American Sniper (2014) : le test complet du Blu-ray

Combo Blu-ray + DVD + Copie digitale

Réalisé par Clint Eastwood
Avec Bradley Cooper, Sienna Miller et Luke Grimes

Édité par Warner Bros. Entertainment France

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Le 07/08/2015
Critique

American Sniper

Tireur d’élite des Navy SEAL, Chris Kyle est envoyé en Irak dans un seul but : protéger ses camarades. Sa précision chirurgicale sauve d’innombrables vies humaines sur le champ de bataille et, tandis que les récits de ses exploits se multiplient, il décroche le surnom de « La Légende ». Cependant, sa réputation se propage au-delà des lignes ennemies, si bien que sa tête est mise à prix et qu’il devient une cible privilégiée des insurgés. Malgré le danger, et l’angoisse dans laquelle vit sa famille, Chris participe à quatre batailles décisives parmi les plus terribles de la guerre en Irak, s’imposant ainsi comme l’incarnation vivante de la devise des SEAL : « Pas de quartier ! » Mais en rentrant au pays, Chris prend conscience qu’il ne parvient pas à retrouver une vie normale.

Qui aurait pu prévoir que Clint Eastwood connaîtrait son plus grand succès commercial à l’âge de 84 ans ? Adapté du livre de Chris Kyle, American Sniper : l’autobiographie du sniper le plus redoutable de l’histoire américaine, American Sniper s’inspire de la vie de Chris Kyle, sous-officier texan de la marine américaine et redoutable tireur d’élite qui aurait tué - selon lui - plus de 250 personnes (160 selon le Pentagone, un record dans l’histoire militaire des USA) au cours de quatre missions en Irak, dont une quarantaine de morts à la seule bataille de Falloujah en 2004. Capable de faucher un homme à plus de deux kilomètres, l’histoire de ce personnage atypique a d’abord attiré le réalisateur David O. Russell, qui a ensuite refourgué le bébé à Steven Spielberg, qui finalement a préféré repasser la patate chaude à son ami Clint Eastwood, pour qui il avait déjà produit Mémoires de nos pères, Lettres d’Iwo Jima et Au-delà.

American Sniper

Immédiatement après Jersey Boys, Clint repasse donc derrière la caméra et dirige Bradley Cooper, attaché au projet depuis le départ et par ailleurs producteur du film, et Sienna Miller, dans le rôle de Chris et Taya Kyle. Du point de vue technique, il n’y a rien à redire. Eastwood est à son affaire et se montre tout aussi professionnel dans les ébouriffantes séquences de guerre (tournées au Maroc) que dans les scènes intimes. Les comédiens sont excellents, Bradley Cooper, transformé physiquement - il a même doublé de volume - s’impose sans mal (et a récolté sa troisième nomination consécutive aux Oscars), Sienna Miller a déjà prouvé quelle formidable comédienne elle peut être quand elle est bien dirigée (Foxcatcher, Just Like a Woman), la photo du fidèle chef opérateur Tom Stern (le diptyque Mémoires de nos pères/Lettres d’Iwo Jima ) éblouit les rétines, le film se suit sans véritable déplaisir, mais le plus gênant est la position adoptée par Clint Eastwood pour dresser le portrait de cet homme, véritable légende aux Etats-Unis, hésitant constamment entre le devoir de mémoire d’un « héros national » et la critique d’une Amérique prête à foncer dans l’ennemi arabe au moindre prétexte.

Eastwood alterne les séquences - très impressionnantes - des exploits de Kyle sur le terrain, avec les aspects personnels de sa vie de famille, dans laquelle la guerre finit par s’immiscer puisque Kyle devient peu à peu l’ombre de lui-même avec les siens, comme s’il était encore sous le feu nourri, aux aguets, concentré, mais brisé, torturé, mutique. C’est de ce point de vue dramatique et psychologique que le film intéresse finalement le plus, quand Kyle, bien que très amoureux de sa femme et père de famille modèle, reste déterminé à remplir ses devoirs envers sa patrie, quitte à sacrifier sa vie.

American Sniper

Quelques mois après sa sortie dans les salles, la polémique comme quoi Eastwood s’était servi de ce film pour véhiculer ses pensées réactionnaires (certains le qualifient encore de facho) et légitimer la guerre en Irak a sans doute été exagérée. Il n’en demeure pas moins qu’American Sniper place Chris Kyle sur un piédestal et c’est sans doute cela qui gêne, tandis qu’Eastwood ne prend fait et cause de la guerre, et ne livre surtout pas un objet de propagande à la gloire de l’armée américaine ou au soldat surhumain comme on a pu l’entendre à sa sortie. Mais Eastwood se retrouve finalement le cul entre deux chaises et le choix de montrer les funérailles dignes d’un homme d’Etat en guise d’épilogue montre que le film souhaite élever l’homme au rang de héros. C’est d’ailleurs le seul regard extérieur puisque pendant près de 2h15 Eastwood ne gardait que le point de vue de Kyle.

Cet épilogue a fait pencher le film du mauvais côté de la balance, celle de la polémique. Finalement, le spectateur est libre de se faire sa propre opinion quant à l’ambiguïté, s’il y a, d’American Sniper. Si certains y verront l’adieu à une icône, d’autres y verront une nouvelle victime de la guerre.

