My Left Foot (1989) : le test complet du Blu-ray

Combo Blu-ray + DVD

Réalisé par Jim Sheridan
Avec Daniel Day-Lewis, Brenda Fricker et Alison Whelan

Édité par Elephant Films

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Le 02/02/2015
Critique

Né dans une famille pauvre irlandaise de Dublin, Christy Brown est atteint de paralysie spasmodique. Alors qu’il se rend à un concert de charité, il fait la connaissance d’une jeune infirmière, qui commence à lire son autobiographie et découvre le combat qu’est sa vie. Avec son unique pied gauche, Christy Brown a appris à peindre, à écrire et essentiellement à communiquer.

My Left Foot est une histoire vraie, celle de Christy Brown (1932-1981), artiste-peintre et poète irlandais. Atteint de paralysie cérébrale, il ne parvient à contrôler que son pied gauche. Issu d’une famille catholique de 13 enfants, Christy Brown parvient à communiquer avec ses parents - qui croyaient leur fils mentalement en retard puisqu’il ne parvenait pas à s’exprimer - en écrivant avec son pied. Il commence à dessiner puis à peindre en usant du même membre et ne tarde pas à être reconnu pour son talent. My Left Foot est une évocation de ce destin hors du commun, inspiré des propres mémoires de Christy Brown.

Avec un sujet pareil, ce premier long métrage du cinéaste irlandais Jim Sheridan aurait pu tomber dans le mélodrame sirupeux et le misérabilisme, mais c’était sans compter sur le traitement alloué au personnage principal, loin d’être bien sous tous les rapports, vicié, porté sur la bibine, susceptible et parfois odieux, et surtout sur le choix de son interprète principal.

Venu du théâtre, remarqué ensuite au cinéma dans Le Bounty de Roger Donaldson, le comédien Daniel Day-Lewis connaît ses premiers succès en 1985 dans My Beautiful Laundrette de Stephen Frears et Chambre avec vue de James Ivory. Après L’Insoutenable Légèreté de l’être de Philip Kaufman, au côté de Juliette Binoche, Daniel Day-Lewis incarne donc Christy Brown dans My Left Foot. Sa méthode quasi-schizophrénique fait peur à l’équipe sur le tournage puisque l’acteur refuse de quitter son personnage en dehors du plateau. Il reste cloué à son fauteuil roulant, se casse même deux côtes en raison de sa position voûtée, les techniciens doivent le « déplacer » au moyen de câbles et de poulies, un assistant doit le nourrir à la cuillère et le faire boire à l’aide d’une paille.

En voyant My Left Foot c’est un miracle. L’acteur s’efface derrière le personnage alors qu’on aurait pu y voir que le comédien « performer ». Cette interprétation, tout comme celle de l’ensemble du casting alors au diapason - Daniel Day-Lewis et Brenda Fricker ont été récompensés par un Oscar - élève le film bien au-delà de sa simple chronique sur la vie de Christy Brown. C’est aussi en filigrane le portrait d’une famille unie, d’un pays, l’Irlande, mais aussi d’un cinéma qui tel le Phoenix renaît de ses cendres, s’élève, tout en portant les stigmates de son histoire violente et chaotique. Et c’est surtout magnifique.

Présentation - 5,0 / 5

My Left Foot est édité en Blu-ray combo par Elephant Films, avec un joli fourreau cartonné et un boîtier plastique contenant le Blu-ray et le DVD du film. Le visuel de la jaquette, glissée dans un boîtier transparent, est vraiment très élégant, tout comme le menu principal, animé et musical.

Bonus - 3,0 / 5

En plus d’un lot de bandes-annonces, d’une galerie de photos, des liens internet et des credits du disque, nous trouvons une bonne présentation de My Left Foot par Xavier Leherpeur (15’), journaliste et critique de cinéma. Notre interlocuteur ne manque pas d’arguments pour défendre ce chef-d’oeuvre, premier film de Jim Sheridan. Les thèmes, mais aussi les personnages, l’adaptation de l’oeuvre de Christy Brown, la mise en scène, le réalisateur, le casting, tout ceci est abordé avec une passion contagieuse !

Elephant livre également un making of (10’) composé en réalité d’interviews des producteurs, du coscénariste Shane Connaughton, de critiques et professeurs de cinéma, du comédien Hugh O’Conor qui interprète Christy Brown enfant (et qui apparaît adulte ici). Chacun s’exprime sur l’adaptation du livre de Christy Brown, le casting du film, la composition de Daniel Day-Lewis (qui ne quittait jamais son personnage entre les prises) et le succès du film à travers le monde.

Le producteur Noel Pearson est ensuite de retour pour parler du véritable Christy Brown (5’) à travers de véritables images et photographies.

Image - 4,5 / 5

Nous ne sommes pas déçus ! D’emblée, la colorimétrie s’impose par sa vivacité, le relief des rues de Dublin est très appréciable et le piqué est souvent tranchant pour un film qui vient de fêter son quart de siècle. Le chef-opérateur Jack Conroy voit sa photo merveilleusement restituée et offre un lot de détails conséquents. Si la profondeur de champ n’est guère exploitée, certains gros plans étonnent par leur précision, la clarté est de mise, les contrastes probants, la copie stable (merci au codec AVC) et les noirs denses. N’oublions pas non plus la vertueuse restauration et propreté de la copie, débarrassée de toutes les scories perceptibles sur l’ancienne édition SD sortie en 2007. Ce Blu-ray est format 1080p.

Son - 4,0 / 5

La jaquette indique erronément une piste française DTS-HD Master Audio 5.1 et une piste anglaise DTS-HD Master Audio 2.0. Il s’agit en fait du contraire. La version originale 5.1 instaure un très bon confort acoustique grâce à une petite spatialisation musicale, une délivrance solide des dialogues et une balance gauche-droite bien équilibrée. Il en est de même pour la version française, tout aussi soignée que son homologue. Dans les deux cas, la propreté est de mise, les effets concrets.

Crédits images : © Elephant Films

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm