Le Téléphone rose (1975) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Édouard Molinaro
Avec Mireille Darc, Pierre Mondy et Michael Lonsdale

Édité par Gaumont

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Le 01/06/2015
Critique

Photo Le Téléphone rose

Benoît Castejac monte à Paris négocier le rachat de son usine avec une grosse société américaine. Au cours d’un dîner organisé par les acheteurs, il fait la connaissance de Christine, présentée comme la nièce d’un des hommes d’affaires. En réalité, celle-ci n’est autre qu’une call-girl chargée d’amadouer le naïf provincial. Benoît tombe dans le panneau, signe tous les accords et rentre à Toulouse. Désormais obsédé par le souvenir de Christine, il va tout faire pour la revoir.

Suite au triomphe de L’Emmerdeur (3,3 millions d’entrées en 1973), Edouard Molinaro enchaîne avec L’Ironie du sort, qui se solde par un échec cinglant avec à peine 200.000 entrées au box-office. Pour se refaire, il accepte la proposition d’Alain Poiré de mettre en scène pour la Gaumont Le Téléphone rose, d’après un scénario de Francis Veber, interprété par Mireille Darc, Pierre Mondy, Françoise Prévost, Michael («  Michel  » au générique) Lonsdale, Daniel Ceccaldi et Gérard Hérold.

Ce qui étonne encore aujourd’hui, c’est la férocité de certains dialogues signés Francis Veber, qui signe un de ses plus beaux scénarios, et la peinture peu reluisante du monde de l’entreprise française, prête à se faire bouffer, ici par un groupe financier américain. Dans la peau d’un petit industriel toulousain qui arrive à un moment clé de sa vie, Pierre Mondy repousse les limites de l’empathie et trouve ici un de ses meilleurs rôles. Il est absolument génial, trouvant le parfait et délicat équilibre entre une énergie nerveuse, la tendresse et une sensibilité à fleur de peau. Perdu, voyant son entreprise, l’oeuvre de sa vie (héritée de son père) volée en éclats, il rencontre alors Christine - les femmes chez Francis Veber s’appellent toujours Christine - qui va malgré-elle le mettre face à lui-même, à un carrefour de son existence. Christine, c’est Mireille Darc, sublime, ambiguë, désirable et détestable, absolument remarquable.

Drôle, cynique, vif, sensuel, Le Téléphone rose est une oeuvre à part, un vrai petit chef d’oeuvre signé par un Edouard Molinaro en très grande forme, lui-même soutenu par la composition de Vladimir Cosma et la photo particulièrement lumineuse de Gérard Hameline qui confère au film une aura presque mystérieuse. Immanquable.

Photo Le Téléphone rose

Présentation - 3,5 / 5

Le Blu-ray du Le Téléphone rose, édité par Gaumont, se présente avec un boîtier plastique blanc (notre test a été réalisé sur un check-disc). Le menu principal est étonnamment peu recherché, fixe et muet, classique de la collection Gaumont à petit prix…

Bonus - 2,0 / 5

En plus de la bande-annonce d’époque, Gaumont accompagne le film d’un entretien avec Philippe Monnier, assistant d’Edouard Molinaro sur Le Téléphone rose (11’). Durant cette entrevue, l’intéressé revient sur le travail du réalisateur avec les comédiens, se souvient de l’harmonie qui régnait sur le plateau, l’élégance du metteur en scène envers ses acteurs. Bien que louant la qualité du scénario de Francis Veber, Philippe Monnier se dit néanmoins sceptique sur les partis pris esthétiques de la photo de Gérard Hameline, qu’il juge décalés et inappropriés par rapport au sujet abordé par le film.

Photo Le Téléphone rose

Image - 4,0 / 5

Ce nouveau master restauré et édité par Gaumont du Téléphone rose s’avère très plaisant pour les mirettes. Alors certes le piqué est aléatoire, mais la colorimétrie retrouve une certaine vivacité, les séquences sombres sont agréables, le format 1.66 est respecté et la propreté est indéniable. Certes, les partis pris esthétiques vaporeux signés Gérard Hameline donnent du fil à retordre à la définition avec ses éclairages luminescents, mais ces volontés artistiques - usage de filtres vaporeux qui occasionnent divers flous et pertes inévitables de la définition sur certains plans rapprochés - sont respectées, tout comme le grain, et passent allègrement le cap du petit écran. Quelques légers artefacts de la compression et fourmillements viennent sensiblement altérer l’ensemble mais le visionnage ne s’en trouve jamais perturbé. L’élévation HD est probante.

Son - 4,0 / 5

Le mixage DTS-HD Master Audio Mono instaure un confort acoustique total. Les dialogues sont ici délivrés avec ardeur et clarté, la propreté est de mise, les effets riches, sans aucun souffle. La géniale composition de Vladimir Cosma jouit également d’un écrin phonique somptueux.

L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Photo Le Téléphone rose

Crédits images : © Gaumont

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
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Franck Brissard
Le 2 juin 2015
Drôle, cynique, vif, sensuel, Le Téléphone rose est une œuvre à part, un vrai petit chef d’oeuvre signé par un Edouard Molinaro en très grande forme, lui-même soutenu par la composition de Vladimir Cosma et la photo particulièrement lumineuse de Gérard Hameline qui confère au film une aura presque mystérieuse. Immanquable.

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