Arsène Lupin contre Arsène Lupin (1962) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Édouard Molinaro
Avec Jean-Claude Brialy, Jean-Pierre Cassel et Françoise Dorléac

Édité par Gaumont

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Le 22/09/2015
Critique

Arsène Lupin contre Arsène Lupin

André Laroche, un riche industriel, vient de mourir. La comtesse Anne de Vierne, femme d’un magistrat, révèle à son fils François que le défunt était son père et qu’il s’appelait… Arsène Lupin. Il avait eu un autre fils avec une femme de chambre, Gérard Dagmar, danseur et illusionniste. Les deux demi-frères vont rivaliser dans la quête des bijoux de la couronne de Poldavie, dont les héritiers se sont réfugiés en France. Ces bijoux sont également convoités par le baron von Krantz.

Arsène Lupin contre Arsène Lupin est un scénario original, très librement inspiré des romans de Maurice Leblanc, auteur prolixe : 5 pièces de théâtre, 26 romans auxquels s’ajoutent 17 romans et 39 nouvelles avec le personnage d’Arsène Lupin, le « gentleman cambrioleur ». Le personnage apparut moult fois sur les écrans, en France surtout, mais aussi à l’étranger, notamment au Japon dans une impressionnante suite d’animations.

Contemporain d’Arthur Conan Doyle, Maurice Leblanc, juste après la parution des premières aventures de son héros dans le recueil intitulé « Arsène Lupin, gentleman-cambrioleur », lancera en 1908 un coup d’oeil appuyé à son collègue d’outre-Manche avec deux nouvelles regroupées sous le titre « Arsène Lupin contre Herlock Sholmès ».

Le scénario fait mourir le héros, pourtant immortel, pour le faire aussitôt renaître sous les traits de ses deux fils naturels. Hormis cette liberté prise vis-à-vis de l’original, Arsène Lupin contre Arsène Lupin reste assez fidèle à l’univers créé par Maurice Leblanc : le personnage principal, ici dédoublé, se métamorphose à l’envi, prenant plusieurs apparences, dont celle d’un commissaire de police ou, dans une salle des ventes, celle d’un vieil expert cacochyme.

Aux côtés de Jean-Claude Brialy et Jean-Pierre Cassel qui se partagent la tête d’affiche, une belle brochette d’acteurs célèbres à l’époque du tournage : Michel Vitold, dans la peau du baron von Krantz, Jean Le Poulain, Henri Virlojeux, Hubert Deschamps, Daniel Cauchy, Jean-Marie Proslier, Henri Garcin. Côté dames, Françoise Dorléac, au tout début de sa trop courte carrière, et Geneviève Grad, deux ans avant qu’elle ne devienne Nicole Cruchot, la fille du fameux Gendarme de Saint Tropez.

Ni le scénario pauvre en trouvailles, ni la mise en scène sans inspiration ne peuvent distraire de l’agacement suscité par le cabotinage des acteurs, des titulaires des rôles principaux jusqu’aux rôles secondaires. Malgré les accélérés des courses poursuites, à pied, en voiture, voire en locomotive, le film se traîne, languissant par manque de rythme.

Plutôt revoir Mon oncle Benjamin, le meilleur film d’Édouard Molinaro…

Édition - 8 / 10

Test effectué sur check disc. Le disque (BD-50) est proposé dans un boîtier au format Blu-ray avec une jaquette dans la ligne graphique de la collection Gaumont découverte en Blu-ray : une photo du film au-dessus du bandeau de la firme. Un bon point pour la possibilité de sauter l’avertissement contre le piratage pour un accès rapide au menu, fixe et muet.

Sous-titres pour malentendants.

En supplément, une présentation du film (10’) par Jacques Derouard, un homme qui connaît son Lupin, auteur de deux ouvrages : La Bibliothèque lupinienne (en deux volumes, 1. Dictionnaire Arsène Lupin et 2. Le Monde d’Arsène Lupin) et de Dans les pas de Maurice Leblanc, promenades littéraires avec Arsène Lupin. Gentleman avant d’être cambrioleur, Lupin lutte aussi contre de monstrueux malfaiteurs et vient au secours de la veuve et de l’orpheline. Résolument attiré par les femmes, ses amours sont pourtant éthérées et toujours contrariées. Et le sexe est absolument banni : ses aventures devaient, ordre de l’éditeur, pouvoir être mises sous tous les yeux ! Maurice Leblanc, qui n’a jamais fait mourir Lupin, appréciait devoir son succès à un personnage plutôt qu’à un seul livre, ce qui lui a donné la liberté de laisser libre cours à son imagination en accommodant Lupin, personnage-protée, à toutes les sauces.

Pour finir, une bande annonce (3’).

L’image (noir et blanc, 2.35:1, 1080p, AVC), soigneusement restaurée, présente des blancs lumineux, des noirs denses et des contrastes affirmés. La définition est au mieux pour un film de 1962, parfaite dans les premiers plans, moins précise dans les arrière-plans. Un léger fourmillement sur les grands aplats, tribut payé au respect de la texture argentique.

Le son (DTS-HD Master Audio 1.0), bien débarrassé des bruits parasites, restitue clairement dialogues, ambiance et musique. Un léger souffle n’est discernable que dans les passages sans dialogues ni musique. Passages assez rares : la musique, trop démonstrative, de Georges Van Parys laisse bien peu de répit.

Crédits images : Collection Musée Gaumont - © 1962 Gaumont

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
8 / 10
Avis

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Philippe Gautreau
Le 22 septembre 2015
Du beau linge au générique, mais le scénario manque d’idées et la réalisation de rythme. De plus, le cabotinage des acteurs devient vite agaçant.

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