Godzilla (1954) : le test complet du Blu-ray

Combo Blu-ray + DVD - Édition Limitée

Réalisé par Ishirô Honda
Avec Akira Takarada, Momoko Kôchi et Akihiko Hirata

Édité par HK Vidéo

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Le 20/03/2015
Critique

Godzilla (1954)

Au large des côtes japonaises, plusieurs navires disparaissent mystérieusement. Alertées, les autorités dépêchent une expédition scientifique qui recueille les témoignages de pêcheurs terrorisés. Tous assurent avoir vu un monstre remonté du fond des mers. Lequel s’avère être un dinosaure réveillé par des explosions atomiques. Rasant tout sur son passage, le saurien géant marche sur Tokyo obligeant les forces d’auto-défense à intervenir.

C’est ici que tout a commencé. Godzilla ou Gojira pour les intimes, la naissance du monstre expiatoire, l’icône populaire, symbole du trauma collectif japonais dix ans après les bombes qui ont ravagé Nagasaki et Hiroshima. C’est aussi l’émergence d’un genre à lui tout seul, le Kaigu eiga, «  le cinéma de monstre  », qui allait engendrer près de trente suites dans lesquelles G sera confronté à Mothra, Hedora, Gigan, Megalon, Mecanik Monster, Biollante, King Ghidorag, Mechagodzilla, Space Mechagodzilla, Destroyah, Megaguirius. Pacific Rim de Guillermo Del Toro et Cloverfield de Matt Reeves lui doivent tout.

Godzilla (1954)

En 1954, le cinéaste Ishiro Honda signe un merveilleux chef d’oeuvre poétique, politique, métaphorique, Godzilla, premier du nom. Soutenu par l’agence de sûreté maritime, le cinéaste bénéficie de moyens conséquents qui lui permettent de mettre en scène de fascinantes scènes de destructions massives où le monstre - un cascadeur dans un costume de près de 100 kilos, filmé au ralenti pour accentuer la masse et le gigantisme du «  personnage  », contrairement au procédé habituel de la stop motion - né des radiations nucléaires des bombes H américaines dans le Pacifique, écrase et pulvérise Tokyo.

Violent, redoutablement pessimiste, soutenu par la composition marquante d’ Akira Ifukube, Godzilla marque une étape indéniable dans le septième art, même si King Kong - que Godzilla affrontera d’ailleurs en 1962 - avait déjà posé certaines bases vingt ans auparavant. Ce mythe fondateur a récemment été pris en charge par le réalisateur britannique Gareth Edwards qui a signé sa version, fantastique par ailleurs, de Godzilla en 2014.

Même si les effets visuels ont évidemment pris un sacré coup de vieux (euphémisme), Godzilla demeure un film immense, indispensable, magnifique.

Godzilla (1954)

Présentation - 5,0 / 5

Le DVD et le Blu-ray de ce combo de Godzilla, présenté dans son montage original japonais, reposent dans un boîtier de couleur noire. La jaquette est superbe, très élégante et attractive. La sérigraphie des disques est très sobre. Le menu principal est légèrement animé sur la célèbre partition d’Akira Ifukube. Un livret exclusif de 52 pages, richement illustré, comprenant un retour sur la saga Godzilla par Nicolas Saada (dont on attend impatiemment le prochain long métrage), un portrait et la bio-filmo du réalisateur Inoshiro Honda, mais aussi un entretien avec l’acteur et cascadeur Haruo Nakajima (aka L’homme dans le costume de Godzilla), un autre avec le compositeur Akira Ifukube, ainsi qu’une interview du directeur des effets spéciaux Koichi Kawakita est également disponible. L’ensemble est glissé dans un fourreau cartonné du plus bel effet.

Godzilla (1954)

Bonus - 4,0 / 5

Outre le livret évoqué précédemment, deux galeries photos et un lot de bandes-annonces, l’éditeur nous gâte puisque nous trouvons la suite directe de Godzilla, Le Retour de Godzilla, réalisée par Motoyoshi Oda en 1955. Proposée en version originale DTS-HD Master Audio 2.0, dans une copie qui n’a rien à envier à celle du premier opus (et en 1080p bien entendu), cette séquelle reprend là où le chef d’oeuvre d’Inoshiro Honda s’arrête et mise cette fois sur l’action avant tout…avec un autre Godzilla.

