Réalisé par Jean-Jacques Annaud
Avec
Patrick Dewaere, France Dougnac et Dorothée Jemma
Édité par Gaumont
François Perrin est ailier droit dans l’équipe de football de la petite ville de Trincamp. Seulement il a un sale caractère. Le président du club est également le patron de l’usine où il travaille. Après un coup de gueule, il est renvoyé du terrain et perd son emploi à l’usine. Et pour corser le tout, il est accusé d’un viol qu’il n’a pas commis. Mais l’équipe doit jouer en coupe de France et ne peut absolument pas se passer de Perrin.
François Perrin : Moi je lève mon verre à la plus
formidable bande de salopards que j’ai jamais rencontrée.
(applaudissements des convives - François prend un air
sérieux). Je lève mon verre au tas d’ordures qui
m’entourent… (silence total) et y’a de quoi remplir une
sacrée poubelle !
Le Président : Si c’est une plaisanterie je ne la
trouve pas très drôle…
François (hurlant) : SILENCE ! Nom de Dieu ! C’est
moi qui parle maintenant…
J’vais essayer d’vous faire rire. C’est l’histoire d’un mec
qui viole une fille et comme on a besoin de lui pour jouer au
foot, on accuse un pauv’ connard, vous la connaissez Président
? Ouais ? J’vais la raconter ! Asseyez-vous ! Vous s’rez mieux
pour rigoler ! (cassant son verre sur la table) Asseyez-vous !
(Brochard - Michel Aumont se lève en voulant contester) On ne
bouge pas ! Si y’en a un qui s’lève j’raconte tout à la
presse, tout ce que je sais ! On se tait ! (François se
dirige vers Brochard)
Toi Brochard t’as fais un faux témoignage à cause de toi j’ai
pris deux mois de prison alors écoute-moi bien : demain matin,
jprendrai ta belle bagnole, jviendrai dans ton beau garage, je
jouerai aux auto-tamponneuses, jvais faire du stock-car dans
ta vitrine mon salaud, j’vais tout bousiller chez toi, jusqu’à
tes pompes à essence ça sera plus un garage que t’auras ce
sera un cimetière de voitures !!! Demain matin !!!
(François se dirige vers Lozerand (Paul le Person)
Toi Lauzerand, j’hésite ! Le marchand de meubles y’a deux
solutions, le feu ou la hache. Le feu c’est joli, la hache ça
défoule. Demain matin j’déciderai. Et quand j’sortirai de chez
toi ça s’ra de la cendre ou du petit bois en tout cas ce sera
plus des meubles !
(François se dirige vers les deux flics qui l’ont passé à
tabac - Gérard Hernandez)
Vous j’viendrai vous voir demain ! Et j’vous fouterai des
tartes dans la gueule jusqu’à ce que j’en ai mal aux mains et
si vous essayez de vous défendre j’dirai que vous m’avez
frappé, que je peux pas jouer samedi !!! A cause de vous ! Et
toi ta chevalière (il se dirige vers Hernandez et lui arrache
sa chevalière) ta belle chevalière, jla fouterai aux chiottes
!!!
(François se dirige maintenant vers Berri - Maurice
Barrier)
Toi Berri tu m’as interdit de franchir la porte de ton
bistrot hein… Mais je viendrai prendre le champagne
demain… mais j’passerai par la vitrine. J’vais prendre mon
élan sur le trottoir d’en face et j’te fouterai en l’air ta
putain de vitrine !!!
(la femme de Berri semble outrée, François lui crie dans les
oreilles OUAHHH !!! Et elle regarde son mari en lui disant
« Mais dis quelque chose Bon Dieu !!!)
(François regarde Berthier - Patrick Floersheim)
Berthier (il rit et semble désolé) !!! Pauv’ Berthier… A toi
Berthier… Remarque t’as de la chance parce-que en prison y’a
un terrain de foot alors comme ça tu pourras t’entraîner.
L’ennui c’est qu’ils ont laissé les poteaux de basket au
milieu du terrain mais tu te démerderas toi !
(Les regardant tous) Prendrez bien un ptit alcool, j’vous
l’offre ! A demain matin…
Comment qualifier ce « petit » film dans la carrière du grand Jean-Jacques Annaud ? Comme un chef-d’oeuvre pardi ! Coup de tête c’est avant tout Patrick Dewaere dans un de ses plus grands rôles. La tendresse, la violence, le charme, l’immense talent du comédien explosent dans ce deuxième film d’Annaud, trois ans après La Victoire en chantant, échec commercial retentissant en France, mais lauréat de l’Oscar du meilleur film étranger… pour la Côte d’Ivoire ! Coup de tête est la résultante de deux immenses talents combinés, celui du réalisateur et de son scénariste-dialoguiste, le grand Francis Veber. Indéniablement documentés sur les arcanes du monde du football (même si ce n’est pas un film sur le ballon rond, plutôt une toile de fond), les deux collaborateurs mettent en avant les mesquineries, la médiocrité de certains maires, organisateurs, entraîneurs et des petites gens, qui du jour au lendemain portent en triomphe un individu qu’ils avaient jusque-là traîné dans la boue. Tout cela sans vulgarité, sans porter atteinte au sport amateur, mais avec une indéniable affection, comme à l’époque de la comédie italienne qui a d’ailleurs influencé Jean-Jacques Annaud.
