Réalisé par Serge Frydman
Avec
Leïla Bekhti, Nicolas Duvauchelle et Arthur Dupont
Édité par France.TV Distribution
Quand on est une mère de famille, en principe, on ne braque pas les banques. Mais par les temps qui courent, ça peut être une solution pour assurer l’avenir de son foyer, et ne pas renoncer à ses rêves. Même si jouer les voleuses peut vite devenir dangereux, et les mauvaises rencontres se transformer en histoire d’amour…
La crise économique inspire le cinéma. Maintenant ou jamais de Serge Frydman (Mon Ange) montre comment une jeune épouse et mère de deux enfants va tenter le tout pour le tout pour sauver sa famille de la dèche, en l’occurrence braquer une banque avec l’aide d’un voleur à la tire tout aussi paumé, avec l’inévitable trouble sensoriel et sexuel que cela entraîne. Leïla Bekhti s’efforce (ou se force) à donner vie à Juliette, mais son jeu monocorde plombe d’emblée Maintenant ou jamais. Jamais la comédienne ne parvient à exprimer le désarroi, l’indignation, l’espoir de son personnage et peine à créer une empathie suffisante - contrairement à un film de genre comme Pour elle - pour que l’on puisse croire à cette histoire invraisemblable, celle d’une femme ordinaire plongée dans une situation extraordinaire, prête à aller jusqu’au bout, sans renoncer.
En revanche, Arthur Dupont confirme tout le bien qu’on pensait de lui et Nicolas Duvauchelle ne cesse de surprendre depuis quelques films, trouvant le parfait équilibre qui lui faisait défaut jusqu’à maintenant, entre une force brute et une sensibilité à fleur de peau. En dépit de quelques séquences réussies (celles du couple), d’une très belle b.o, d’un cadre élégant, une musique jazzy et d’une belle part laissée aux silences et aux échanges de regards, Maintenant ou jamais rate sa cible et déçoit par son manque de tension et de vraisemblance.
Le test du Blu-ray de Maintenant ou jamais a été réalisé sur un check-disc. France Télévisions Distribution reprend l’interface commune pour l’ensemble de ses éditions avec un menu lambda, animé et musical. Le visuel de la jaquette n’est pas le même que celui de l’affiche du film, où seul apparaissait Leila Bekhti, et place cette fois Nicolas Duvauchelle à ses côtés. Ce qui n’est pas plus mal. Seule la bande-annonce est disponible en guise d’interactivité, un comble !
Quelques petites pertes de la définition sur les scènes sombres et un piqué manquant parfois de mordant nous empêchent d’attribuer la note maximale à cette édition HD. Néanmoins, ce master demeure fort plaisant et n’a de cesse de flatter les yeux avec une superbe restitution de la colorimétrie à la fois chatoyante et froide. Les contrastes sont denses et élégants, la gestion solide, le relief palpable, les détails précis sur les gros plans et les partis pris esthétiques raffinés du chef opérateur Pierre-Hugues Galien, trouvent en Blu-ray (au format 1080p, AVC), un très bel écrin.
Le mixage français DTS-HD Master Audio 5.1 parvient à créer une immersion acoustique probante grâce à la musique de Laurent Perez (Zarafa, La Confrérie des larmes). Les ambiances naturelles viennent souvent à manquer sur les séquences en extérieur et l’ensemble se révèle souvent timide. Le report des voix est solide, la balance frontale fait gentiment son boulot, mais beaucoup de scènes reposent essentiellement sur les enceintes avant. À titre de comparaison, la version Stéréo finit par l’emporter sur la 5.1 du point de vue fluidité et homogénéité des voix avec les effets et la musique.
L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiodescription pour aveugles et malvoyants.
Crédits images : © Mars Distribution