Charlie Mortdecai (2014) : le test complet du Blu-ray

Beaucoup de monde est à la poursuite de Charlie Mortdecai : des Russes fous furieux, les services secrets britanniques très remontés, un terroriste international et même sa somptueuse épouse… Pour se tirer des situations impossibles qui le guettent, l’élégant marchand d’art et escroc occasionnel n’a que son charme. Il va lui en falloir beaucoup s’il veut s’en sortir vivant et être le premier à retrouver le tableau volé qui conduit au trésor caché des nazis…

Nous n’avions pas vu Johnny Depp à pareille fête et surtout appliqué par ce qu’il fait depuis quand ? Sleepy Hollow probablement… Passionné par les acteurs du cinéma muet et le slapstick, le comédien s’en donne à coeur joie dans la fantaisie, l’excès et l’humour déjanté dans Charlie Mortdecai. Réalisé par David Koepp, à qui l’on doit Réactions en chaîne (1996), l’excellent Hypnose (1999), Fenêtre secrète avec Johnny Depp (2004), le renversant Premium Rush (2012), Charlie Mortdecai a décontenancé les spectateurs au point que le film s’est soldé par un échec cinglant au box-office mondial avec seulement 30 millions de dollars de recette pour un budget qui avoisine le double. Une sacrée déconfiture - une de plus - pour Johnny Depp, qui devra compter une fois de plus sur un énième épisode de Pirates des Caraïbes pour se refaire…

Toujours est-il que l’échec commercial de Charlie Mortdecai, adapté du roman de Kyril Bonfiglioli, est vraiment injuste car cette comédie trépidante, pleine d’aventures et menée à cent à l’heure, est un divertissement formidable, haut en couleur, irrévérencieux et totalement assumé dans le surjeu, les répliques cinglantes et les gags «  hénaurmes  ».

Johnny Depp campe un personnage d’un narcissisme éhonté, un aristo et escroc fabuleux qui s’attire tous les ennuis possibles aux quatre coins de la planète, juste pour rigoler. Si cela tourne mal, Mortdecai, moustaches troussées en guidon de vélo et dents du bonheur, peut compter sur son chauffeur, valet et garde du corps génialement interprété par Paul Bettany, qui s’en prend plein la tronche tout en restant classe. Spécialiste des scénarios agités - on lui doit les histoires de La Mort vous va si bien, Jurassic Park, L’Impasse, Mission impossible, Snake Eyes, Panic Room, Spider-Man, La Guerre des mondes, un beau C.V. quoi - David Koepp convie son casting, également composé d’Ewan McGregor (impeccable), Gwyneth Paltrow (qui s’éclate), Olivia Munn (vamp frappadingue), Jeff Goldblum (à qui le second degré sied à ravir), à participer à un gros trip débridé, qui ne veut certainement pas se prendre au sérieux et qui saura emporter l’adhésion des spectateurs qui voudront bien redonner une chance à ce succulent Charlie Mortdecai.

Le test du Blu-ray de Charlie Mortdecai a été réalisé sur un check-disc. Le disque est vendu dans le commerce en boîtier Blu-ray avec un fourreau. Le visuel de la jaquette semble reprendre celui de l’affiche du film. Le menu principal est très sympa, animé et musical avec chaque portrait des comédiens affublés de la moustache de Charlie.

Le making of (17’) est branché sur le débit de Johnny Depp. Non pas le débit de boissons (quoique), mais sur son débit de parole. C’est bien simple, durant son interview, le sieur Johnny a l’air de s’ennuyer à s’écouter lui-même et s’endort petit à petit. «  C’est drôle à se pisser dessus  » dit-il les yeux mi-clos en parlant du film. Sinon les images de tournage demeurent plaisantes et les entretiens avec le reste de l’équipe relèvent le niveau du comédien principal, toujours ennuyeux à écouter il faut bien l’avouer. Ne manquez pas le petit bêtisier qui s’incruste dans ce documentaire, un fou-rire entre Gwyneth Paltrow et Johnny Depp qui vaut le déplacement.

L’éditeur joint également un module centré sur la musique du film composée par Mark Ronson et Geoff Zanelli (12’). Les deux musiciens partagent leur expérience et évoquent leur collaboration à travers des images des sessions d’enregistrements dans les mythiques studios d’Abbey Road.

L’interactivité se clôt sur un lot de bandes-annonces et des liens internet.

Le master HD édité par Metropolitan restitue habilement les volontés artistiques du chef opérateur Florian Hoffmeister (The Deep Blue Sea) en conservant un petit grain cinéma, des couleurs chaudes et clinquantes, des contrastes léchés ainsi qu’un relief constamment palpable. Ces partis pris esthétiques bigarrés sont savamment pris en charge par une compression sans failles, la définition demeure exemplaire sur tous les plans et tout du long, sur les scènes sombres comme sur les lumineuses séquences diurnes. Les détails sont légion sur le cadre large, le piqué aiguisé et la copie éclatante. C’est superbe.

On ne s’attendait pas à ce service princier ! Dès la première séquence, l’ensemble des enceintes des pistes anglaise et française DTS-HD Master Audio 7.1 est mis à contribution aux quatre coins cardinaux. Les ambiances fusent de tous les côtés, l’excellente musique de Mark Ronson et Geoff Zanelli bénéficie d’un traitement de faveur avec une large ouverture, plongeant instantanément le spectateur dans l’action. Les dialogues ne sont jamais pris en défaut et demeurent solidement plantés sur la centrale tandis que les effets ne cessent d’être balancés de gauche à droite, et des enceintes avant vers les arrières. La moindre transition est propice à de multiples effets. N’oublions pas le caisson de basses, qui se mêle ardemment à ce spectacle acoustique. Ça décoiffe !

L’éditeur joint également une piste Audiodescription, ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Metropolitan FilmExport