Réalisé par Russell Crowe
Avec
Russell Crowe, Olga Kurylenko et Yilmaz Erdogan
Édité par Universal Pictures Home Entertainment
En 1919, Joshua Connor, un fermier australien, part en Turquie à la recherche du corps de ses trois fils, tués quatre ans plus tôt dans la bataille de Gallipoli. Sa femme, incapable de surmonter la douleur entraînée par ce drame, vient de se suicider. Il lui avait promis de retrouver les trois disparus pour les enterrer en Australie.
Voilà le film d’un débutant : Russell Crowe ! Après quatre ans de préparation, nous dit-il dans le supplément, il se lance dans la réalisation de Promesse d’une vie (The Water Diviner), autrement dit le sourcier : dans les premières images du film, muni de deux baguettes, Joshua choisit dans un milieu désertique l’endroit où creuser un puits. Miracle ou coup de chance : l’eau jaillit au fond d’un trou de quelques mètres !
Néozélandais, Russell Crowe rend avec Promesse d’une vie un bel hommage à l’ANZAC, Australian and New Zealand Army Corps, qui paya un lourd tribut en 1915, il y a tout juste cent ans, dans la bataille des Dardanelles contre les Turcs, alliés de l’Allemagne.
Cet épisode dramatique, encore remémoré chaque 25 avril en Australie et en Nouvelle Zélande, avait déjà été brillamment mis en images par Gallipoli, film réalisé par l’Australien Peter Weir en 1981 et, plus récemment en 2013, par Gallipoli - La bataille des Dardanelles, film du Turc Kemal Uzun, disponible dans une édition Zylo, malheureusement proposée dans son seul doublage en français, sans VO.
La Promesse d’une vie, dans sa relation de la quête périlleuse de Joshua Connor, approche les événements historiques avec ouverture, sans prendre parti pour un camp contre l’autre. L’aide apportée par un commandant turc, le major Hasan, à Russell Crowe (dans la peau de Connor) permet à ce dernier de regarder la guerre et le démantèlement de l’Empire Ottoman avec un autre regard, celui des Turcs, occupés par l’armée britannique et envahis à l’ouest par les Grecs. Le rôle du major est tenu par Yilmaz Erdogan que nous avions remarqué dans Il était une fois en Anatolie de Nuri Bilge Ceylan (2011).
À l’aventure sur fond d’histoire s’ajoute une pincée, peu crédible et superflue, de fantastique : Joshua localise précisément les restes de ses fils à l’aide de ses deux baguettes ! Et la naissance d’une relation amoureuse entre Joshua et Ayshe, une jeune veuve tenancière d’un hôtel, insère une bluette, pas indispensable, mais qui nous donne l’occasion de revoir Olga Kurylenko, aussi belle qu’elle est à l’aise dans son rôle. Les bons sentiments, trop généreusement dosés, tendent à altérer l’âpreté du thème, les conséquences de la guerre.
Ces concessions à la carte postale hollywoodienne n’altèrent pas tout l’intérêt de ce film d’aventures qui nous entraîne dans des paysages spectaculaires, du sud australien à Istanbul. Il rappelle, d’autre part, un chapitre assez méconnu de la première guerre mondiale avec une reconstitution assez impressionnante de la guerre de tranchées à Gallipoli.
Russell Crowe démontre qu’il a su mettre à profit sa longue expérience d’acteur pour passer aux commandes d’un film à gros budget. Attendons, pour confirmation, le film suivant qu’il nous dit avoir fort envie de réaliser.
Test effectué sur check disc. Le Blu-ray (BD-50) est présenté dans le traditionnel boîtier bleu. Un menu animé et musical à pictogrammes propose le choix entre trois versions : la version originale (DTS-HD Master Audio 5.1) avec sous-titres optionnels (imposés sur les dialogues en langue turque) et deux doublages, l’un en français, l’autre en allemand, tous deux au format DTS Dolby Digital 5.1.
Sous-titres en huit langues dont le français ; anglais pour malentendants.
Un documentaire de 19 minutes (VO, sous-titré) donne un aperçu sur les différents aspects du tournage. Russell Crowe indique que l’idée du film vint à la découverte dans des archives d’une lettre relatant » l’histoire d’un vieil homme qui réussit à arriver en Turquie, venant d’Australie, à la recherche de la tombe de ses fils « . Le film fut tourné dans le sud australien pour les scènes du début du film et celles du champ de bataille, puis dans les studios de Sydney pour les intérieurs et, bien sûr, à Istanbul.
Défilent rapidement devant la caméra le coordinateur des cascades, le fournisseur des armes, le compositeur de l’accompagnement musical, la costumière…
On se demande bien, à l’occasion, pourquoi certains acteurs titulaires de rôles secondaires ont dû se soumettre à une gymnastique, apparemment intensive, pour perdre du poids avant d’apparaître devant les caméras !
L’image (2.40:1, 1080p, AVC) est très belle avec des couleurs joliment saturées avec une dominante ambrée (la scène tournée à l’intérieur de la Mosquée bleue, l’ex Sainte-Sophie laisse pantois !). La définition est impeccable, sans excès de lissage.
Face à cette qualité, on s’explique mal le fort bruit vidéo dans le ciel de deux ou trois courts plans des scènes des recherches de corps sur le champ de bataille, par exemple à 41’20”.
Le format DTS HD Master Audio 5.1 de la version originale, dynamique, restitue les dialogues avec clarté. Ouvert sur un large spectre avec des basses fermes, il assure une convaincante immersion dans l’image sonore, souvent spectaculaire, notamment dans les flashbacks sur le champ de bataille de Galllipoli.
Correctement doublée, la version française (DTS 5.1) fait, elle aussi, son petit effet.
Crédits images : © Fear of God Films, Hopscotch Features, RatPac Entertainment, Seven Group Holdings, Seven West Media