Autour de la silhouette rentrée, le dos voûté et le pas tranquille de Patrick Dewaere, s’agite la crème du cinéma français de l’époque à savoir Jean Bouise (César du meilleur acteur dans un second rôle), Paul Le Person, Robert Dalban, Michel Aumont, Maurice Barrier, Hubert Deschamps, Gérard Hernandez, Michel Fortin, Mario David, sans oublier la jolie présence de France Dougnac…
Petit film devenu culte, Coup de tête c’est une réalisation alerte, des dialogues inoubliables et savoureux, une musique signée Pierre Bachelet qui reste ancrée dans la mémoire de tous les cinéphiles, tout comme la scène du dîner (retranscrite plus haut) où le personnage de François Perrin remet ses invités à leur place, pour finalement les laisser en état de « frustration de vengeance ». Si ce film atypique a dû se contenter de « seulement » 902.000 entrées à sa sortie en février 1979 malgré des critiques positives et enthousiastes, Coup de tête n’a eu de cesse de se faire des aficionados au fil des décennies grâce à ses nombreuses diffusions à la télévision, et n’a pas fini d’en faire de nouveaux !
Pour le plaisir :
Sivardière : Mais qu’est-ce qu’on va bien
pouvoir lui trouver à cet abruti ?
Brochard : Bah à la piscine municipale, ils ont
parlé d’engager un maître-nageur.
Sivardière : C’est d’accord, il est maître-nageur à
la piscine municipale !
Lozerand : Il sait nager ?
Brochard : Complique pas, toi !
Le Blu-ray se présente avec un boîtier plastique blanc (notre test a été réalisé sur un check-disc). Le menu principal est étonnamment peu recherché, fixe et muet. On peut même dire que c’est très décevant, surtout quand on se souvient du soin apporté à l’édition double DVD. Heureusement que la qualité technique est au rendez-vous.
Pour cette édition HD tant attendue de Coup de tête, Gaumont a repris l’intégralité des suppléments de la très belle édition DVD sortie en 2004 :
Commentaire audio de Jean-Jacques Annaud - enregistré le
19 janvier 2004 :
C’est toujours un immense plaisir d’écouter ce grand
réalisateur français parler de son travail. Cinéphile,
passionné et passionnant, Annaud revient sur son second film
(qu’il n’a alors pas revu depuis 15 ans) durant 85 minutes
sans jamais s’arrêter de parler. Le tournage à Auxerre, la
rencontre avec Guy Roux et son équipe alors en Division
d’Honneur, les repérages faits avant le tournage dans les
petits villages partout en France, la collaboration avec
Francis Veber au scénario et surtout avec Patrick Dewaere (et
son entraînement au football), les anecdotes s’enchaînent sur
un rythme effréné ! Le cinéaste s’attarde surtout avec une
émotion non dissimulée sur son travail avec Patrick Dewaere.
Il évoque également l’évolution du scénario, les changements
survenus sur le tournage ou au moment du montage, tout en se
confiant sur sa vie personnelle et les liens étrangement
similaires qui le relient à l’histoire du film : venu de la
publicité, le cinéaste était au creux de la vague après le
bide de La victoire en chantant son premier film. Mais
il obtient l’Oscar du meilleur film étranger, non pas pour la
France, mais pour la Cote d’Ivoire ! Lui qui était alors
rejeté de partout, se retrouve du jour au lendemain porté en
triomphe. Il a pu alors financer Coup de tête grâce à
cette récompense. Les seconds rôles ne sont pas oubliés et
sont évoqués avec malice, tout comme la musique de Pierre
Bachelet. Un très très grand commentaire audio.
La revanche du primate (50’) :
Ce documentaire rétrospectif du film réalisé par
François-Régis Jeanne, croise les propos de Jean-Jacques
Annaud, Francis Veber, Pierre Bachelet et le producteur Alain
Godard. C’est d’abord sur les difficiles débuts de carrière au
cinéma de Jean-Jacques Annaud, qui reçoit l’équipe dans sa
superbe propriété, entouré de ses archives et dossiers, puis
sur le fulgurant revirement de situation l’ayant conduit à
tourner Coup de tête que se concentre ce documentaire.
