States of Grace (2013) : le test complet du Blu-ray

Sensible et déterminée, Grace est à la tête d’un foyer pour adolescents en difficulté. Parmi les jeunes membres de son équipe, diversement expérimentés, la solidarité et le bon esprit sont de mise. Jusqu’à l’arrivée soudaine d’une fille tourmentée qui ignore les règles du centre et renvoie Grace à sa propre adolescence… pas si lointaine.

States of Grace est le second long métrage écrit et réalisé par Destin Cretton, venu du documentaire et remarqué en 2010 avec son premier film I am not a Hipster. A l’origine de States of Grace, il y a un de ses courts-métrages intitulé Short Term 12 (2008). Six ans plus tard, Destin Cretton reprend donc la trame de son film et s’inspire une fois de plus de son expérience en tant qu’éducateur dans un centre spécialisé pour jeunes à problèmes, son premier boulot en sortant de l’université, « une expérience unique et magnifique ». Très attachante, cette oeuvre très sensible est excellemment interprétée par Brie Larson, comédienne née en 1989 et découverte en 2010 dans Greenberg de Noah Baumbach, puis Scott Pilgrim d’Edgar Wright, le génial Rampart d’Oren Moverman, le désopilant 21 Jump Street et le brillant premier film de Joseph Gordon-Levitt, Don Jon, dans lequel elle interprétait la soeur apathique de ce dernier. Récompensée par le Prix d’interprétation féminine au Festival International du film de Locarno en 2013, Brie Larson irradie dans ce rôle dramatique, loin des comédies qui l’ont fait connaître.

Si States of Grace est souvent trop sage dans sa mise en scène, les personnages sont tous très bien dépeints et on s’attache d’emblée à ce petit groupe que l’on suit dans les moments de joie et de peine. Inspiré de situations réelles et vécues par le cinéaste, ce très joli drame social touche par sa sincérité, sa sensibilité à fleur de peau et la délicatesse avec laquelle les protagonistes sont abordés, tant du côté des adolescents en difficulté que des éducateurs (excellent John Gallagher Jr.) eux-mêmes qui doivent mettre leurs problèmes personnels de côté - certains, dont Grace se révèlent pas strates - et créer une osmose quotidienne, voire une seconde famille dans le foyer. Le charme agit instantanément et States of Grace continue de trotter dans la tête bien après.

La jaquette reprend le visuel de l’affiche du film. Elle est glissée dans un boîtier classique de couleur bleue. Le menu principal est animé et musical. Notons une coquille au verso de la jaquette, qui indique un encodage VC-1 alors qu’il s’agit bel et bien d’un codec AVC.

Bonne initiative de la part de Condor de livrer le petit et sympathique making of du film (21’). Ces images dévoilent les images du tournage qui s’est étalé sur seulement trois semaines à la fin de l’été 2012, et montrent l’excellente ambiance qui régnait sur le plateau. Nous y voyons également le réalisateur Destin Cretton à l’oeuvre avec ses comédiens, tandis que les acteurs évoquent brièvement le film entre deux prises de vue.

Les scènes coupées (22’) également présentées prolongent entre autres le travail de Grace pendant sa psychanalyse où elle tente une méthode de relaxation. Effectivement, ces séquences auraient ralenti le rythme du film. Néanmoins, elles méritent largement le détour, rien que pour l’intense interprétation de Brie Larson.

Saluons Condor d’avoir le culot de sortir en HD ce petit film indépendant qu’est States of Grace ! L’édition HD du film de Destin Cretton est au format 1080i (AVC). L’image se révèle honnête, même si la définition ne brille pas autant qu’espéré. Dès les premières scènes, le piqué manque de mordant, les contrastes sont un peu légers par moments, divers flous titillent les yeux et les détails sont finalement peu nombreux. C’est finalement la clarté et surtout la colorimétrie sur les scènes diurnes qui s’en sort le mieux avec de jolies teintes et un grain bien géré.

En anglais comme en français, les pistes DTS-HD Master Audio 5.1 se concentrent essentiellement sur les enceintes frontales. Evitez à tout prix la langue de Molière au doublage peu approprié, d’autant plus que le mixage se focalise trop sur le report des voix et manquent cruellement de fluidité. La VF est confidentielle et bien inférieure à son homologue anglaise. Quelques scènes sortent du lot, à l’instar de la fête à la fin du film. La composition de Joel P. West profite également d’une jolie délivrance, mettant doucement l’ensemble des enceintes à contribution. Le changement de langue est impossible à la volée et nécessite le retour au menu contextuel.

Crédits images : © Version Originale - Condor