La Isla mínima (2014) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Alberto Rodríguez (I)
Avec Raúl Arévalo, Javier Gutiérrez et Antonio de la Torre

Édité par Le Pacte

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Le 09/02/2016
Critique

La Isla mínima

Deux flics que tout oppose, dans l’Espagne post-franquiste des années 80, sont envoyés dans une petite ville d’Andalousie pour enquêter sur l’assassinat sauvage de deux adolescentes selon un mode opératoire qui rappelle des affaires antérieures. Au coeur des marécages de cette région encore ancrée dans le passé où règne la loi du silence, ils vont devoir surmonter leurs différences pour démasquer le tueur…

La Isla mínima (2014) est le sixième long métrage d’Alberto Rodriguez et le troisième à être édité en France sur disque optique après Les 7 vierges (2005) et Groupe d’élite (2011). Le bandeau collé sur l’édition française de La Isla mínima,  » L’Espagne tient son True Detective  » (série dont la saison 1 a également été tournée en 2014), n’est pas trompeur. Les histoires sont, dans les grandes lignes, assez semblables, leur cadre également (les bayous de Louisiane et les marécages du parc national de Doñana bordant le Guadalquivir près de son embouchure) ainsi que leur ambiance morbide.

Les images du générique, dont certaines font penser à des coupes de tissu cérébral grossies au microscope, en réalité des vues aériennes des marécages, donnent d’emblée une tonalité étrange au film, confirmée tout au long du récit par l’austérité des paysages souvent étouffés sous des ciels d’orages.

L’action a été située en 1980, cinq ans après la fin du régime franquiste, quand les fantômes du passé hantaient encore les mémoires. L’arrière-plan social n’est pas oublié : la pauvreté s’étale, très visible, dans une zone peu peuplée vivant au rythme de la récolte des rizières et offrant les maigres ressources de la pêche et du braconnage.

Cette pauvreté sert de terreau à des activités illicites, prostitution et trafic de drogue que vient déranger la présence des policiers. L’hostilité de la population à leur encontre ajoute un ressort dramatique.

La Isla mínima, par la rigueur de son scénario et de sa mise en scène, est un thriller efficace, auquel la beauté de sa photographie, la qualité de la distribution, particulièrement la prestation de Javier Gutiérrez, le sobre accompagnement de guitare, donnent une réelle beauté.

La Isla mínima a raflé pas moins de 39 prix, dont dix Goyas !

La Isla mínima

Présentation - 3,5 / 5

Le film de 101 minutes tient sur un Blu-ray BD-50, logé dans le traditionnel boîtier bleu inséré dans un étui reprenant l’affiche du film. Le menu animé et musical propose le choix entre la version originale, avec sous-titres français malheureusement imposés, ou un doublage en français, les deux au format DTS-HD Master Audio 5.1. Piste d’audiodescription (DTS 2.0) et sous-titres pour malentendants.

Bonus - 3,0 / 5

Dans un making of (20’) assez banal, Alberto Rodriguez dit qu’il a voulu que le film rappelle ces années de passage de la dictature à la démocratie. Il a bénéficié, avantage rarement accordé, de près de quatre semaines de répétitions avant de commencer à tourner dans des conditions difficiles au milieu des marécages, dans la chaleur moite et les moustiques. Il entame, pour finir, une litanie de louanges adressées aux acteurs.

Suivent deux très courts documents sans commentaires. Le premier sur les effets spéciaux (4’) montrant la création d’une colonie de flamands roses sur l’étang, le maquillage numérique d’un oiseau gris en un martin-pêcheur multicolore, le collage d’une fête foraine en bordure du village… Le second, sur la direction artistique (2’), compare les dessins des quelques décors avec les images du film.

Pour finir, deux bandes annonces différentes, l’une pour l’Espagne, l’autre pour la France.

Ces suppléments sont en HD.

La Isla mínima

Image - 4,0 / 5

L’image (2.35:1, 1080i, AVC) présente une palette plutôt sombre de couleurs où dominent les tons ocres. Un léger grain, particulièrement dans les scènes sombres, s’accorde bien à l’ambiance du film. Les détails sont toujours lisibles y compris dans les contre-jours et clairs-obscurs ou les scènes en basse lumière. Le léger manque de définition dans les arrière-plans les plus éloignés est à mettre au compte du format 1080i.

Son - 4,5 / 5

Le format DTS-HD Master Audio 5.1 s’ouvre sur un spectre très large, avec des basses généreuses. Une bonne utilisation des voies latérales procure une bonne immersion, cohérente et parfois impressionnante au centre d’une nuée d’oiseaux. Cela vaut pour la version originale comme pour le doublage en français, plutôt réussi.

La Isla mínima

Crédits images : © Le Pacte

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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Philippe Gautreau
Le 9 février 2016
Le scénario efficace de La Isla minima nous place aux côtés de deux policiers jetés dans un milieu hostile à la recherche d’un tueur en série. Un thriller d’une sauvage beauté, récompensé par 39 prix !

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