The Lodger (Les cheveux d'or) (1927) : le test complet du Blu-ray

Combo Blu-ray + DVD

Réalisé par Alfred Hitchcock
Avec Ivor Novello, June Tripp et Marie Ault

Édité par Elephant Films

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Le 27/10/2014
Critique

Alors qu’un tueur en série terrifie Londres en s’attaquant uniquement aux jeunes femmes blondes et seulement le mardi, les Bunting accueillent, par une nuit d’épais brouillard, un nouveau locataire. Il lui faut peu de temps pour s’éprendre de leur fille, la charmante Daisy aux cheveux d’or. Et il en faut encore moins pour éveiller les soupçons de Joe, un détective vivant avec eux, sur la véritable identité du nouveau venu. Pourquoi ne sort-il que la nuit tombée ? Que cache-t-il dans sa sacoche noire ?

The Lodger est « the first true Hitchcock picture », selon l’aveu d’Alfred Hitchcock à François Truffaut dans l’un des 25 entretiens, enregistrés en 1962, presque entièrement consacré à ce film. Toute la série des entretiens radiophoniques, d’une durée allant de 15 à 30 minutes (avec une excellente traduction simultanée), est d’ailleurs disponible à plusieurs endroits du net, notamment sur le site de France Inter. Passionnant !

La postérité confirmera cette appréciation de Hitchcock. Pourtant le film fut mal reçu par les producteurs, les Studios Gainsborough, qui finirent par le distribuer après quelques modifications. Le public, lui, lui fit un si bon accueil qu’on alla jusqu’à en parler comme du meilleur film britannique jamais réalisé.

The Lodger ménage un réel suspense, dès que l’étrange locataire (interprété par Ivor Novello, la grande star de l’époque) sort de la nuit dans l’encadrement d’une porte et que, très lentement, il se débarrasse de sa cape et de l’écharpe qui lui recouvre la moitié du visage.

Le montage, assemblant gros plans sur les visages à quelques plans larges, contribue à entretenir la tension dramatique, tout comme le thème du faux coupable, ou encore la mystérieuse sacoche noire dont le contenu ne nous sera révélé qu’à la fin, bon exemple de « MacGuffin », cet objet popularisé par Alfred Hitchcock qui, piquant sa curiosité, capte l’attention du spectateur tout au long d’un récit.

La photographie porte les marques de l’expressionnisme allemand que Hitchcock avait découvert à l’occasion d’un séjour outre-Rhin. Une plongée dans la cage d’escalier vide fait penser à M le maudit, que Fritz Lang réalisera cinq ans plus tard, également à partir d’une histoire de tueur en série.

La caméra indiscrète, en nous amenant dans la loge de mannequins en dessous légers ou en surprenant la blonde héroïne dans son bain, montre que Hitchcock n’avait pas attendu bien longtemps pour épicer ses films de délicates petites touches d’érotisme.

Une nouveauté : il fait sa première apparition caméo, filmé de dos, au téléphone, à 4’50”.

The Lodger, son troisième film révèle déjà l’étendue du talent de celui qui n’allait pas tarder à devenir « le maître du suspense ».

Édition - 7,5 / 10

Les deux disques de cette édition de The Lodger, Blu-ray et DVD, sont présentés dans un boîtier cristal inséré dans un fourreau, dans la ligne graphique de la collection Cinema MasterClass. Le menu, animé et musical, donne accès au film (d’une durée de 86 minutes) et aux suppléments. Les « cartons » sont sous-titrés en français.

En supplément, une présentation du film par Jean-Pierre Dionnet (16’) est plus approfondie que celle qu’il a réservée à deux autres films muets de la même collection, Easy Virtue (Le Passé ne meurt pas) et Downhill (C’est la vie), également testés. Jean-Pierre Dionnet livre de nombreuses anecdotes et rappelle que Hitchcock était un « control freak », exigeant des améliorations pendant le tournage. Stanley Kubrick et lui étaient le cauchemar des scénaristes.

Puis, par le même, Hitchcock 9 (9’) qui détaille les neuf bonnes raisons pour apprécier ses films. Vient ensuite Hitchcock : aux origines du suspense (24’) le premier volet d’une série américaine de documentaires intitulée A Profile of Hitchcock, qui passe en revue les films tournés par le cinéaste en Angleterre, avant qu’il ne traverse la mare aux canards pour s’établir à Hollywood à l’invitation du producteur David O. Selznick et y réaliser Rebecca.

Pour finir une galerie de 10 photos et, sous l’appellation trompeuse de « bande-annonce » une rapide présentation de la collection Cinema MasterClass (Elephant Films) par Jean-Pierre Dionnet avec une sélection de disques classés par genre : fantastique, film noir, mélodrame historique, etc.

La restauration de l’image par le BFI (British Film Institute, à peu près l’équivalent de notre Cinémathèque) donne des résultats spectaculaires en comparaison avec l’édition américaine Laserlight de 1999 : scintillement, taches, rayures et autres bavures ont pratiquement disparu. Les contrastes, toutefois, sont faibles et un manque de luminosité est encore un peu plus accusé par la coloration des images, alors couramment utilisée pour créer des ambiances. La définition, moyenne, ne permet pas d’apprécier la différence entre l’image du Blu-ray (1080p, codec AVC) et celle du DVD.

Le son DTS-HD Master Audio 2.0 mono (Dolby Digital 2.0 mono pour le DVD) donne une belle présence à l’accompagnement musical pour orchestre symphonique aux accents stravinskiens de Nitin Shawney.

Crédits images : © Elephant Films

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
7,5 / 10
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Philippe Gautreau
Le 20 octobre 2014
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Franck Brissard
Le 20 octobre 2014
Pas de commentaire.

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