Annaud et son co-scénariste Francis Veber se souviennent de
leurs rapports, leurs caractères très opposés et la difficulté
d’achever un scénario « idéal » à cause de certaines frictions
survenues durant l’écriture. La plupart des propos tenus ici
renvoient irrémédiablement à ceux déjà entendus durant le
commentaire audio de Jean-Jacques Annaud : ses références à la
comédie italienne, la genèse et les thèmes du film, les
repérages, les recherches sur le foot, sans oublier le travail
avec Patrick Dewaere et l’échec commercial de Coup de
tête à sa sortie.
Les fiches de Jean-Jacques Annaud (17’) :
Noyé sous ses énormes cartons d’archives personnelles, le
réalisateur nous prouve qu’il effectuait des recherches très
poussées dans un souci de réalisme et de crédibilité. Le
milieu du football, les petits clubs de province, les
magouilles, l’aspect politique, les supporters ou autres
éléments sujets à des scènes anecdotiques ont tous été le
fruit d’un travail d’investigation étalé sur deux années avec
photos, notes ou coupures de journaux à l’appui. Annaud évoque
les petits clubs dans lesquels il s’est immiscé afin
d’effectuer des repérages, les livres sur le football qui
l’ont aidé pour le sujet, ses abonnements à de multiples
journaux de province, les petits bars… tout ce qu’il
affectionne. On est perfectionniste, ou on ne l’est pas !
La méthode Veber (8’) :
Le réalisateur de La Chèvre et du Dîner de cons
revient sur sa façon particulière d’aborder un scénario et ce
qui est, selon lui, une bonne ou une mauvaise idée à explorer.
Il déclare par exemple supprimer les actions parallèles, ne
pas lâcher le héros de son film, ne pas avoir deux idées dans
la même scène, tout en revenant sur son travail en Amérique,
la difficulté du métier, sa passion et cite l’une de ses
références : Billy Wilder.
La meilleure façon de siffler (6’) :
Disparu peu de temps après l’enregistrement de cet entretien,
le célèbre chanteur Pierre Bachelet (1944-2005), qui à
l’époque de Coup de tête n’était pas encore connu du
grand public, revient sur la façon dont la bande originale du
film a été créée. On y apprendra surtout qu’une séquence
chantée fut pratiquement improvisée et enregistrée sur un
magnétophone à la qualité médiocre. Sa première idée pour
mettre en musique ce « conte populaire » était d’utiliser
l’accordéon : un désastre. A l’époque illustrateur sonore pour
des publicités, Bachelet trouve l’idée d’un thème sifflé, qui
pouvait selon lui apporter une légèreté dans le drame : bingo.
Il s’agit d’ailleurs de Pierre Bachelet lui-même que l’on
entend siffler tout au long du film.
Noël Le Graët, le Président (5’) :
Ce segment facultatif donne la parole à Noël le Graët,
Président de l’En Avant de Guingamp de 1972 à 1991, puis de
2002 à 2011, interviewé par Pierre Ménès. Plutôt que de
revenir sur le film, notre interlocuteur s’attarde sur
l’histoire de son club, sa montée dans la ligue, ce qui
n’intéressera finalement que les amateurs du sport en
question.
Guy Roux, l’entraîneur (10’) :
Le célèbre entraîneur de l’AJ Auxerre (de 1961 à 2005 !)
partage (c’est gratuit !) quelques anecdotes de tournage, ses
relations avec Jean-Jacques Annaud et surtout l’aspect
économique de la production - dont la petitesse de son cachet
- avec l’enthousiasme qu’on lui connaît. Dans le stade
d’Auxerre enneigé, coiffé d’un merveilleux bonnet bleu et
blanc, Guy Roux dit que l’Abbé-Deschamps a bien changé depuis
l’époque du tournage puisqu’il pouvait accueillir 2000
supporters à l’époque du tournage et peut aujourd’hui en
admettre 22000. S’il revient encore une fois sur l’aspect
financier de sa collaboration (son club avait bénéficié de 40
000 francs), Guy Roux explique ensuite son travail de
conseiller technique sur Coup de tête, les actions
inventées sur le terrain et les conditions de tournage.
Lucien Denis la doublure (6’) :
Lucien Denis est un ancien défenseur de l’AJ Auxerre (de 1976
à 1983) qui a servi de doublure à Patrick Dewaere (qui était
un piètre footballeur) sur le terrain, en raison de sa petite
ressemblance avec le comédien. Il partage avec émotion ses
propres souvenirs liés au tournage de Coup de tête. A
l’instar du personnage de François Perrin, Lucien Denis est le
joueur qui a marqué le but qui permet au club de monter parmi
l’élite. Autrement dit l’accession du club bourguignon en
Division 1 en 1980.
