Brick Mansions (2014) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Camille Delamarre
Avec Paul Walker, David Belle et RZA

Édité par EuropaCorp

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Le 29/08/2014
Critique

Détroit, 2018. Damien, policier expert en arts martiaux, est chargé d’infiltrer le dangereux ghetto de Brick Mansions. Sa mission : neutraliser une arme de destruction massive détenue par le gang de Tremaine, qui règne sur les lieux. Pour ce faire, Damien devra faire équipe avec Lino, un habitant du quartier qui connaît la banlieue comme sa poche… mais qui a surtout une affaire très personnelle à régler avec Tremaine.

Brick Mansions est le remake (ou un reboot pour certains) du nanar Banlieue 13 de Pierre Morel, qui avait rameuté près d’un million de spectateurs dans les salles en novembre 2004. Après une suite inutile (pléonasme ?) sortie en 2009, Banlieue 13 - Ultimatum, voilà que débarque la version américaine du premier volet avec Paul Walker dans le rôle principal, dans sa dernière apparition à l’écran, si on excepte Fast & Furious VII dont il venait de démarrer le tournage avant de disparaître tragiquement dans un accident de voiture en novembre 2013. Le film lui est dédié.

Luc Besson adapte lui-même son propre scénario original (rires) et place son histoire dans le ghetto de Détroit. Mais bon, un mauvais film reste un mauvais film même « remaké », d’autant plus que le boss d’EuropaCorp a choisi le monteur du Transporteur 3, L’Immortel, Fatal, Colombiana et Taken 2, Camille Delamarre, pour mettre ce truc en boîte avec un budget de 28 millions de dollars. Réalisateur du court-métrage ampoulé Last Call, le jeune metteur en scène livre un premier long métrage d’action croulant sous les tics visuels les plus ridicules et has-been depuis dix ans avec un usage pompeux de ralentis et un montage illisible.

Mélange de New York 1997, Yamakasi (le Parkour est de retour), des films de Fincher (pour le générique) et de l’Ile aux enfants (pour les décors), Brick Mansions est un pur produit d’EuropaCorp, sans âme, décérébré, lobotomisant. Le charisme de Paul Walker peine à surnager dans tout ce marasme. David Belle est de retour dans le même « rôle ». Sous ses airs de kiki triste, il impressionne toujours par ses cascades foldingues, mais n’a fait aucun progrès de jeu depuis une décennie. Le reste du casting est du même acabit, risible, mention (ou Mansion) spéciale à RZA qui coupe ses poivrons de la main droite et flingue de la main gauche sans bouger un sourcil. La bande-son tape sur le système très rapidement, d’autant plus qu’elle ne s’arrête jamais pendant 1h40.

Comme l’indiquait Banlieue 13 à travers son titre, le scénario fait 13 pages, le film est interdit aux plus de 13 ans et surtout aux plus de 13 de QI. Malgré son échec relatif au box-office, Luc Besson a visiblement été ravi du résultat puisqu’il a depuis confié à Camille Delamarre le « soin » de réaliser le quatrième volet de la saga du Transporteur… sans Jason Statham.

Présentation - 3,5 / 5

La jaquette reprend le visuel de l’affiche du film. Le menu principal est animé et musical. Le test a quant à lui été effectué sur un check-disc.

Bonus - 3,5 / 5

L’éditeur joint deux interviews françaises du réalisateur Camille Delamarre (11’) et du comédien cascadeur David Belle (5’). L’entretien du premier s’attarde sur les raisons d’être du remake de Banlieue 13, la collaboration avec les comédiens du film - on apprend que RZA est un « excellent » acteur - et Luc Besson, le tout ponctué par des arguments bien appris à l’avance. Camille Delamarre évoque également la préparation et les conditions de tournage, l’action et l’esthétique du film, les partis pris esthétiques, ainsi qu’une lecture du scénario avec l’équipe. On aurait bien aimé voir à quoi ressemblait une lecture de Brick Mansions autour d’une table ! De son côté, David Belle nous raconte l’histoire et tente de nous faire croire que son personnage existe dans le film. Il évoque également le travail sur les scènes physiques.

