Réalisé par Frédéric Schoendoerffer
Avec
Gérard Lanvin, Niels Arestrup et Sylvie Testud
Édité par ARP Sélection
Victor Kancel, emprisonné après un casse, fait enlever Gabriel Carré, patron de la BRB, et le contraint, sous la menace de s’en prendre à sa famille, à l’aider à s’évader. Il donne 96 heures, le temps d’une garde à vue, à Gabriel Carré pour qu’il lui donne le nom de celui qui l’a dénoncé.
96 heures se distingue de la plupart des autres polars en ce qu’il se limite à un huis clos opposant flic et truand. Ce qui pourrait, a priori, valoir au film un bon point.
Malheureusement, son visionnage déçoit toutes les attentes. La faute à un scénario aux rebondissements invraisemblables, à des dialogues bourrés de clichés et à une mise en scène, certes soignée, mais fade.
Ceux qui aiment les numéros d’acteurs seront peut-être plus enclins à pardonner les insuffisances de 96 heures grâce au duel qui oppose Gérard Lanvin et Niels Arestrup. Ce dernier, particulièrement, réussit à donner de son personnage une image complexe, inquiétante.
Frédéric Schoendoerffer semble avoir du mal à retrouver l’inspiration de son premier film, Scènes de crime.
Test effectué sur un check disc. Le disque est proposé dans le boîtier bleu standard avec la belle affiche en noir et blanc des deux acteurs s’empoignant en gros plan. Le menu animé et musical donne accès à des sous-titres anglais et français pour malentendants, ainsi qu’à une piste d’audiodescription DTS-HD Master Audio 2.0 stéréo.
En supplément, un entretien avec Frédéric Schoendoerffer (29’). Le réalisateur nous parle du choix des acteurs, auquel il a associé Gérard Lanvin, du lieu de tournage, une maison de 1.000 m2 (!) du côté de Mantes la Jolie, des costumes, des personnages, du tournage (en 4K ? avec deux caméras F65 Sony). Il admire Henri Verneuil et Jean-Pierre Melville et voit le cinéma comme un divertissement consistant à « mettre une autre vie devant les yeux du spectateur ».
Suivent un entretien avec Gérard Lanvin (13’) dans lequel l’acteur, candide, considère que le film policier connaît un renouveau en France grâce à Olivier Marchal (Frédéric Schoendoerffer a dirigé les quatre derniers épisodes de la saison 1 de Braquo). Il insiste sur le nécessaire travail de préparation auquel soit se soumettre l’acteur avant de se présenter sur le plateau. Puis un entretien avec Niels Arestrup (12’) dans lequel celui-ci insiste sur l’importance du scénario et donne sa définition du métier d’acteur : « un mélange de mémoire et d’imagination ».
Rien de très original dans ces trois suppléments (en HD pour l’image) dont la sincérité éclaire cependant l’approche du cinéma par les intervenants. Un petit défaut : une voix féminine, éloignée du micro au point d’être inaudible, pose des questions qu’on ne devine, plus ou moins, que lorsque vient la réponse.
Pour terminer une bande-annonce.
L’image (2.35:1, 1080p, AVC) est très douce (en raison du choix « d’objectifs soft anamorphiques », nous confie le réalisateur). Trop peut-être dans les scènes peu éclairées qui manquent sensiblement de piqué et de contraste.
Le son DTS-HD Master Audio 5.1 ne manque pas d’ampleur, mais un peu de finesse. La musique minimaliste de Max Richter s’invite trop puissamment à plusieurs reprises. D’autre part, les dialogues sont parfois trop réverbérés, parfois trop sourds : un manque d’homogénéité qui peut occasionnellement nuire à leur compréhension.
Crédits images : © ARP Sélection