France Dougnac, la mascotte (7’) :
L’actrice France Dougnac revient sur ses rapports avec le
réalisateur et nous apprend bon nombre d’anecdotes de tournage
, notamment le fait qu’elle a dû batailler ferme afin
d’obtenir son code et son permis de conduire (en une
semaine…) afin d’être acceptée pour son rôle. Elle évoque sa
rencontre puis sa collaboration avec Jean-Jacques Annaud.
L’interactivité se clôt sur la bande-annonce, constituée de certaines prises alternatives.
Comme nous n’avons reçu que le Blu-ray test, nous ne sommes pas en mesure de vous signaler si l’éditeur a également glissée dans le boîtier le fac-similé d’une lettre écrite et envoyée par Patrick Dewaere à Jean-Jacques Annaud peu de temps après la sortie de Coup de Tête qui s’est soldé par un score jugé décevant au box-office. Cette copie était disponible dans l’édition 2 DVD et nous n’hésitons pas à vous restituer ce qui y écrit :
Je profite que j’ai un aussi beau papier que le tien et
que je suis également à New-York pour t’envoyer à mon tour une
vieille lettre. Je suis ok avec toi pour penser que ce
tournage c’était un sacré bon souvenir et que tous les deux ça
passait bien entre nous. Je pense aussi qu’avec Série Noire,
Coup de tête c’est le plus beau film que j’ai jamais fait et
je demande encore qu’on me pince tellement son score m’a
stupéfié.
J’avoue que le fait que le public ait pas vraiment suivi, ça
me reste complètement sur l’estomac et que maintenant j’ose
plus tellement ouvrir ma gueule parce-que j’étais sûr du
contraire. Vu qu’ici j’ai rien d’autre à faire que de me
couvrir d’humilité et avec le recul je me demande si j’ai pas
été un peu léger au moment de la sortie, tu me diras que
maintenant ça te fait une belle jambe de savoir que je remets
en question quelques une de mes attitudes, mais au cas où nos
aventures ne s’arrêteraient pas là, j’aime autant que tu le
saches, le petit tour que je viens de faire aux USA fait que
je vais mettre une sourdine à quelques-uns de mes principes
TV. Je ne dis pas que je me suis trompé, je dis seulement que
j’y ai peut-être été un peu fort. Bref, l’histoire de
l’émission à laquelle je n’ai pas voulu me rendre m’est restée
complètement sur la patate. Et j’espère que ce n’est pas
l’unique raison pour laquelle le film ait pas cassé la baraque
mais c’est possible. Parce-que ce film il était génial. Mais
bon c’est pas la peine de pleurer et si tu m’as pas dans le
nez, j’espère à mort qu’on remettra ça. Je serai toujours
aussi nerveux et buté, parce-que quand je tourne, j’ai
passionnément besoin d’exister mais comme toi t’as la chance
d’être un bon monteur, avec des idées comme j’aime, jeune et
sans complexes et qu’en outre t’es pas mal physiquement, y’a
pas de raisons qu’un jour on se colle pas un succès mondial.
Voilà. Je souhaite que tu comprennes cette lettre de A à Z et
que surtout tu sentes ce qu’il y a entre les lignes. Des fois
j’ai peut-être l’air de dire n’importe-quoi, mais c’est
surtout parce que je le dis n’importe comment. Je t’embrasse.
Patrick
Attendu comme le Messie depuis toujours pas les fans de Patrick Dewaere et de Jean-Jacques Annaud, Coup de tête s’offre enfin à nous en Haute définition, dans une nouvelle copie entièrement restaurée. Ce nouveau lifting sied à merveille aux partis pris esthétiques de la photo signée Claude Agostini (Je suis timide… mais je me soigne, C’est pas moi c’est lui) qui voit ses contrastes renforcés, la clarté augmentée, même si les quelques scènes de purée de pois (durant le match et l’entraînement surtout) apparaissent comme étant moins définies et ciselées. Heureusement, la stabilité est de mise, le piqué est fort agréable, la propreté irréprochable, les détails inédits et les couleurs retrouvent une certaine et plaisante vivacité, surtout quand on se souvient des teintes quelque peu délavées sur le DVD. Si les premières séquences peuvent parfois laisser perplexe pendant le générique, soyez patients car la copie ne cesse de s’améliorer. Au final, voilà une édition HD qui prend joliment le relais de l’édition SD qui remonte déjà à 2004, dont le master au format respecté 1.66 avait été approuvé par Jean-Jacques Annaud en personne.
L’éditeur propose un mixage DTS-HD Master Audio Mono. Comme pour l’image, le son a également subi un dépoussiérage de premier ordre. La piste est propre et la délivrance des dialogues purs et limpides. L’écoute s’avère bien supérieure à celle des anciennes diffusions télévisées et le cultissime thème sifflé composé par Pierre Bachelet n’a jamais été aussi doux pour les tympans. Aucun souffle, aucun parasite. Les sous-titres anglais et français destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles.
Crédits images : © Gaumont