Au service de la France - Saison 1 (2015) : le test complet du Blu-ray

1960. Le jeune André Merlaux intègre les services secrets français, les meilleurs au monde. Trois fonctionnaires d’élite vont le former à remplir les missions les plus délicates : devenir ami avec les allemands, garder l’Algérie française, préserver l’empire colonial, faire grève… André apprend vite que la supériorité de la France repose sur la perfection de son système administratif, et qu’un coup de tampon sur un mauvais formulaire peut déclencher une guerre mondiale. Il pourrait devenir le meilleur d’entre les meilleurs, mais il tombe amoureux de la mauvaise personne…

BRAZIL MADE IN FRANCE

Dissipons tout de suite les doutes, oui, il s’agit bien d’une série au rire grinçant et en aucun cas d’une reconstitution historique de ce que pouvaient être les services secrets français… quoique…

Aux commandes de cet exercice de style aussi risqué que réussi, on trouve Jean-François Halin, jadis auteur pour Les Guignols, Groland et surtout sur le duo de films OSS 117 avec Jean Dujardin. « Surtout » car Au service de la France est une véritable extension de ces deux films en reprenant la même époque et son même cortège de clichés réactionnaires, xénophobes, misogynes, bas de plafond voire crétins, mis en avant bien évidemment dans le but de déclencher un rire de surprise face à cette administration digne de Brazil.

Malgré une quantité non négligeable d’agents embrigadés, bornés, maniaques, feignants et tire au flanc, ce service arrive tout de même à ses fins, même si pour cela chacun est prêts à faire n’importe quoi pour tirer la couverture, y compris déroger aux règles et mettre en péril les autres agents voire le pays tout entier.

À l’instar d’une Lazy Commpany ou d’un Hero Corp, Au service de la France ne se cantone pas pour autant à la comédie absurde et pince-sans-rire, et n’oublie pas de s’aventurer dans l’émotion, le drame ou le rebondissement tendu grace à des trames scénaristiques assez futées qui s’installent tout au long de cette première saison que l’on espère suivie rapidement d’une autre.

La grande réussite d’Au service de la France tient non seulement à l’écriture aussi fine que barrée, mais aussi et surtout à la troupe d’acteurs aussi peu connus qu’exceptionnels. Une galerie de tronches parfaites pour incarner ces personnages des 60s’, et capables de balancer des énormités avec un aplomb qui ferait presque froid dans le dos.

Emballée avec un générique et une musique d’ambiance parfaitement rétro signée Nicolas Godin (la moitié du groupe Air), Au service de la France vient s’ajouter aux preuves vivantes que oui, la France est capable de pondre des séries à l’humour ciselé et aux qualités graphiques indéniables.

ARTE est un éditeur toujours assez soigneux de ces éditions. On trouve les deux Blu-ray de la saison, sérigraphiés comme des bobines de magnétophone dans un boîtier Blu-ray simple épaisseur, glissé lui même dans un fourreau carton. Les menus reprennent massivement images, sons et répliques des épisodes.

Une heure de bonus vous attend au bureau d’accueil.

On commence avec 7 modules pour intégrer les services secrets français, où les personnages principaux interviennent un par un pour expliquer le fonctionnement du service. L’occasion pour les acteurs d’étendre encore un peu le délire de leurs personnages. Même si certains modules tirent un peu trop sur la corde, l’ensemble reste amusant et servira même à aller jouer sur le site d’ARTE qui propose un questionnaire et un jeu de tamponnage assez hilarants.

Suivent deux entretiens avec Jean-François Halin (auteur) et Alexandre Courtès (réalisateur) (Les Infidèles) qui à eux deux délivrent une quantité impressionnante de détails sur la genèse, les sources d’inspiration, le contexte, les personnages, les décors, le casting, les effets…

Bien qu’encodées en 1080i les images de cette édition Blu-ray sont impeccables et ne trahissent pas un instant cette limitation. La définition est éclatante et le côté froid et rigide est parfaitement en accord avec les bureaux et les agents qui y travaillent.

Une unique piste en DTS-HD Master Audio 5.1 mettra tout le monde d’accord avec un rendu très clair, des dialogues précis, et une musique d’ambiance parfaitement mixée. Les effets arrières sont très discrets et les basses peu sollicitées.

Crédits images : © Mandarin Television, ARTE France