En 2013, Chris Kyle a été assassiné par un jeune vétéran de l’armée de 25 ans souffrant de troubles psychologiques, condamné depuis à la prison à perpétuité, sans possibilités de libération conditionnelle.

American Sniper

Présentation - 4,0 / 5

Le Blu-ray d’American Sniper, édité chez Warner, repose dans un boîtier classique de couleur bleue. Le menu principal est sobre, fixe et musical, reprenant comme visuel celui de la jaquette.

Bonus - 3,5 / 5

L’Histoire d’un soldat : le parcours de l’American Sniper (31’) : comme son titre l’indique ce documentaire retrace la vie du véritable Chris Kyle à travers des interviews de sa veuve Taya Kyle, mais aussi de Clint Eastwood, Bradley Cooper, Sienna Miller, les producteurs, le scénariste Jason Hall. On en vient très vite au désir de transposer l’histoire de l’American Sniper au cinéma. Les intervenants évoquent les partis pris, les recherches, le casting, le choix du réalisateur (Steven Spielberg est rapidement mentionné), les lieux de tournage, la préparation ou plutôt la transformation physique de Bradley Cooper (qui a pris près de 25 kilos), etc. Un très bon module, instructif, bien réalisé, composé de nombreuses images du plateau et du tournage.

Le Making of d’American Sniper (29’) : inévitablement, ce segment sera redondant avec ce qui a pu être vu ou entendu dans le supplément précédent. D’une part parce que les intervenants sont les mêmes, d’autre part parce qu’on y parle une fois de plus des mêmes sujets, malgré de nouvelles images issues des prises de vues. Au final, ce bonus n’apporte pas grand-chose par rapport au précédent, mais l’ensemble est plutôt plaisant à regarder.

American Sniper

Image - 5,0 / 5

Warner se devait de mettre la barre très haut pour un de ses titres prestigieux de l’année 2015. C’est chose faite avec cette fantastique édition HD (1080p, AVC) qui en met plein la vue. Le réalisateur Clint Eastwood s’est octroyé les services de son fidèle chef opérateur Tom Stern (Mystic River, Million Dollar Baby, Gran Torino, Invictus). Les partis pris esthétiques font la part belle au léger grain flatteur pour les mirettes, mais aussi et surtout aux couleurs chaudes, souvent difficiles à retranscrire sur le petit écran, qui trouvent ici un écrin magnifique. Il n’y a qu’à voir les crépuscules pour se rendre compte de la beauté de la copie.

Ce master respecte non seulement les volontés artistiques originales, mais parvient à les sublimer, y compris sur les séquences plus mouvementées qui n’entraînent jamais de perte de la définition. Le piqué n’est jamais altéré, les contrastes demeurent d’une richesse jamais démentie, les noirs sont denses, la profondeur de champ indéniable, le cadre large fourmille de détails, le relief est omniprésent (voir les décors naturels) et les gros plans sont vraiment impressionnants.

American Sniper

Son - 5,0 / 5

Comme pour l’image, votre home-cinéma est mis à rude épreuve avec le film de Clint Eastwood, surtout quand les personnages se retrouvent sous le feu nourri. Nous vous conseillons donc de visionner American Sniper en plein jour pour éviter tout tapage nocturne. La piste anglaise bénéficie d’un mixage Dolby Atmos 7.1 véritablement explosif qui exploite le moindre recoin de votre installation dans un tourbillon acoustique aussi retentissant que renversant. Toutes les enceintes distillent un lot d’effets en tous genres dès la première séquence. Pendant plus de deux heures, la musique est particulièrement servie par une éblouissante spatialisation et les dialogues ne manquent jamais de punch ni de fluidité sur la centrale.

N’oublions pas la piste française, également livrée en Dolby Atmos (bravo et merci Warner !), qui bien que moins dynamique et environnante, parvient à tirer son épingle du jeu sur les scènes d’affrontements avec une immersion également fracassante. Dans les deux cas, le caisson de basses a fort à faire !

American Sniper

Crédits images : © 2014 Village Roadhsow Films (BVI) Limited, Warner Bros. Entertainment Inc. and Ratpac-Dune Entertainment LLC-All.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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P. de Melun
Le 21 février 2021
Clint Eastwood met en scène un film brutal et émouvant sur la vie de Chris Kyle. Malgré un scénario bien ficelé et original, avec un jeu d'acteurs très performant, le côté dramatique est sous exploité, ce qui retire une partie de l’émotion légitime en de telles circonstances. Certes les relents de patriotisme sont perceptibles mais le tout est bien filmé et permet l’immersion. Un bon moment à passer qui donne aussi l’occasion de réfléchir au sens que l’on peut donner à sa propre vie.
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Franck Brissard
Le 7 août 2015
Si certains y verront l’adieu à une icône, d’autres y verront une nouvelle victime de la guerre. Quelques mois après sa sortie dans les salles, la polémique comme quoi Eastwood s’était servi de ce film pour véhiculer ses pensées réactionnaires et légitimer la guerre en Irak a sans doute été exagérée. Il n’en demeure pas moins qu’American Sniper place Chris Kyle sur un piédestal et c’est sans doute cela qui gêne, tandis qu’Eastwood ne prend fait et cause de la guerre, et ne livre surtout pas un objet de propagande à la gloire de l’armée américaine
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ouioui
Le 24 avril 2015
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