Réalisé par David Ayer
Avec
Brad Pitt, Shia LaBeouf et Logan Lerman
Édité par Sony Pictures
Au printemps 1945, les alliés entrent en Allemagne. Nous suivons la difficile progression en territoire ennemi d’un tank Sherman et de son équipage de quatre hommes sous le commandement du sergent Don Collier. À bord, le jeune Norman, engagé sous les drapeaux depuis huit semaines.
Fury, c’est le nom peint sur le canon du tank commandé par Don Collier, alias Wardaddy, qu’il appelle » la maison « . Le film est la création du réalisateur David Ayer qui a écrit seul le scénario après avoir, nous dit-il, visionné de nombreuses archives filmées et s’être sérieusement documenté sur le sujet, notamment auprès de quatre anciens combattants de la 2e division de blindés qui évoquent leurs souvenirs dans les suppléments.
Une exigence d’authenticité semble avoir obsédé le réalisateur de Fury, dans le choix des machines, des armes, des uniformes. Mais également dans la présentation qu’il donne de la guerre, en évitant certains lieux communs.
L’arrivée de Norman dans l’équipage permet, à travers son regard innocent, de nous montrer la guerre sans fioritures, dans toute sa sauvagerie. » Ideals are peaceful, history is violent » dit Wardaddy à la jeune recrue. La violence des soldats américains n’est d’ailleurs pas démentie par les anciens combattants, dont l’un reconnaît que le surnom de » bouchers de Roosevelt » était mérité.
Le film, dans sa durée (134 minutes), réussit à donner une certaine épaisseur aux personnages, particulièrement à celui de Wardaddy, perçu au début du film comme une sorte de machine à tuer mais dont on découvre, au fil du récit, les qualités humaines et les fragilités.
Beau rôle pour Brad Pitt (avec une coupe de cheveux aujourd’hui revenue à la mode). La distribution des autres rôles est réussie, avec Michael Peña, Shia LaBeouf, Logan Lerman (le d’Artagnan du film de Paul W.S. Anderson, Les Trois mousquetaires) et Jon Bernthal, impressionnant dans le rôle d’une brute pas très bien dégrossie mais loyale.
David Ayer, manifestement à l’aise dans l’action violente, nous livre un autre film réussi, après une carrière commencée avec Bad Times (Harsh Times) et poursuivie, notamment, avec End of Watch.
À signaler, aussi, l’ample composition musicale de Steven Price, propulsé sur le devant de la scène et oscarisé pour la musique de Gravity.
Pas de grande fantaisie dans la présentation : boîtier bleu standard, même visuel sur la jaquette et le fourreau, menu fixe.
En revanche, le son DTS-HD Master Audio 5.1 est disponible pour la version originale comme pour le doublage en, français. Sous-titres en 14 langues dont le français et l’anglais pour malentendants.
Les bonus sont, à la fois, généreux et intéressants.
Pour commencer, des scènes coupées d’une durée cumulée de 56 minutes (VO avec sous-titres français optionnels), la plupart étant des prises alternatives de scènes qu’on retrouve dans le montage final.
» Frères de sang « (11’) montre que le réalisateur a tenu à organiser des réunions entre les anciens combattants et les acteurs pour leur donner une perception aussi réaliste que possible des conditions de vie des équipages de tanks.
Puis vient » Le Journal de combat du réalisateur « (18’) sur l’importance qu’il attache aux détails, son investissement dans la préparation et le tournage du combat entre les tanks Sherman et le Tiger allemand, une scène marquante.
» Soldats blindés : les vrais hommes dans les Shermans « (12’) : quatre anciens combattants, âgés de 21 ou 22 ans au printemps de 1945, se souviennent, sur fond d’archives filmées.
C’est ensuite » Mâter la bête : comment conduire et tirer dans un blindé de 30 tonnes « (13’).
Pour finir, une galerie de plus de 70 photos des acteurs, des tanks et des anciens combattants.
L’image (2.40, 1080p, AVC), précise, magnifique, respecte parfaitement la texture argentique originale (le film a été tourné avec des caméras Panavision Panaflex Millennium XL2) au prix d’un fourmillement à peine perceptible dans les scènes les plus sombres. Les tonalités froides et volontairement désaturées sont en totale harmonie avec l’atmosphère âpre du récit.
Le son DTS-HD Master Audio 5.1 bénéficie d’une grande dynamique, d’un spectre très ouvert, d’une spatialisation immersive à 360° et cohérente. Ce qui aboutit à un résultat frisant la perfection, alliant la finesse au spectaculaire (tonnerre des explosions, tintement des balles sur les blindages, grincement des chenilles), dans la version originale comme dans le doublage en français.
Un seul regret pour l’absence du 7.1.
Crédits images : © Sony Pictures Releasing GmbH