Réalisé par Kevin Greutert
Avec
Sarah Snook, Mark Webber et David Andrews
Édité par Metropolitan Film & Video
Victime d’un terrible accident dans lequel elle a perdu son bébé et son petit-ami, clouée dans un fauteuil roulant, Jessabelle trouve refuge dans la maison de son enfance, une demeure isolée dans les bayous de Louisiane. Son père y vit seul depuis le décès de sa mère survenue peu après sa naissance. La jeune femme ne tarde pas à découvrir un mystérieux enregistrement vidéo que sa mère lui a laissé en héritage. Sa découverte et le secret qu’il contient vont provoquer l’ire d’un esprit tourmenté que rien ne semble pouvoir arrêter.
Le réalisateur Kevin Greutert a d’abord fait ses classes en tant que monteur, et plus précisément sur les cinq premiers volets de la saga horrifique Saw. C’est donc naturellement qu’il a ensuite pris les commandes de Saucisse, euh, Saw VI puis de Chaussettes, euh, Saw VII - Saw 3D - Chapitre final. Remarqué par le producteur Jason Bloom, à qui l’on doit les franchises Paranormal Activity, Insidious, American Nightmare, mais aussi The Bay et Sinister, Kevin Greutert se voit confier les rênes de Jessabelle, film de suspense horrifique écrit par Robert Ben Garant (la trilogie La Nuit au musée).
Les amateurs du genre risquent d’être déçus car il n’y a rien de bien nouveau dans ce petit film, certes habilement mis en scène, mais qui pâtit d’un scénario trop faible, cumulant les poncifs du genre et les effets éculés. De plus, l’interprétation laisse un peu à désirer, mention spéciale à l’acteur incarnant le père de Jessabelle, que l’on croirait sorti d’un pastiche du genre. La comédienne australienne Sarah Snook (Predestination) est bien mignonne mais n’est guère crédible et passe tout le film les yeux écarquillés et la bouche entrouverte. Une belle plante figée. Elle n’est pas non plus soutenue par ses partenaires qui prennent la pause comme dans d’autres films d’horreur qu’ils ont dû revoir avant de tourner.
Peu de choses démarquent Jessabelle du tout-venant, à part peut-être le tournage dans les incroyables bayous de la Caroline du Nord (le film est supposé se dérouler en Louisiane, mais ça passe), mais le film lorgne parfois du côté de Mamá d’Andrés Muschietti ou de Sac d’os de Stephen King (on peut même parler de pompage éhonté) et les rebondissements-apparitions ne fonctionnent malheureusement jamais. On suit cette série B parce que c’est plutôt bien fichu et la photo est élégante, mais le temps nous paraît long en raison d’une histoire prévisible et un dernier acte bâclé.
Le test du Blu-ray de Jessabelle, édité chez Metropolitan, a été réalisé sur un check-disc. Le visuel de la jaquette de ce DTV saura attirer l’oeil des fans de genre. Le menu principal est animé et musical.
Comme toute bonne édition Blu-ray ou DVD qui se respecte, nous trouvons un making of (9’) entièrement promotionnel. Les comédiens, les producteurs, la décoratrice et le réalisateur évoquent le tournage difficile dans les bayous de la Caroline du Nord, les thèmes du film, les partis pris esthétiques et présentent les personnages.
Ajoutez à cela un générique alternatif (1’) plutôt moche, une fin alternative (1’) qui prolonge de quelques secondes celle finalement gardée au montage final, quelques séquences coupées (7’), en l’occurrence toutes les allusions sexuelles du film et les apparitions de fantômes à l’hôpital.
L’interactivité se clôt sur un petit bêtisier amusant (3’), des liens internet et quelques bandes-annonces.
Jessabelle est un film sombre et la Haute définition restitue habilement la photo du chef opérateur Michael Fimognari (Lazarus Effect). Les volontés artistiques sont donc respectées mais entraînent quelques pertes occasionnelles du piqué et des détails dans les scènes en intérieur, contrairement à celles tournées dans les bayous, impressionnantes de beauté, de détails et de piqué. Le cadre n’est pas avare en détails, les contrastes affichent une densité remarquable (du vrai goudron en ce qui concerne les noirs), les séquences diurnes sont lumineuses et la colorimétrie froide est optimale.
Si la piste française DTS-HD Master Audio 5.1 se révèle plus rentre-dedans que son homologue anglaise, les deux versions font quasiment match nul en ce qui concerne la délivrance des ambiances sur les enceintes latérales, la restitution des dialogues et la balance frontale. Le spectateur est plongé dans un univers moite, la spatialisation reste solide tout du long et le caisson de basses est utilisé à bon escient. Sans surprise, la version originale l’emporte de peu sur l’homogénéité et la fluidité acoustique.
Crédits images : © Lionsgate