Les Combattants (2014) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Thomas Cailley
Avec Adèle Haenel, Kévin Azaïs et Antoine Laurent

Édité par France.TV Distribution

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Le 29/01/2015
Critique

Entre ses potes et l’entreprise familiale, l’été d’Arnaud s’annonce tranquille… Tranquille jusqu’à sa rencontre avec Madeleine, aussi belle que cassante, bloc de muscles tendus et de prophéties catastrophiques. Il ne s’attend à rien ; elle se prépare au pire.
Jusqu’où la suivre alors qu’elle ne lui a rien demandé ? C’est une histoire d’amour. Ou une histoire de survie. Ou les deux.

C’est un des gros coups de coeur de l’année 2014. Les Combattants, premier long métrage réalisé par Thomas Cailley a tout d’abord reçu un accueil triomphal et unanime lors de sa présentation à la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes 2014 où il a raflé tous les prix : Art Cinema Award de la CICAE, Prix FIPRESCI, Prix SACD, Label Europa Cinemas.

Remarqué avec son court-métrage Paris-Shanghai, primé dans de nombreux festivals, Thomas Cailley confirme avec Les Combattants en signant un véritable coup de maître. Originaire de la région Aquitaine, c’est tout naturellement que le cinéaste a posé sa caméra au milieu des immenses forêts des Landes, au bord de ses lacs placides. Perdus dans ces magnifiques et tranquilles paysages, deux jeunes personnages, Arnaud (Kevin Azaïs, LA révélation de 2014) et Madeleine (la géniale Adèle Haenel) rentrent en collision.

C’est la rencontre brutale entre deux éléments contraires, et pourtant la force magnétique qui les attire l’un à l’autre est indéniable. Se « tamponnant » littéralement, ces deux jeunes gens que tout oppose vont apprendre à communiquer, à se reconnaître, à écouter l’autre, à se livrer. Adèle Haenel est donc Madeleine, le personnage fort du récit, qui imprime son énergie à l’histoire. Madeleine bouscule, percute l’univers d’Arnaud avec son énergie dévouée uniquement à son entraînement physique et mental, dans le but d’intégrer l’armée et se préparer ainsi à la fin du monde qu’elle sait imminente. Elle apparaît en contradiction complète avec Arnaud puisque Madeleine, sauvage, est sans cesse sur le qui-vive, prête à l’action. Pas un seul moment de repos pour elle, ce qui explique son décalage, son comportement parfois inapproprié, maladroit et même souvent violent. Quand elle n’aime pas, elle cogne, quand elle veut s’excuser elle offre… des poussins congelés.

Arnaud est d’abord plus discret, en retenue, très impressionné par Madeleine, surtout que leur premier contact se fait durant un combat. Disponible, serviable, il observe, écoute, sans prendre véritablement de décision, sans s’imposer. Tout en comprenant qui est Madeleine, ce qu’elle cherche et les angoisses qui l’animent. Arnaud se sent attiré par Madeleine et va la suivre… pour aller où ? Il ne sait pas. Tous les deux vont alors suivre la préparation militaire réservée aux jeunes volontaires désireux d’intégrer les paras. Pour tous les deux, surtout pour Madeleine, leurs attentes et fantasmes guerriers vont se confronter à la réalité de l’armée. Les personnages vont alors se construire, se définir, s’adapter, survivre, envers et contre tous, des combattants.

Les Combattants est un bijou. Tout y est formidable. Les comédiens, la mise en scène, le rythme, l’humour, le spleen, sa liberté de ton, sa sensibilité à fleur de peau, la photographie (signée David Cailley, frère du cinéaste), la musique électro du groupe Hit’n’Run (à retenir). Voilà un vrai auteur français à suivre de près.

Rendez-vous à la prochaine cérémonie des Césars.

Présentation - 3,5 / 5

Le test du Blu-ray a été réalisé sur un check-disc. L’incontournable menu principal, animé et musical, typique de l’éditeur accueille le spectateur. Simple, efficace mais peu recherché, surtout que l’éditeur ne propose plus de chapitrage… Le visuel de la jaquette reprend celui de l’affiche du film.

Bonus - 3,0 / 5

Court-métrage Paris-Shanghai (2011, 24’) : Alors qu’il commence un périple de 20000 km à vélo, Manu croise la route de Victor, un adolescent au volant d’une voiture volée. Manu aime les voyages, les grands espaces et les rencontres. Victor non. Avec Franc Bruneau, Constantin Burazovitch, Marie Fédélic. Ce court-métrage de Thomas Cailley est un vrai petit bijou centré + comme Les Combattants - sur une rencontre improbable. Le film a été récompensé dans de nombreux festivals nationaux et internationaux et sélectionné en compétition nationale au Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand en 2011. Il a reçu le prix du public au Festival Premiers Plans d’Angers dans la catégorie « Courts métrages français », la même année.

En plus de la bande-annonce, l’éditeur joint également un clip (2’) de la présentation des Combattants à la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes 2014 où le film de Thomas Cailley a raflé tous les prix.

Image - 5,0 / 5

Le Blu-ray est au format 1080p-AVC. France Télévisions Distribution soigne le master HD des Combattants, qui se révèle exemplaire. Les contrastes sont d’une densité rarement démentie, à part peut-être durant les séquences sombres où l’image paraît plus douce et moins affûtée, mais cela demeure franchement anecdotique. La clarté demeure frappante, le piqué est affûté, les gros plans détaillés, les contrastes denses, la profondeur de champ abyssale et la colorimétrie reste chatoyante, riche (bleue, jaune, verte) et bigarrée.

Les détails sont légion aux quatre coins du cadre et les séquences tournées en extérieur ébouriffantes de beauté. Ce Blu-ray offre de fabuleuses conditions pour revoir le film de Thomas Cailley et profiter de la superbe photographie signée David Cailley, frère du cinéaste.

L’apport HD sur ce titre est évidemment indispensable.

Son - 4,5 / 5

Un des éléments que l’on retient des Combattants après la projection, c’est la superbe musique du groupe Hit’n’Run. Autant dire que nous ne sommes pas déçus par le mixage DTS-HD Master Audio 5.1 qui crée une spatialisation en adéquation et percutante avec le sujet du film. Les dialogues ne sont jamais noyés par les ambiances et les effets annexes, la balance frontale est riche et les latérales ne sont pas en reste.

L’éditeur joint également une piste en Audiodescription ainsi que des sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Julien Panie/Haut et Court

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm