Réalisé par Joey Ansah
Avec
Christian Howard, Mike Moh et Akira Koieyama
Édité par M6 Vidéo
L’éducation de Ken, un Américain, et de Ryu, un Japonais, a été confiée au maître japonais Gôken, le seul qui connaisse encore certaines techniques d’arts martiaux, particulièrement dangereuses, notamment le » Ansatsuken » (poing assassin).
L’acteur britannique Joey Ansah, vu dans plusieurs films d’action, dont La Vengeance dans la peau (The Bourne Ultimatum) se lance dans la réalisation avec Street Fighter : Assassin’s Fist, l’adaptation, sous forme de web série, du jeu vidéo. La minisérie est, ici, montée dans sa continuité en un film de 152 minutes.
C’est là que le bât blesse : cette durée dépasse largement ce qu’autorise l’épaisseur du scénario.
Le récit se situe dans le temps, essentiellement à deux périodes. La plus reculée nous montre l’apprentissage de Gôken et de son frère Gôki, par la maître Gôtetsu qui, après avoir combattu à Iwo Jima, se réfugia dans un dojo isolé. La période la plus récente montre l’entrainement de Ken et Ryu par Gôken.
L’histoire aurait probablement été plus digeste par petites doses, celles administrées par épisodes de 11 minutes de la présentation originale. Deux heures et demie d’affilée, c’est beaucoup trop long pour des scènes d’arts martiaux et rien d’autre… ou pas grand-chose. Impossible alors d’échapper à l’ennui des multiples répétitions des scènes de combat. On nous montre, un nombre incalculable de fois, la » fabrication » par les initiés d’une boule de lumière bleue chargée d’une mystérieuse énergie qui pulvérise la cible sur laquelle elle est projetée.
Il y a certes une autre dimension, fantastique, avec l’apparition d’un monstre démoniaque interprété par Joey Ansah, mais qui n’est peut-être pas suffisamment exploitée pour soutenir l’intérêt.
Street Fighter : Assassin’s Fist surprend toutefois par la relative opulence de sa réalisation, en contraste flagrant avec la pauvreté de son scénario. Si l’écriture filmique reste conventionnelle, la photographie est soignée et les combats, bien chorégraphiés, révèlent le talent de gymnaste des deux acteurs principaux.
Ce qui comblera les attentes des fans de la franchise, certainement déçus par les tentatives précédentes d’exploitation pour le grand écran, particulièrement celle de 1994, Street Fighter, avec Jean-Claude Van Damme ou encore, celle de 2009, Street Fighter - La légende de Chun-Li. À mentionner, également, plusieurs animations japonaises, apparemment de meilleure tenue.
Le boîtier bleu, glissé dans un fourreau, contient deux disques : un Blu-ray avec le film et un DVD de bonus, principalement occupé par un commentaire de tout le film par le réalisateur. Un menu animé et musical propose le film dans sa version originale en japonais et en anglais (avec sous-titres français optionnels, bien placés, à cheval sur la bande noire) et dans un doublage en français, les deux au format DTS-HD High Resolution 7.1.
À signaler, toutefois, que certains dialogues en japonais ne sont pas doublés dans la version française.
Six courts modules sur le DVD :
Pour commencer, les effets spéciaux, un aperçu trop court (1’) : A glimpse, soit un rapide coup d’oeil, annonce le titre original). Puis, Dans le monde de… (3’), la répétition d’une scène de combat, Chorégraphie des combats (2’), un bêtisier (5’, sans sous-titres), des scènes coupées (11’, sans sous-titres) et des interviews de Joey Ansah, de la productrice et des acteurs (11’).
Ces suppléments, superficiels, n’apportent pas grand-chose.
Le plat de résistance est le commentaire du réalisateur qui procure une belle somme d’informations sur la réalisation du film : sur l’entraînement, pendant quinze jours des acteurs tenant les rôles de Gôken et de Gôki, sans expérience des arts martiaux, sur le tournage, en Bulgarie, où les repérages ont permis de découvrir une étrange grotte, etc. Pas inintéressant, mais réservé aux anglophones : pas de sous-titres.
L’image (2.35, 1080p, AVC) est lumineuse, stable, bien définie, avec des couleurs fines, des noirs denses et des contrastes fermes dans toutes les conditions d’éclairage, sans problème visible de compression. Plutôt étonnant sur un disque simple couche !
Le son (DTS-HD High Resolution 7.1, pour les deux versions, à saluer) bénéficie d’une bonne dynamique et d’un spectre généreusement ouvert avec des basses assez fermes. Il sollicite toutes les enceintes en assurant une bonne immersion, avec quelques manques occasionnels dans la spatialisation.
La version originale assure un meilleur équilibre entre l’ambiance et des dialogues, trop en avant dans le doublage en français.
Crédits images : © M6 Vidéo