Basic Instinct (1992) : le test complet du DVD

Un pic à glace, une fille écrivain sulfureuse qui aime jouer avec les hommes et les jeter, un inspecteur de police entraîné dans une spirale de sexe et de sang, une atmosphère patinée qui flirte avec le voyeurisme, la sexualité « bi » et les meurtres rituels. Ainsi naît un classique. Et à l’instar de « Psychose », « Basic Instinct » drague l’interdit, avec la mythique scène de l’interrogatoire et quelques dizaines de seconds de violence qui ont été coupés de la version US et du DVD zone 1. Sharon Stone et Michael Douglas sont les icônes de la convoitise et du désir dans ce thriller adulte décidément « over the top », que seul Paul Verhoeven pouvait filmer dans toute sa splendeur.

Autant aller tout de suite à l’essentiel : magie numérique oblige, ce DVD montre tous les détails de la scène de interrogatoire ! Cette édition intégrale du film de Verhoeven est conforme à la copie sortie en salle en Europe (à différence du Z1, censuré de quelques plans, surtout dans les scènes de violence extreme). Consciente de jouer un « coup », Canal + soigne bien son classique, avec un packaging et des menus luxueux. On reste néanmoins sur la faim : « Basic Instinct » aurait mérité un traitement plus « Collector », à l’instar du mythique LaserDisc Pioneer.

Un making of plutôt intéressant, la bande-annonce, un album de photos et les filmographies. Si les suppléments sont dans l’ensemble assez intéressants, on décèle l’assemblage d’usine et non l’oeuvre de foi. Ce DVD est l’image même du verre mi- plein et mi-vide : si le traitement d’ensemble est positif, ce DVD aurait gagné une dimension supplémentaire avec beaucoup plus d’extras et d’éléments (qui n’aurait pas rêvé d’un commentaire audio de Paul Verhoeven et Sharon Stone ?!)

Un seul mot : splendides ! Mis à part qu’elles réservent tout le piqué aux scènes qui nécessitent un petit « plus » de définition, le look patiné du film n’est jamais défaillant ou approximatif. Grâce au DVD, « Basic Instinct » retrouve son charme interdit.

« Basic Instinct » se situait aux débuts des expérimentations sonores vraiment multicanaux. Mais quel démarrage ! La VO et la VF offrent une transcription limpide et spatialisée de la bande son, avec des crescendo puissants lors des scènes d’angoisse. La piste espagnole, uniquement en 2.0, est bien au dessous ; dommage.