Croisades (2014) : le test complet du Blu-ray

Au moyen âge, un croisé et son disciple tentent de racheter leurs crimes en aidant l’héritier du trône, menacé de mort, à récupérer la place qui lui revient.

On pensait que Joe de David Gordon Green allait être une bouée de sauvetage pour Nicolas Cage, surtout après avoir dit à la presse qu’on ne le reprendrait plus à jouer dans des films de seconde, voire de troisième zone. Juste après ces déclarations, le comédien s’est immédiatement fourvoyé dans les deux pires productions de toute sa carrière, Tokarev et Le Chaos, sorties directement chez nous en DVD et Blu-ray. Une chose est sûre, c’est que l’ami Nicky ne pourra pas tomber plus bas cette fois. On vous invite d’ailleurs à visionner ces deux «  hénaurmités  »…

Réalisé par un certain Nick Powell, ancien coordinateur des cascades sur Resident Evil : Retribution, Les Trois Mousquetaires (version Paul W.S. Anderson), X-Men - L’Affrontement final, Le Dernier samouraï et La Mémoire dans la peau, Outcast, rebaptisé Croisades chez nous, sort une fois de plus dans les bacs sans avoir connu une exploitation dans les salles. Honnêtement, nous nous attendions à pire en voyant les photos de production et la trogne de Nicolas Cage. Par ailleurs, il apparaît surtout en guest-star de luxe ici puisque le premier rôle est attribué à Hayden Christensen, moins endive que d’habitude et à qui cela sied bien de prendre de la bouteille. Nick Powell soigne le cadre, les costumes, les décors, la photo, tout cela demeure très plaisant et les moyens se voient à l’écran.

C’est surtout au niveau de l’histoire, somme toute banale et qui tombe souvent le nawak avec cette intrigue de jeune héritier d’un monarque chinois, mais aussi du rythme et de l’interprétation que ça penche du mauvais côté de la balance. Si l’on accepte volontiers ce récit classique du maître et de l’élève, mâtiné de trahison et de rédemption, tout cela demeure assez poussif, un poil kitsch et manque d’entrain. Ajoutez à cela des dialogues souvent risibles et le jeu toujours approximatif de Hayden Christensen, qui a voulu concurrencer Nicolas Cage avec une coupe de cheveux improbable, et ce dernier (barbe, cheveux longs, chouchou) qui prend visiblement beaucoup de plaisir à en faire des tonnes dans le dernier tiers avec son personnage d’ancien Croisé traumatisé par la violence des guerres de religion, qui est tombé dans la bibine et qui voit son oeil droit barré d’une cicatrice, ce qui nous vaut un formidable concours de grimaces jusqu’à la fin du film.

Ce n’est franchement pas déplaisant, mauvais ou douteux, c’est beaucoup mieux que Le Dernier des Templiers auquel on pense souvent à cause de l’ami Cage, mais c’est juste qu’il s’agit d’un divertissement dépassé, déjà-vu, à visionner en faisant ses comptes ou le ménage. Bon et sinon la bonne nouvelle c’est que Nicolas Cage vient de terminer le prochain film d’Olivier Stone, Snowden, en compagnie de Shailene Woodley, Joseph Gordon-Levitt, Zachary Quinto et Melissa Leo.

La jaquette de Croisades, qui sort directement dans les bacs en France, saura attirer les fans de Nicolas Cage, surtout que le visuel n’est pas sans rappeler celui du Dernier des Templiers. Le menu principal n’est guère recherché, animé et bruité.

M6 Vidéo livre un making of classique de 9 minutes, essentiellement composé d’images de tournage (avec les incontournables drones) et d’interviews de l’équipe, où tout le monde se brosse dans le sens de la moumoute.

Un sensible manque de concision sur certains plans nous empêche d’attribuer la note maximale à l’image du Blu-ray de Croisades. Toutefois, ce master HD (1080p, AVC) dépasse toutes les espérances. Nick Powell joue avec la densité des contrastes et des noirs encre de Chine (merci de ne pas applaudir), un ciel lourd et gris, des silhouettes qui ressortent sur un fond uni. Les ambiances nocturnes sont très belles, les teintes glacées, grises, ternes, s’opposent aux teintes brunes et dorées de certains intérieurs, sans oublier les séquences en extérieur lumineuses. La propreté est éblouissante, les détails précis et riches sur le cadre large, la colorimétrie respecte les partis pris esthétiques originaux, tout comme le léger grain heureusement conservé lors du transfert. Signalons que la photo est signée par le chef opérateur Joel Ransom, grand technicien sur la série X Files : aux frontières du réel. Enfin, n’oublions pas la profondeur de champ toujours appréciable, un relief omniprésent sur les séquences diurnes (aiguisées) ainsi qu’un piqué acéré sur les gammes plus froides.

L’ensemble des enceintes sur les pistes anglaise et française DTS-HD Master Audio 5.1 est mis à contribution aux quatre coins cardinaux. Les ambiances fusent, la musique de Guillaume Roussel (La French, 20 ans d’écart) bénéficie d’un traitement de faveur avec une belle ouverture, plongeant constamment le spectateur dans l’ambiance. Seuls les dialogues sur la version originale manquent un peu d’ardeur sur la centrale par rapport à la piste française qui de son côté délivre les voix avec plus de peps. Les effets sont souvent balancés de gauche à droite, et des enceintes avant vers les arrières. N’oublions pas le caisson de basses, qui se mêle ardemment à ce petit spectacle acoustique sur les séquences opportunes avec un beau fracas des lames croisées. Les mixages DTS-HD Master Audio 2.0. assurent également avec «  un vacarme de tous les diables  », avec brio quoi !

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