Le Chaos (2014) : le test complet du Blu-ray

Left Behind

Réalisé par Vic Armstrong
Avec Nicolas Cage, Chad Michael Murray et Cassi Thomson

Édité par Seven7

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Le 22/01/2015
Critique

La Terre est plongée dans le chaos et la destruction rappelant certaines prédictions funestes. Des millions de personnes disparaissent de façon inexpliquée. Un groupe d’individus va tenter de survivre à cette tragédie. Mais à 30 000 mètres d’altitude, rien n’est simple.

Selon le site Rotten Tomatoes, Le Chaos a été élu le pire film de l’année 2014. Ce qui donne sérieusement envie de le découvrir, surtout quand on sait qu’il est interprété par notre cher Nicolas Cage et réalisé par Vic Armstrong, éminent cascadeur américain et réalisateur de seconde équipe qui a oeuvré sur de nombreux classiques et chefs-d’oeuvre. Citons pêle-mêle, On ne vit que deux fois, Au service secret de Sa Majesté, Superman, Les Aventuriers de l’arche perdue, Blade Runner, Le Retour du Jedi, Last Action Hero… Pas un débutant quoi. Son premier coup d’essai derrière la caméra en tant que réalisateur à part entière remonte à 1993 avec Au-dessus de la loi et Dolph Lundgren en tête d’affiche qui sort la pétoire. On voit le genre.

Il aura fallu donc attendre 2014 pour que Vic Armstrong signe un nouveau long métrage, Le Chaos… qui porte bien son nom. Non pas parce que le film enchaîne les morceaux de bravoure apocalyptiques vantés par l’affiche avec un Nicky Cage prêt à en découdre dans son uniforme de commandant de bord, posant devant un avion en flamme, mais parce que tout simplement Le Chaos est un joyeux bordel technique complètement dépassé, risible, un vrai nanar en bonne et due forme. Signalons que Le Chaos est adapté de la série de livres Left Behind (Les Survivants de l’Apocalypse) écrite par Tim LaHaye et Jerry B. Jenkins en 1995, déjà adaptée au cinéma en trois films en 2000, 2002 et 2005 avec Kirk Cameron.

C’est peu dire qu’il ne se passe absolument rien dans Le Chaos, mais contrairement au calamiteux Tokarev, dernière plaisanterie en date de Nicolas Cage, également sortie directement dans les bacs français, « l’oeuvre » de Vic Armstrong parvient à faire rire par sa nullité dès les premières séquences avec son discours prêchi-prêcha (« Ceux qui croient seront les premiers rappelés à Dieu, les Autres connaîtront sept jours d’Apocalypse »), ses discours béni-oui-oui qui devraient essentiellement plaire à Christine Boutin. La fin du monde est proche, c’est inscrit dans la Bible, certains le savent, s’y préparent, d’autres comme Nicolas Cage flirte avec son hôtesse (Nicky Whelan, agréable pour les mirettes), en ayant pris soin de retirer son alliance puisque déjà marié à une Lea Thompson illuminée qui se prend pour Madame Soleil.

Tout ça alors que leur fille, jeune étudiante en pantalon moulant et débardeur, pense passer un peu de temps avec sa famille. Et c’est parti pour… ben rien. Nicolas Cage passe tout le film collé au siège de faux cockpit environné de green-screen visibles, les disparitions sont pompées sur celles des Langoliers de Stephen King, et les quelques séquences de « chaos » se résument à un bus scolaire tombant « mollement » d’un pont, d’un petit avion de tourisme qui se pose « gentiment » sur un parking, le croisement de deux avions (en mauvaises et caduques images de synthèse bien évidemment) et l’atterrissage final. En dehors de « ça », n’attendez rien du Chaos.

Les acteurs rivalisent de médiocrité, Chad Michael Murray (Les Frères Scott) est probablement le plus pathétique du lot, les scènes d’action font rire, Cage semble être le seul à croire à ce qu’il fait (et encore), Cassi Thomson passe son temps à courir (pas évident avec un pantalon slim) et les acteurs-passagers (un nain vénère, une vieille larguée, une junkie en manque, un arabe forcément ambigu) font ce qu’ils peuvent pour surnager.

Cage n’est plus que l’ombre de lui-même, traverse le film les yeux écarquillés, les mains sur le guidon en faisant trembler la carlingue pour donner le change. Il n’en finit pas de creuser encore plus profond son ahurissante filmographie, surtout depuis le début des années 2000. A cinquante ans passés, il prouve qu’il n’en a plus rien à faire du cinoche. A un moment, il parvenait à faire semblant, il n’y arrive plus aujourd’hui. Pourquoi ne pas ouvrir un garage, ou plutôt un salon de coiffure ?

Édition - 6 / 10

Le test de ce DTV a été réalisé sur un check-disc. Le menu principal du Blu-ray est animé sur une des séquences du film, en version française. Le visuel « apocalyptique » de la jaquette est efficace et attractif, mais trompeur ! Le spectateur adepte de sensations fortes risque d’être déçu…

Les amateurs de suppléments seront également déçus d’apprendre que la section Bonus est vide…

A défaut d’être irréprochable, le master HD (1080p, AVC) du Chaos demeure tout de même de haut niveau. La photo de Jack N. Green (Impitoyable, Un monde parfait, Sur la route de Madison, et tout un tas d’autres films de Clint Eastwood) aux teintes froides et bleutées trouve ici un joli écrin respectueux, le relief est parfois appréciable et les noirs sont concis. En revanche, le piqué manque parfois de mordant, les séquences sombres se révèlent moins pointues et détaillées, les détails se perdant quelque peu sur le cadre large. Le tournage sur green-screen se voit comme le nez au milieu de la figure et les incrustations numériques ne sont guère discrètes.

L’ensemble des enceintes sur les pistes anglaise et française DTS-HD Master Audio 5.1 est mis à contribution aux quatre coins cardinaux. Les ambiances fusent de tous les côtés, la musique bénéficie d’un traitement de faveur avec une large ouverture, plongeant constamment le spectateur dans l’ambiance. Seuls les dialogues sur la version originale manquent un peu d’ardeur sur la centrale par rapport à la piste française qui de son côté délivre les voix avec plus de peps. Les effets sont souvent balancés de gauche à droite, et des enceintes avant vers les arrières. N’oublions pas le caisson de basses, qui se mêle ardemment à ce petit spectacle acoustique aux effets souvent fracassants sur les séquences opportunes (le croisement des avions, l’atterrissage).

Les sous-titres français sont imposés sur la version originale et le changement de langue impossible à la volée.

Crédits images : © Seven 7

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm