiances environnantes. De plus, cette option phonique manque singulièrement d’ardeur et le doublage s’avère chuintant pour les tympans.

Crédits images : © Elephant Films

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm