Eastern Boys (2013) : le test complet du Blu-ray

Daniel, la cinquantaine, erre sur le parvis de la Gare du Nord à la recherche d’une rencontre. Là, il donne rendez-vous à Marek, un jeune immigrant ukrainien. Celui-ci insiste pour un rendez-vous dans l’appartement de Daniel, le lendemain. Mais Marek n’arrive pas seul…

Eastern Boys est le deuxième long-métrage de Robin Campillo, après Les Revenants, tourné en 2004, dont le scénario sera repris et développé par Fabrice Gobert et Frédéric Mermoud pour l’excellente série Les Revenants distinguée par un Prix télévision du Syndicat Français de la Critique de Cinéma et des Films de Télévision. Robin Campillo a, pendant dix ans, contribué à l’écriture et au montage de films réalisés par Laurent Cantet : Vers le sud, Entre les murs et Foxfire, confession d’un gang de filles.

Sentiments bien cachés

Le jeu retenu d’Olivier Rabourdin (Des hommes et des dieux, Les Beaux mecs) entretient le flou mystérieux qui entoure le personnage de Daniel, voulu par le scénario de Robin Campillo. L’impassibilité du visage oblige le spectateur à essayer de deviner ce qui peut se passer dans sa tête, y compris pendant la dramatique invasion de son appartement au début du film, intelligemment filmée. Le personnage de Marek, interprété par Kirill Emelyanov, n’est pas fait pour dissiper les ambiguïtés qui contribuent largement à l’intérêt du film.

Le personnage de Boss, plus aisément décryptable, est intensément campé par Daniil Vorobyov, encore que les causes de son apparent désespoir, à la fin du film, peuvent rester obscures.

En peu de mots

Avec une grande économie de dialogues, le film montre l’évolution des relations entre Daniel et Marek, tout en donnant un aperçu impressionniste des conditions de vie d’immigrants clandestins déracinés et maintenus sous la coupe du groupe.

Eastern Boys, une oeuvre insolite, a obtenu en 2013 à la Mostra de Venise le Prix Orizzonte.

Sur la jaquette et le disque, une même photo, symbolique du film, montre le baiser échangé par Daniel et Marek.

Dans le boîtier bleu, un livret de 8 pages, extraites du scénario, décrivant les premières scènes de la Gare du Nord avec les commentaires en voix off d’un certain Muller.

Menu animé et musical. Quelques dialogues en anglais sont sous-titrés en français. Sous-titres disponibles pour malentendants.

En guise de suppléments : La remise du Prix Orizzonte (2’) à Robin Campillo lors de la Mostra de Venise, des essais filmés des acteurs (15’) Kirill Emelyanov et Daniil Vorobyov, une répétition filmée (6’) avec Olivier Rabourdin et une bande annonce de 2’. Rien de bien passionnant jusque-là.

Plus intéressant, pour finir, le commentaire, par le réalisateur, de la longue scène (20’) de l’invasion de l’appartement de Daniel. On aurait toutefois apprécié que le réalisateur s’attache un peu moins à détailler les personnages et un peu plus à justifier ses choix d’écriture.

L’image, précise et bien contrastée dans toutes les conditions d’éclairage est d’une agréable texture. L’étalonnage des couleurs a été particulièrement soigné.

Le son DTS-HD Master Audio 5.1, sur un spectre large, restitue clairement les dialogues et donne à la musique une belle ampleur. Les possibilités du 5.1 sont bien exploitées comme en témoigne, dès le début du film, une immersion réaliste dans l’environnement sonore de la Gare du Nord.

Crédits images : © Les Films de Pierre