La fin destinée au marché américain est ensuite disponible (2’). Le gros changement intervient au moment où le personnage de Paul Walker se rend auprès de son grand-père. Alors qu’il s’y rend joliment accompagné dans la version européenne, il arrive ici seul, après avoir rendu une petite visite à Lino et Lola qui apprennent le Parkour à des gamins dans le quartier de Brick Mansions enfin libéré. On aperçoit également quelques affiches électorales de Tremaine qui se présente pour diriger Détroit. C’est beau la rédemption chez un ancien tueur.

S’ensuit un making of divisé en cinq chapitres : Fight (2’), GoPro (2’), Parkour (2’), Paul Walker (8’) et RZA (2’). Ces featurettes présentent quelques images de tournage, impressionnantes il faut bien le dire, surtout quand elles suivent David Belle dans ses acrobaties réalisées (quasiment) sans filet. Les interviews promotionnelles des comédiens répondent bien au cahier des charges, le mot « amazing » est répété à satiété, tout le monde est beau et gentil. Les fans des scènes d’action en auront pour leur argent car l’ensemble se focalise sur les prises de vue des poursuites, fusillades et bastons.

Nous trouvons également un court-métrage intitulé Last Call (12’) produit, monté et réalisé par Camille Delamarre en 2013. Un soldat dans la tourmente d’une guerre inconnue. Il entend le clic. Baisse la tête. Il est maintenant debout sur une mine. S’il bouge, il explose. Comment s’en sortir ? Il lui reste peu de temps. Il hésite. Attend. S’épuise. C’est l’heure du dernier appel. Ce court-métrage laisse pantois devant l’interprétation en roue libre et les clichés accumulés en dix minutes. Si Camille Delamarre possède un certain talent pour les séquences musclées, on ne peut pas en dire autant pour sa direction d’acteurs. Le manque de subtilité fait peur…

Un bonus caché est également au programme. Placez votre curseur sur « Last Call » puis appuyez sur la flèche de droite ou la flèche du bas. Un symbole apparaît. Validez. Il s’agit d’une bande-annonce teaser réalisée dans les rues de Paris, la nuit, par Camille Delamarre lui-même. On y suit une bande de Yamakasi masqués qui s’amusent à coller des affiches du film Brick Mansions, tout en faisant des pirouettes et en escaladant les façades les plus inaccessibles.

Image - 5,0 / 5

Pour le master HD de Brick Mansions, EuropaCorp livre un petit bijou technique flattant constamment la rétine. Pour sa première mise en scène, Camille Delamarre a fait appel au chef opérateur Christophe Collette, qui voit ses volontés artistiques (tout a été tourné à contre-jour) littéralement ennoblies sur support Blu-ray (1080p, AVC). La colorimétrie est vive et étincelante, le transfert est solide comme un roc, les détails sont légion aux quatre coins du cadre large et un grain cinéma sensible se fait ressentir sur certaines séquences, notamment en basse lumière, qui demeurent plus douces. N’oublions pas le piqué tranchant comme une lame de rasoir, la concision des contrastes et la clarté souvent blafarde des scènes en extérieur.

Son - 5,0 / 5

Les mixages anglais et français DTS-HD Master Audio sont logés à la même enseigne et exploitent tous deux les possibilités acoustiques de votre installation sonore en faisant surtout la part belle à la musique (trop) présente pendant 1h40. Evidemment, nous ne saurons trop vous conseiller de visionner le film dans sa version originale, d’autant plus que celle-ci se révèle plus dense et riche que son homologue, au doublage parfois douteux. Dans les deux cas, les latérales sont autant mises à contribution que les frontales, les ambiances naturelles sont immersives, la balance est constante, le caisson de basses soutient les séquences d’affrontements. Le changement de langue est impossible à la volée et nécessite le retour au menu contextuel.

Les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiodescription sont également disponibles.

Crédits images : © EuropaCorp

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

3,0
5
0
4
1
3
0
2
1
1
0

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ouioui
Le 2 avril 2015
Pas de commentaire.
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Franck Brissard
Le 28 août 2014
Pas de commentaire.

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