Deux pilotes d’avion survolent l’océan et aperçoivent alors Godzilla en plein combat avec un autre monstre ! L’affrontement fait rage mais les créatures finissent par disparaître sous les eaux. Hélas, elles ne tardent pas à refaire surface tout près de la ville d’Osaka ! Les habitants sont de ce fait en très grand danger…

Le Retour de Godzilla, ou Godzilla Raids Again, est sorti sur les écrans six mois à peine la sortie de Godzilla. Si la mise en scène a été confiée à Motoyoshi Oda - Honda emballant au moins trois films la même année - il n’en demeure pas moins que cette suite s’avère très efficace et rapide (1h18 montre en main), même si la dimension poétique, politique, contestataire et métaphorique est ici laissée de côté au profit du divertissement. Pour preuve, notre monstre radioactif préféré fait sa première apparition au bout de dix minutes, des pieds à la tête, en train de se battre avec un congénère vénère (c’est pour la rime). Le genre du Kaiju-Eiga prend alors ses marques et l’essentiel du Retour de Godzilla repose sur l’affrontement de Godzilla avec l’autre créature - Anguilas ? Anguirius ? On ne sait plus…un dinosaure lui aussi victime des radiations nucléaires - avec pour cible la ville d’Osaka (littéralement pulvérisée), mais aussi de Godzilla face à l’armée qui redouble d’efforts, dans les airs surtout puisqu’ils finiront par… non, nous vous laissons la surprise, mais les glaçons géants sont là pour rafraîchir la bêêêête.

Le Retour de Godzilla impose un cahier des charges qui sera suivi par la quasi-trentaine de suites qui mettront Godzilla face aux monstres les plus improbables.

Rétrospectivement, ce second et très bon volet, aux effets visuels réussis, a vraisemblablement inspiré Gareth Edwards pour sa version 2014.

Godzilla (1954)

Image - 5,0 / 5

Oui, la note maximale, car honnêtement, pourrait-on faire mieux que ce spectaculaire master Haute-Définition ? Ce Blu-ray au format 1080p proposé par HK Vidéo contient la version intégrale restaurée de Godzilla. Exceptionnelle, la copie - dans son format original 1.33 - se révèle incroyable de propreté, sans scories, points, effets de pompage, tâches et griffures. Les fondus enchaînés sont fluides, sans décrochages, la stabilité est de mise grâce à un encodage AVC de haute volée. Le N&B est riche, ferme, dense, les blancs clairs. Certaines séquences bénéficient de l’apport HD avec un relief impressionnant sur les décors, tandis que les contrastes demeurent assurés. Le grain est évidemment conservé et admirablement géré. Redécouvrir le chef d’oeuvre d’Inoshiro Honda dans ces conditions tient du miracle !

Godzilla (1954)

Son - 4,0 / 5

Godzilla est proposé dans sa version intégrale. Du coup, certaines scènes jamais doublées en français passent automatiquement en version originale sous-titrée en français. En japonais, comme en français (DTS-HD Master Audio Mono), le confort acoustique est suffisant et propre. Cependant, la version originale est marquée par des dialogues qui manquent souvent de punch, tandis que les voix françaises, si elles s’avèrent plus claires, elles demeurent plus nasillardes voire parfois grinçantes. Un très léger souffle se fait entendre, sans que cela gêne pour autant, et la délivrance de la musique est dynamique… tout comme les cris mythiques du monstre. Les sous-titres sont imposés sur la version originale et le changement de langue impossible à la volée nécessite le retour au menu contextuel.

Godzilla (1954)

Crédits images : © Toho Film

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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francis moury
Le 16 mars 2019
Pas de commentaire.
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GraveMaskin
Le 7 mars 2019
Pas de commentaire.
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Franck Brissard
Le 25 mars 2015
Première apparition d'un des monstres les plus célèbres de l'histoire du cinéma. Un chef d'oeuvre métaphorique sur le trauma d'un peuple, dix ans après Nagasaki et Hiroshima. Indispensable.

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Godzilla
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