Réalisé par Édouard Molinaro
Avec
Michel Serrault, Ugo Tognazzi et Michel Galabru
Édité par MGM / United Artists
« La Cage aux folles » est une boîte de nuit qui présente un spectacle de travestis, dont la vedette est Zaza (de son vrai nom Albin). Il forme avec Renato un vieux couple homosexuel. Ce dernier a eu auparavant un fils, Laurent, qui lui annonce son futur mariage avec la fille d’un député. La rencontre avec cet homme politique très conservateur s’avère inévitable…
Film culte, appartenant définitivement au patrimoine du cinéma français, La Cage aux folles est l’adaptation de la pièce de théâtre éponyme de Jean Poiret, un triomphe joué pour la première fois au Théâtre du Palais Royal en 1973 avec l’auteur lui-même et évidemment Michel Serrault. Cette transposition à l’écran est signée (entre autres) par Francis Veber et mise en scène par Edouard Molinaro. Coproduction franco-italienne oblige (le film a même été tourné dans les studios de Cinecittà), l’immense Ugo Tognazzi s’empare du rôle de Renato Baldi, compagnon d’Albin Mougeotte alias Zaza Napoli, joué par Michel Serrault. Comme il l’avait déjà fait sur son chef-d’oeuvre Oscar en 1967 et L’Emmerdeur en 1973, Edouard Molinaro, même s’il ne peut échapper à un aspect théâtral, parvient à donner vie à la matière originale grâce à son sens aiguisé de la technique. La caméra parfois portée s’immisce dans le cabaret de Renato, le montage est efficace et insuffle un rythme indéniable au merveilleux texte de Jean Poiret. Mais ce qui fait évidemment et surtout le sel de La Cage aux folles est l’excellence de ses interprètes.
Ugo Tognazzi et Michel Serrault (César du meilleur acteur en 1979) sont superbes, sans oublier Michel Galabru, et n’ont que peu à faire pour être attachants, drôles et émouvants. Les répliques et les scènes cultes s’enchaînent comme des perles sur un collier. A sa sortie, La Cage aux folles connaît un triomphe dans le monde entier et obtient même le Golden Globe du meilleur film étranger, ainsi que trois nominations aux Oscars (meilleur réalisateur, meilleurs costumes et meilleure adaptation). Avec 5,4 millions d’entrées au cinéma en 1978, le film d’Edouard Molinaro arrive deuxième du box-office français, derrière Midnight Express. Le pays de l’Oncle Sam accueille avec enthousiasme le film qui engrange plus de vingt millions de dollars ! Il restera le film en langue étrangère ayant fait le plus grand nombre d’entrées aux States, jusqu’en 1998 où il sera détrôné par Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain.
Devant ce succès, une suite basée sur un scénario original sort sur les écrans en 1980 avec la même équipe devant et derrière la caméra, un succès moindre mais une réussite quand même avec 3 millions d’entrées. Mais le (désolant) troisième opus réalisé par Georges Lautner en 1985, La Cage aux folles 3 : Elles se marient, ne franchit pas la barre des 1,7 millions d’entrées. En 1996, La Cage aux folles fit l’objet d’un remake, The Birdcage, réalisé par Mike Nichols avec Robin Williams et Nathan Lane qui reprennent respectivement les rôles d’Ugo Tognazzi et de Michel Serrault. Grand succès aux Etats-Unis, le film passe quasiment inaperçu dans nos contrées. Mais La Cage aux folles demeure un film éternel, une comédie culte dont on ne se lassera jamais.
Le test du Blu-ray de La Cage aux folles, édité par MGM, a été réalisé sur un check-disc. Point de menu principal au programme… juste un menu contextuel permettant d’accéder au choix des langues.
Une fois n’est pas coutume, nous passerons un petit coup de gueule… La Cage aux folles, grand classique de la comédie française et triomphe international en 1978, reste un des plus grands succès du cinéma français sur le sol américain. En septembre 2013, Criterion a sorti une édition Blu-ray avec des suppléments conséquents et surtout une image restaurée 2K. Coup de gueule car… lisez notre test du Blu-ray français…
En ce qui concerne les suppléments, nous ne trouvons que les bandes-annonces française et anglaise. Notons que la bande-annonce française propose des prises alternatives… ainsi que la voix originale d’Ugo Tognazzi. Mais c’est tout. C’est honteux et incompréhensible.
Si l’absence de bonus a tendance à nous irriter quelque peu, cela n’est rien à côté du master HD proposé ici. Et encore, on cherche encore où est la Haute Définition ! Voici probablement une des plus grandes déceptions (euphémisme) de ces dernières années. Bien que proposée en 1080p (AVC), la copie de La Cage aux folles s’avère honteuse. Le premier plan, caméra portée qui nous fait entrer dans le club de Renato, donne le la. Le grain est hasardeux, le bruit vidéo constant, les flous font mal aux yeux, les contrastes sont déséquilibrés, les couleurs ternes. Même si s’améliore petit à petit et que la propreté est acceptable (bien qu’aucune restauration n’ait été réalisée), le film se déroule principalement en intérieur et cela n’est franchement pas reluisant. Certes l’image n’a jamais été très brillante lors des nombreuses diffusions à la télévision, mais franchement, proposer une copie pareille est une arnaque, ni plus ni moins.
On croyait être arrivé au bout du calvaire, que nenni. Le mixage français DTS HD Master Audio 1.0 est absolument catastrophique. De mémoire, il s’agit probablement d’un des pires mixages proposés en Blu-ray. Les voix des comédiens restent confinées, sourdes, parfois limite audibles, le tout accompagné de souffle et de chuintements. Si Ugo Tognazzi est doublé par Pierre Mondy et que la postsynchronisation a toujours laissé à désirer, certains dialogues n’ont jamais été aussi couverts. Cette fois encore on se demande où est la Haute Définition !!! Même la musique d’Ennio Morricone se fait à peine entendre. Aucun relief, plat, exécrable. Catastrophique devrait-on dire.
Crédits images : © MGM