Réalisé par Renny Harlin
Avec
Kellan Lutz, Gaia Weiss et Scott Adkins
Édité par Metropolitan Film & Video
Espérant libérer le peuple de son mari, le redoutable roi
Amphitryon, la reine Alcmène implore l’Olympe. Zeus, dieu de
la guerre, lui accorde un fils, Hercule, mais l’origine
secrète de l’enfant lui vaut d’être rejeté par le roi qui lui
préfère son aîné, Iphiclès.
Devenu jeune homme, Hercule tombe amoureux de la belle Hébé,
mais Amphitryon a décidé de donner la princesse en mariage à
Iphiclès. Alors qu’Hercule se prépare à s’enfuir pour pouvoir
épouser Hébé, il est capturé par les gardes du roi et envoyé
au combat, pour y être sacrifié.
Échappant par miracle à la mort, Hercule s’allie à Sotiris,
son compagnon d’armes, pour mener la plus noble des quêtes :
libérer le royaume de la tyrannie d’Amphitryon, arracher Hébé
aux griffes de son frère, et prendre enfin sa vraie place,
celle du plus grand héros que la Grèce ait jamais connu…
Le réalisateur finlandais Renny Harlin a fait les beaux jours du cinéma d’action des années 1990 avec 58 minutes pour vivre, Cliffhanger : Traque au sommet, Au revoir à jamais, le sympatoche Driven et l’inénarrable Peur bleue. C’est après que ça c’est sérieusement gâté, d’ailleurs qui se souvient aujourd’hui de L’Exorciste : au commencement, Le Pacte du sang, Cleaner, 12 Rounds ? Bien que devenu has-been, Renny Harlin n’a jamais arrêté de tourner. Son dernier fleuron en date s’inspire de Gladiator et de 300 et s’intitule La Légende d’Hercule avec Kellan Lutz dans le rôle-titre.
Péplum de 70 millions dollars (on ne dirait pas…), ce parfait nanar - rien que la première séquence donne le ton - remplit son contrat pour une soirée entre potes armés de bières. Il faut au moins cela pour tenir les 100 minutes - le premier montage faisait 3 heures… - où le n’importe nawak règne en maître. Débarqué, rescapé ou victime (rayez la mention inutile) de la saga Twilight et aperçu dans Les Immortels dans lequel interprétait Poseïdon, clone de Ken (& Barbie ça va de soi), Kellan Lutz fait preuve ici de son manque de charisme et de ses limites en tant que comédien, même en contant fleurette à sa bien-aimée avec ses yeux de chien battus ou à cheval où il a l’air aussi rassuré que Barracuda en avion. Avec son regard qui dit constamment « qu’est-ce que je fous là ? », son difficile lever de sourcil, il va tout à fait à l’encontre de l’incarnation du personnage. Il n’est guère aidé par un scénario digne d’un épisode à rallonge des Feux de l’amour, mais aussi par des partenaires tout aussi inexpressifs, Scott Adkins (« viens, on va s’mettre de l’huile ! ») qui campe l’impitoyable tyran, cruel et jaloux qui serre les dents et contracte les abdos pour montrer qu’il n’est pas content, et Liam McIntyre, ce dernier croyant débarqué sur le plateau de Spartacus, bien que cela ne l’empêche pas d’être mauvais.
Ajoutez à cela des décors très moches réalisés en images de synthèse, des dialogues qui n’ont rien à envier à ceux de Vercingétorix : La Légende du druide roi, des figurants bulgares qui hurlent sans savoir pourquoi, des effets réalisés pour la 3D qui sont caducs depuis longtemps, des combats lambda mal chorégraphiés et risibles avec d’horribles ralentis-accélérés à l’instar du combat hilarant contre le lion de Némée, et vous obtenez le parfait cocktail pour se poiler après une dure semaine de labeur.
À découvrir avant la version d’Hercule de Brett Ratner avec Dwayne - The Rock - Johnson dans la peau du héros mythologique qui fleure également bon le navet.
Le test a été réalisé sur un check-disc. A noter la sortie simultanée d’un combo Blu-ray 3D + Blu-ray + DVD en Édition boîtier SteelBook. Le menu principal est peu recherché, animé et musical.
Le commentaire audio (vostf) du réalisateur Renny Harlin et du comédien principal Kellan Lutz est amusant car les deux collaborateurs ne cessent de s’envoyer des roses tout du long, certains d’avoir mis en boîte un chef d’oeuvre du genre. Le premier est fier du résultat, encense toute son équipe technique (« tout cela n’aurait pas été possible sans le talent de… »), détaille le tournage en 3D, les effets spéciaux, le casting et indique que le premier montage durait 3 heures. Autant vous dire qu’on l’a échappé belle. Le second est persuadé que ce film va faire de lui une star internationale, s’extasie en se voyant à l’écran, revient sur sa préparation, ses cascades et les scènes de combats. Kellan Lutz déclare à Renny Harlin qu’il souhaiterait tourner Les 12 travaux d’Hercule. C’est beau de rêver. Ce commentaire est divertissant, mais pas indispensable, à moins d’être un journaliste spécialisé dans le DVD-Blu-ray, ou bien être un grand pervers, ce qui n’est pas incompatible.
Nous trouvons également un making of de 15 minutes, efficace, dynamique et bien fichu, composé de nombreuses images de tournage - focalisée sur les scènes d’action - et d’interviews dithyrambiques de toute l’équipe.
L’interactivité se clôt sur un lot de bandes-annonces et des liens internet.
Le test a été effectué sur la version 2D. Comme d’habitude, l’éditeur soigne son master HD qui se révèle quasi-exemplaire. Le label « Qualité Metropolitan » est donc encore une fois au rendez-vous pour le Blu-ray de La Légende d’Hercule. L’image bénéficie d’un codec AVC de haut niveau, des contrastes d’une densité rarement démentie, ainsi que des détails impressionnants aux quatre coins du cadre large. Certains plans étendus sont magnifiques et tirent entièrement parti de cette indispensable élévation en Haute définition. La trogne lisse et bronzée de Kellan Lutz peut être analysée sous toutes ses coutures, les ombres et les lumières s’accordent parfaitement avec des scènes ambrées en extérieur et plus froides en intérieur, le tout ayant été entièrement repris au niveau de l’étalonnage en posproduction. La clarté demeure frappante, tout comme le grain et la profondeur de champ, le piqué est affûté et les partis pris esthétiques spécifiques restitués. En dépit de quelques fléchissements et des images numériques très médiocres (pour ne pas dire laides) qui tendent à ressortir (le lion de Némée, la foule), ce Blu-ray est évidemment une franche réussite technique et offre de fabuleuses conditions pour revoir le film de Renny Harlin.
Les mixages anglais et français DTS-HD Master Audio 5.1
assurent un maximum, le spectacle acoustique est total. Il
faut dire que la musique composée par Tuomas Kantelinen est
omniprésente et jouit d’une spatialisation constante grâce au
soutien énergique des latérales, qui fourmillent d’effets dès
le prologue. Les dialogues sont toujours nets, la balance
frontale est puissante et tout se met enfin en branle lors des
séquences d’action, affrontements en tous genres, avec un beau
ramdam de tous les diables. Le caisson de basses peut enfin se
réveiller ! Au jeu des différences, la piste française au
doublage rigolo se révèle peut-être moins riche et naturelle
dans son rendu que son homologue. La version originale est
donc plus fluide et homogène.
L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au
public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste français
Audiodescription 2.0 pour les spectateurs aveugles et
malvoyants.
Crédits images : © Millennium Films