Réalisé par Damián Szifrón
Avec
Darío Grandinetti, María Marull et Rita Cortese
Édité par Warner Bros. Entertainment France
Vulnérables face à une réalité trouble et imprévisible, les personnages des Nouveaux sauvages traversent la frontière qui sépare la civilisation de la barbarie. Une trahison amoureuse, le retour du passé, une tragédie ou même la violence d’un détail du quotidien sont les détonateurs qui poussent ces personnages vers l’indéniable plaisir de perdre le contrôle…
RÁPIDO Y FURIOSO
Ou comment, en un instant, tout bascule. Comment en une fraction de seconde, à cause d’une parole, d’un geste, d’une révélation, tout un univers s’écroule, les limites de la moralité sont repoussées, la frontière entre le bien et le mal s’efface et laisse place aux comportements les plus primaires qui se cachent en chacun.
Le voici, le « héros » des Nouveaux sauvages : le pétage de plomb instantané.
Armé d’un humour noir espresso et d’une efficacité narrative redoutable, le réalisateur Damián Szifrón jusque là inconnu en France, nous régale d’un film à six sketches où des situations du quotidien partent méchamment en vrille.
Vengeance, tromperie, égo, injustice, insouciance… sont autant d’étincelles qui mettent le feu aux poudres de ces histoires concentrées, livrées sans fioriture (pas d’histoire fil rouge, ni de titre), mais avec une cohérence rythmique toute organique qui ne laisse pas un moment de répit et des trouvailles scénaristiques ou visuelles parfois dignes d’un d’un Tex Avery ou d’un Hitchcock sous Red Bull.
Le rire est jaune, nerveux, franc ou géné, mais il est là, comme un prolongement exutoire des emmerdes des personnages dont les passages à l’acte nous feraient presque envie…
Si tous les acteurs sont à saluer pour leurs remarquables présences à l’écran, il faut également décerner une mention spéciale à Gustavo Santaolalla qui accompagne ces mini-ouragans d’une musique espiègle, et également à Eduardo Puga et Federico Ransenberg pour leurs effets spéciaux parfaitement invisibles mais redoutablement efficaces dans certains sketches.
C’est tellement bon qu’on en voudrait encore, pourquoi pas sous forme d’une série…
Quand Warner France prend en charge l’édition d’un Blu-ray, et s’affranchit des limitations de la maison mère, ça se voit ! Menu customisé et VF/VO en 7.1, c’est presque Noël. Le tout est livré dans un boîtier Blu-ray format classique et allégé en plastique (moulage ajouré), avec le désormais incontournable code pour récupérer le film en copie digitale UltraViolet.
Ce n’est pas lourd côté bonus, puisque pour accompagner la dynamique bande-annonce, on ne trouve que le making of (VOST) surtout composé d’interviews. Si il évite le montage hystérique des featurettes américaines, ce making of comporte par contre une dose non négligeable de cirage de pompes et d’auto-congratulation. On y glane tout de même quelques informations et anecdotes sur la genèse du film et ses coulisses.
Captées en numérique, les images des Nouveaux sauvages profitent d’un master à la précision chirurgicale. Chacune des six ambiances, qu’elle soit extra lumineuse, intimiste, agitée ou posée, envahit l’écran de scènes immersives à souhait. Aucun souci avec l’encodage AVC parfaitement maîtrisé.
Manifestement préparé en France, ce Blu-ray nous gratifie de pistes DTS-HD Master Audio 2.0 et surtout 7.1 en VF et VOST. Si les dialogues doublés sont un peu plus brillants et moins percutants qu’en VO, le mixage général des ambiances et de la musique est en revanche rigoureusement identique de l’une à l’autre des pistes. Le 7.1 est utilisé de façon très subtile, pour enrichir les ambiances de petits détails réalistes ou simplement d’une profondeur qui aide, là aussi, le spectateur à plonger avec les personnages dans les situations les plus folles.
Crédits images : © Corner Producciones, El Deseo, Kramer & Sigman Films, Telefe