Dracula et les femmes + Une messe pour Dracula (1968) : le test complet du Blu-ray

Dracula et les femmes : dans l’église d’un petit village des Carpates, le bedeau découvre le corps d’une jeune fille. Elle porte au cou la marque de deux crocs. Bien que tout le monde le donne pour mort, ne serait-ce pas un nouveau forfait du Comte Dracula ? Une jeune fille est menacée : son fiancé va affronter le redoutable vampire.

Une messe pour Dracula : trois bourgeois londoniens blasés acceptent l’invitation d’un noble débauché à invoquer les puissances du mal. Ils doivent, pour cela, acheter à prix d’or un coffre contenant la cape de Dracula, quelques objets lui ayant appartenu et une fiole de sang séché.

Dracula et les femmes (Dracula Has Risen from the Grave) a été réalisé en 1968 par Freddie Francis qui a mené en parallèle deux carrières, celle de réalisateur et celle de directeur de la photographie, avec de belles réussites dans cette dernière spécialité : Les Chemins de la haute ville (Room at the Top) et Les Innocents de Jack Clayton (1959 et 1961) Elephant Man (David Lynch, 1980) et La Maîtresse du lieutenant français (Karel Reisz, 1981). Il reçut également deux oscars, l’un pour Amants et fils (Sons & Lovers, Jack Cardiff, jamais édité sur DVD en France) et l’autre pour Glory d’Edward Zwick (1989).

Sa carrière de réalisateur, peut-être moins prestigieuse, fut résolument tournée vers l’horreur et le fantastique. On peut mettre en avant Paranoïaque (1963), L’Empreinte de Frankenstein (1965), Dr. Terror’s House of Horrors (1965, pas de DVD), Le Jardin des tortures (1967) et… Dracula et les femmes qui insiste sur la charge érotique du baiser du vampire : une fois hypnotisée, la jeune fille (ses formes généreuses ne l’empêchent de jouer encore à la poupée !) brûle de désir pour Dracula et il semble bien que la morsure au cou la conduise très vite à l’orgasme. Eros et Thanatos !

Une messe pour Dracula (Taste the Blood of Dracula), réalisé en 1970 par Peter Sasdy, compte parmi les meilleurs films de ce fidèle de Hammer Films, avec deux autres, récemment testés, Comtesse Dracula et La Fille de Jack l’Eventreur (Hands of the Ripper), réalisés en 1971.

Curieusement, on retrouve le Comte, au début d’Une messe pour Dracula, dans la fâcheuse posture où nous l’avions laissé à la dernière image de Dracula et les femmes. Mais les deux scénarios ne se suivent pas. Des Carpates, nous sommes passés en Angleterre et les personnages sont différents, à l’exception, bien sûr, du Prince des ténèbres.

Christopher Lee (il nous a quitté il y a six mois, cette fois pour de bon !), habitué aux personnages maléfiques, tels la Momie, ou Fu-Manchu, a incarné le comte Dracula une dizaine de fois, pour le meilleur dans Le Cauchemar de Dracula (Horror of Dracula) et Dracula, prince des ténèbres, tous deux réalisés par Terence Fisher en 1958 et en 1966. Et aussi pour le pire, dans Dracula père et fils d’Édouard Molinaro (1976), sa dernière apparition sous la cape noire doublée de rouge.

Les deux films ont été produits par Hammer Films Productions. À l’instar de Dracula, cette société de production britannique a connu plusieurs vies. De la première, très courte, de 1935 à 1937, ne naîtront que quatre films. Puis rien jusqu’à la résurrection en 1946, prélude aux années glorieuses, de 1955 à 1970, qui seront suivies d’une longue dépression qui conduira la firme à un état de mort apparente à partir de 1994. Rachetée en 2007, Hammer Films sort à nouveau du royaume des morts en 2008 avec un méchant téléfilm, Beyond the Rave, avant de sortir en 2012 La Dame en noir et sa suite, La Dame en Noir 2 : L’Ange de la Mort, en 2014.

Dracula et les femmes et Une messe pour Dracula sortent pour la première fois sur Blu-ray, après une première édition DVD par Warner en 2004. Les deux disques (BD-25) sont logés dans deux boîtiers bleus séparés et proposés ensemble dans un coffret en carton mince qui s’ouvre par le haut, pas si facilement.

Le menu fixe et musical offre le choix entre la version originale (DTS-HD Master Audio 1.0) ou des doublages en français, allemand, castillan ou espagnol pour l’Amérique latine, tous au format Dolby Digital 1.0.

Sous-titres dans ces langues ; pour malentendants en anglais et en allemand.

Le bonus se limite, pour chacun des titres, à une bande-annonce non sous-titrée.

L’image, 1.85:1 à l’origine, a été légèrement recadrée à 1.78:1. Le transfert en haute définition (1080p, AVC) préserve la texture argentique avec un léger grain. Les couleurs sont agréablement saturées, mais les tons de peau ne sont pas toujours stables, particulièrement dans les séquences peu éclairées. Quelques petites taches blanches occasionnelles et assez discrètes.

Le son DTS-HD Master Audio 1.0 de la version originale, très propre, offre une présence et une dynamique qui lui donne l’avantage sur le doublage en français Dolby Digital 1.0, au niveau très bas. La musique un peu trop démonstrative de James Bernard est bien restituée, avec quelques timbres aigrelets dans les aigus. Les dialogues sont toujours très clairs.

Crédits images : © Hammer Film Productions